ROLLS-ROYCE Paris-Dakar 1981

Une voiture singulière trônait sur le stand de Patrick Zaniroli, la Rolls-Royce « Jules » engagée au Paris-Dakar de 1981.

C’est à la suite d’un repas d’amis réunissant Thierry de Montcorgé, Jean-Christophe Pelletier et Jean-Francois Dunac, que l’idée (farfelue) de faire courir une Rolls-Royce au Paris Dakar naquit en 1980. Contact fut alors pris avec plusieurs sponsors, dont le plus rapide à s’engager fut les Parfums Christian Dior. La voiture rencontra pendant l’épreuve un indiscutable succès de curiosité et de notoriété.

La Rolls-Royce fut construite en trois mois seulement par Michel Mockriky et Thierry de Montcorgé. Sous le capot du monstre a pris place un V8 Chevrolet de 5750 cm3 développant, après préparation, la bagatelle de 360 ch à 4200 tr/mn. La transmission intégrale est couplée à une boîte de vitesses GM/Toyota et à des ponts Toyota.

L’architecture se compose d’un châssis multitubulaire soudé sur deux longerons Toyota. Reprenant la ligne du coupé Silver Shadow, la carrosserie a été réalisée en fibre de verre, les portes et capots étant en aluminium. La voiture est équipée d’une direction assistée et d’un réservoir d’essence d’une capacité de 400 litres.

Remisée dans un coin du garage de Michel Mockriky, la Rolls-Royce « Jules » se trouvait dans l’état du retour du Dakar depuis 1981. Restaurée récemment, elle se trouve aujourd’hui pratiquement en état de rouler — quelques réglages restent encore à effectuer côté moteur et embrayage. Elle sera bientôt prête à renouer avec les sables du désert pour participer à la TransAfricaine Classic.

Déjà organisateur du Rallye des Princesses et du rallye Neige et Glace, Patrick Zaniroli lance en effet une nouvelle épreuve conjuguant rallye raid et régularité, une première dans le monde du 4 x 4. Baptisée TransAfricaine Classic, elle se veut la version pour voitures anciennes du Paris-Dakar. La FFSA appuie cette initiative, épaulée également par René Metge.

Réservée aux amateurs, la TransAfricaine Classic, qui aura lieu du 1er au 19 novembre 2006, accueillera les véhicules au sein de deux catégories : « Historique », pour les voitures depuis l’avant-guerre jusqu’en 1986, et « Classic », pour celles construites entre 1987 et 1996 (ce qui exclut les SUV, inadaptés à la course). Pourquoi avoir placé la frontière en 1986 ? L’année 1987 représente un tournant du Paris-Dakar avec l’arrivée des Peugeot et de machines de course spécialement conçues pour ce type d’épreuves.

Dans le cadre de la première catégorie, la préparation et les modifications permises seront très libres, alors que la seconde concernera les 4 X 4 de série légèrement modifiés pour l’Afrique : amortisseurs, sièges baquets, arceau (obligatoire), réservoir supplémentaire pour une autonomie de 600 kilomètres, etc.

Classique, l’itinéraire de l’ordre de 8000 kilomètres traversera la France, l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie, le Mali et le Sénégal. Le départ sera donné à Paris sur l’esplanade du Trocadéro et l’arrivée jugée sur la plage de Dakar. Le parcours sera moins sélectif que celui du vrai Paris-Dakar. Aucune difficulté ne sera insurmontable, le but étant de se faire plaisir sur de grandes pistes roulantes.

De même, aucun concurrent ne sera mis hors course, chacun pourra aller au bout de la fête. Ceux qui seront victimes d’une panne pourront réparer et rattraper le rallye par la route afin d’être présent au Lac Rose. Quant aux bivouacs, ils se feront à l’ancienne et dans les villages. Les étapes ne dépasseront pas 500 kilomètres afin que les participants n’arrivent pas trop tard et puissent rencontrer la population. Car les organisateurs tiennent à la dimension humaine de l’épreuve. Des camions humanitaires remettront directement aux villageois ce dont ils ont besoin et qui aura été consigné par Patrick Zaniroli lors des reconnaissances.