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Rétromobile 2006
BUGATTI 57
Gilles Bonnafous le 14/02/2006
Avec un magnifique coupé aérodynamique Bugatti 57 présenté sur son stand, Bernard Marreyt donne à voir l'une des plus belles automobiles de Rétromobile 2006.
Avec un magnifique coupé aérodynamique Bugatti 57 présenté sur son stand, le négociant belge Bernard Marreyt donne à voir l’une des plus belles automobiles de Rétromobile 2006. Une voiture qui possède une histoire très particulière.
Il y a cinq ans, Bernard Marreyt découvre en Grande-Bretagne un châssis de Bugatti 57 datant de 1935. Il se trouve alors en triste état dans le grenier d’un bâtiment industriel, pour partie en pièces détachées. Mais complet. La plaque constructeur mentionnant le numéro de châssis 57132 est encore en place sur la cloison pare-feu.
Démontée il y a fort longtemps, la carrosserie a disparu. Mais d’après le numéro de châssis et les registres du Bugatti Trust britannique, la voiture avait été carrossée en cabriolet quatre places Stelvio.
Plutôt que de reconstruire un cabriolet Stelvio, Bernard Marreyt a l’idée de conduire un projet ambitieux : réaliser un coupé aérodynamique Gangloff à la ligne aussi élégante que fluide. Ce design avait été tracé par le carrossier alsacien dans les années trente pour habiller le châssis 57. Mais il n’avait jamais été exécuté.
La carrosserie est réalisée en Angleterre par Rod Jolley Coachbuilding d’après les plans Gangloff, qui sont toujours disponibles. Le châssis est restauré chez Bernard Marreyt, de même que la sellerie et les boiseries. Le huit cylindres double arbre de 3,3 litres, accouplé à une boîte de vitesses à quatre rapports, est confié à Eric Koux. Le tout est assemblé ensuite chez Bernard Marreyt.
Mais il fallait tenir compte de l’augmentation de la taille des conducteurs par rapport aux années trente et accroître la hauteur de l’espace intérieur. A cette fin, la caisse n’a pas été montée directement sur le châssis, mais boulonnée sur les côtés de ce dernier. Ceci a permis de gagner de la hauteur intérieure (entre cinq et dix centimètres) tout en respectant le design de Gangloff. Les cotes de la carrosserie n’ont pas été modifiées. On a gagné de la place par le bas. Des vitres descendantes ont également été installées et il a fallu trouver un mécanisme qui s’adapte tout en respectant le dessin de la caisse.
La seule modification mécanique apportée par rapport à l’origine tient au montage de freins hydrauliques. Le châssis 57132 appartient à la première série du Type 57 qui était équipée de freins à câbles — la deuxième série bénéficiant, quant à elle, de freins hydrauliques. Mais cette amélioration était déjà réalisée à l’époque par les propriétaires de voitures de la première série.
Pour Bernard Marreyt, ce chantier important, qui a nécessité 5000 heures de travail étalées sur cinq ans, a été l’occasion de mettre en valeur l’atelier de restauration qui appartient à sa société. Aujourd’hui, il se sert de cette étonnante voiture comme carte de visite pour promouvoir le travail qui y est effectué. Rétromobile constitue la première sortie du coupé aérodynamique 57 Gangloff. On le reverra dans le courant de l’année au concours d’élégance de la Villa d’Este.