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Rétromobile 2006
PEUGEOT des séries 200
Gilles Bonnafous le 22/02/2006
De la 201 à la 205 Turbo 16, l'Aventure Peugeot présentait à Rétromobile 23 voitures illustrant les séries « 200 » de Sochaux.
De la 201 de 1929 à la 205 Turbo 16 de 1985 en passant par la 203 de l’après-guerre, l’Aventure Peugeot et ses quatorze clubs présentaient à Rétromobile 23 voitures illustrant les séries « 200 » de Sochaux. En réalité, la vedette de l’exposition était la 201, qui monopolisait l’essentiel de la surface, les autres séries n’étant représentées que par quelques exemplaires, voire par un seul pour la 202. D’où un décalage par rapport au thème affiché et un manque de lisibilité de l’ensemble. « Qui embrasse trop mal étreint », dit le proverbe…
Au salon de 1929, Peugeot présente la 201, premier modèle du constructeur sochalien à porter un numéro à trois chiffres avec zéro médian. La naissance de cette voiture marque une étape décisive dans l’histoire de la marque au lion, car elle constitue le point de départ de toutes les Peugeot des années trente. Son quatre cylindres à soupapes latérales de 1122 cm3 développe 23 ch. Robuste, économique et proposée à un prix attractif, la 201 rencontrera le succès et elle permettra à Sochaux de traverser la crise économique sans trop de difficultés.
Produite jusqu’en 1934 avec de nombreuses améliorations (dont l’essieu avant à roues indépendantes au salon 1931), la première version de la 201 à caisse anguleuse cède la place à une nouvelle carrosserie, dont la poupe « fast back », dite « queue de castor », intègre un coffre à bagages ouvrant de l’extérieur. Son moteur de 1,3 litre la fait passer dans la catégorie des 6 CV. La 201 sera ainsi produite jusqu’au salon de 1936, où elle sera retirée. Son appellation ne disparaîtra pas pour autant, puisque la 301 sera rebaptisée 201 !
Dévoilée au mois de février 1938, la 202 reprend la carrosserie aérodynamique de la génération 02 (302 et 402), qui, dans les années trente, s’inspirait de la Chrysler Airflow sous l’appellation « Fuseau Sochaux ». La voiture se singularise par ses phares rapprochés et disposés sous la calandre. Motorisée par un moderne 1133 cm3 de 30 ch à soupapes en tête et culasse en alpax, la 202 est toujours équipée de freins mécaniques — tout comme la Juvaquatre. Mais dans son duel avec cette dernière pour le leadership de la catégorie des 6 CV, elle l’emporte nettement grâce à ses quatre portes, à sa meilleure habitabilité et sa mécanique plus puissante. Au lendemain de la guerre, la production de voitures de tourisme reprendra à Sochaux avec la 202, qui réapparaîtra en mai 1946. Un joli break en bois sera également lancé, non pour des raisons esthétiques mais pour cause de pénurie d’acier ! La 202 sera retirée en juillet 1949.
Après qu’un voile a été levé sur la voiture en octobre 1947, la 203 est lancée à l’occasion du salon de Paris de 1948. Sa ligne américanisée et sa conception moderne lui valent un succès immédiat. Economique et équipée d’un moteur increvable, la voiture acquiert de suite une excellente réputation. Il est vrai qu’elle se trouve au point dès son introduction sur le marché, ce qui n’est pas le cas à l’époque de toutes les voitures hexagonales. Dans la France des premières années de l’après-guerre, elle est aussi, notamment avec sa structure monocoque, la seule voiture moderne de classe moyenne jusqu’à l’apparition de la Simca Aronde.
De conception très moderne, le moteur de la 203 met en œuvre une technologie de pointe pour une voiture de grande diffusion de l’époque. Supercarré, ce quatre cylindres en ligne est coiffé d’une culasse hémisphérique en Alpax à soupapes en tête inclinées en V. Avec 42 ch pour 1290 cm3, le potentiel de cette mécanique est loin d’être totalement exploité. Le lancement de la 403 en 1955 marquera un tournant dans la carrière de la voiture, dont il amorcera le déclin. La dernière 203 sortira des usines de Sochaux en février 1960. En douze années de production, près de 700 000 voitures auront été produites.
Révolution à Sochaux en 1965 avec le lancement de la 204, première traction construite par Peugeot. De plus, son excellent moteur en alliage léger et arbre à cames en tête est disposé en position transversale. Il développe 58 ch pour une cylindrée de 1130 cm3. Une version diesel de 1255 cm3 et 46 ch est présentée au salon de 1967. Dans sa version berline, la 204 sera construite à plus d’un million d’exemplaires.
La saga des séries 200 se poursuivra en 1983 avec la 205, déclinée en de multiples versions : berline, break, coupé, cabriolet et Turbo 16, qui, dans sa définition de course, sera sacrée championne du monde des rallyes. Sur une période de quinze ans, la 205 sera produite à plus de cinq millions d’exemplaires.