Rétromobile 2006

CUNNINGHAM C3

Gilles Bonnafous le 21/02/2006

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Parmi les raretés que Christophe Pund donnait à voir sur son stand de la Galerie des Damiers, chacun pouvait admirer une Cunningham C3, l'une des 36 voitures que construisit Briggs Cunningham.

Parmi les raretés que Christophe Pund donne à voir chaque année sur son stand de la Galerie des Damiers, chacun pouvait admirer une Cunningham C3 à la livrée jaune. C’était pour les visiteurs de Rétromobile l’occasion unique de découvrir l’une des 36 voitures que construisit Briggs Cunningham et qui, pour beaucoup, font aujourd’hui partie de la collection Collier. Installée à Naples, en Floride, celle-ci n’est pas ouverte au public.

Héritier d’une riche famille — son père était l’actionnaire principal de Procter & Gamble ! —, Briggs Cunningham se passionne pour l’automobile après la guerre et il se met en tête de gagner les 24 Heures du Mans avec une voiture américaine. Commence alors une épopée de cinq ans, inaugurée par la présence de deux Cadillac sur le circuit sarthois en 1950. L’homme ne réalisera jamais son rêve, mais la C1, la première Cunningham (à moteur Cadillac), un roadster qui s’inspire des lignes de la barquette Ferrari Touring, apparaît comme la préfiguration de l’AC Cobra.

CUNNINGHAM C3 CUNNINGHAM C3

La C3 exposée à Rétromobile est la seule qui soit en Europe. Elle est la sixième à avoir été construite. Son châssis n°5211 est sorti de l’atelier Cunningham en octobre 1951. Elle a été vendue au milliardaire américain Vanderbilt à qui elle a été livrée en décembre 1952. Elle était à l’origine peinte en noir avec une sellerie en cuir du même coloris. Dépourvue de pare-chocs, elle est la seule équipée d’origine de roues à rayons.

La voiture a été entièrement restaurée aux Etats-Unis (et à l’américaine !) pour Jerome Sauls, un grand collectionneur de Pennsylvanie, qui ne fait pas les choses à moitié. Elle appartient aujourd’hui à un collectionneur européen, qui l’a acquise outre-Atlantique il y a quatre ans.

Carrossée par Vignale et dessinée par Michelotti, la Cunningham C3 évoque par sa ligne certaines Ferrari 166 et 212. On remarque notamment le grand chrome en forme de V sur son capot, typique du style Michelotti de l’époque et que l’on retrouve entre autres sur des Osca et des Ferrari. Le tableau de bord frappe par la taille impressionnante de ses trois cadrans (tachymètre, montre et compte-tours). Briggs Cunningham voulait que les compteurs de la C3 soient identiques à ceux des Ferrari, mais en beaucoup plus grand !

Sous son capot, la Cunningham C3 abrite un V8 Chrysler Firepower de 5424 cm3, qui développe 200 ch dans sa version de base. Mais nombre de C3 subissaient des préparations moteur par Alfred Momo, le mécanicien de Briggs Cunningham. Celle-ci a reçu quatre carburateurs, qui lui offrent 235 ch à 4400 tr/mn. Le Firepower est accouplé à une boîte de vitesses automatique à quatre rapports. Avec 1600 kilos sur la bascule, la C3 file à 210 km/h.

Les C3 étaient construites sur un châssis tubulaire fabriqué chez Cunningham à West Palm Beach en Floride. Ensuite, ce dernier partait pour l’Italie, où il recevait la carrosserie Vignale en aluminium. Seulement 27 Cunningham C3 ont été fabriquées entre 1951 et 1956 : vingt coupés et cinq cabriolets Vignale, plus deux voitures réalisées par Cunningham (un coupé et un cabriolet). La voiture était vendue 9000 $, auxquels s’ajoutaient quelques milliers de dollars supplémentaires pour la préparation moteur. Une fortune ! Seuls quelques happy few pouvaient se l’offrir, à l’image des milliardaires américains Rockfeller et Vanderbilt.

CUNNINGHAM C3 CUNNINGHAM C3

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