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Rétromobile 2003
PORSCHE 550 RS Spider
Gilles Bonnafous le 17/02/2003
Le spider Porsche 550 RS s'avère une redoutable machine de course malgré sa cylindrée relativement modeste.
Régulièrement présent à Rétromobile, Rudy Pas, courtier en automobiles de collection bien connu, nous offre toujours des machines d'exception. Cette année, son stand, Classic Car Associates, présente entre autres voitures de grande qualité un superbe spider Porsche 550 RS.
Livré à Vienne en 1955 à un certain Gottfried Köchert, le spider 550 RS porte le numéro de châssis 550 0084. Son moteur d'origine n°90080 a été changé, la mécanique aujourd'hui en place étant *90130*. Il s'agit donc d'un quatre cylindres de 550 A, sans doute fourni par l'usine au cours de la période où la voiture était alignée en compétition. On ne dispose malheureusement pas d'informations sur sa carrière sportive et son palmarès est incertain. Le spider aurait participé au Grand Prix d'Allemagne en 1957, couru sur le Nürburgring, mais sans preuve réelle.
Au début des années 90, la voiture devient la propriété de deux Britanniques, David et Mark Foster, qui la restaurent une première fois en 1994. Elle participera à plusieurs reprises à la grande Porsche Parade qui se tient aux Etats-Unis. Aujourd'hui, elle appartient à un collectionneur d'outre-Atlantique, qui l'a fait restaurer entièrement en Allemagne par un spécialiste reconnu. D'une qualité exceptionnelle, le travail réalisé fait de ce spyder 550 l'un des plus beaux que l'on puisse trouver.
Plus connu sous l'appellation de " spyder 550 ", le spider 1500 RS est une machine de compétition à moteur central arrière, dont la carrosserie en aluminium est réalisée par Weinsberg. Il dérive du spider Porsche-Glöckner à moteur 1500 S de série (culbuté), dont deux exemplaires remportèrent leur classe (moins de 1500 cm3) aux 24 Heures du Mans de 1953. Contrairement à ce dernier, il est animé par la première mécanique conçue par Porsche pour Porsche, et dont la paternité revient essentiellement à Ernst Fuhrmann. La concurrence des Borgward et Osca 1500 n'est pas étrangère à la conception de ce nouveau moteur mis à l'étude au cours de l'année 1952. Il s'agit d'un quatre cylindres de 1500 cm3 (type 547) à quatre arbres à cames en tête entraînés par arbres et double allumage. Alimenté par deux carburateurs double corps Solex, il développe 110 ch.
En 1954, après avoir fait ses débuts officiels en compétition lors des Mille Milles, où Hans Herrmann et Herbert Linge se classent sixièmes, le spyder 550 RS est commercialisé en fin d'année. Construits par Wender à Reutlingen, en pays souabe, les exemplaires destinés à une clientèle sportive sont pratiquement identiques aux voitures d'usine. Vendu 24 600 DM, le spyder 550 sera produit à un peu plus de cent exemplaires, dont la plupart prendront le chemin des Etats-Unis. Au nombre de ses illustres clients figure bien sûr James Dean, qui trouvera la mort à son volant en 1955.
Tandis que Zuffenhausen engage la voiture en compétition pour son propre compte, de nombreux pilotes privés la feront courir jusqu'au début des années soixante. Porsche glanera de multiples places d'honneur et victoires de classe en catégorie 1500 cm3, seuls lauriers possibles compte tenu de la cylindrée relativement modeste - même si le spyder 550 RS jouit d'un rapport poids-puissance très favorable vu sa légèreté (moins de 600 kilos). La voiture s'illustre ainsi aux 24 Heures du Mans, aux Mille Milles, aux 1000 kilomètres du Nürburgring et dans la Course Panaméricaine, où Hans Herrmann prend la troisième place en 1954. La même année, lors de la course de l'Avus courue à Berlin, les 550 RS se révèlent presque aussi rapides que les monoplaces de F2, passant la célèbre Steilkurve à près de 190 km/h. Et après avoir été battus en 1955 par les EMW d'Allemagne de l'Est dans la course de l'Eifel (au Nürburgring), ils se rattrapent aux 24 Heures du Mans, où ils terminent aux quatrième, cinquième et sixième places, Polensky et Von Frankenberg remportant leur classe.
Le spyder 550 RS cède la place en 1956 au 550 A, dont la nouveauté majeure réside dans le châssis tubulaire plus rigide et plus léger que le châssis plat du RS (43 kilos, soit seize kilos de moins). La carrosserie progresse dans le même sens (63 kilos, soit une réduction de 27 kilos). La puissance passe, quant à elle, à 135 ch, les vitamines supplémentaires étant apportées par l'augmentation du taux de compression (9,8 à 1) et par les deux carburateurs Weber qui se substituent aux Solex. La vitesse maximum est de l'ordre de 240 km/h et le kilomètre départ arrêté est couru en 26,6 secondes, une performance de premier plan. Le nouveau châssis a entraîné quelques retouches à l'essieu arrière et les tambours ont vu leur taille augmenter. En 1956, la boîte de vitesses reçoit un cinquième rapport, en fait une première non synchronisée. Piloté par Umberto Maglioli, le spyder 550 A connaîtra sa première grande victoire à la Targa Florio de 1956, malgré le caractère précipité de son engagement.
Avec un moteur porté à 140 ch, puis à 148 ch, le 718 RSK succède au 550 A à la fin de 1957. Il bénéficie d'une nouvelle carrosserie plus légère et dont l'aérodynamique a été affinée, la proue étant notamment plus fine - des ailerons verticaux seront utilisés sur les circuits rapides. Le poids de la voiture est encore abaissé (à 530 kilos) grâce au châssis allégé et les trains roulants sont perfectionnés. Le 718 RSK va dominer les courses de côte, Wolfgang von Trips remportant le Championnat d'Europe de la montagne en 1958. La même année, la voiture s'illustre au 24 Heures du Mans en gagnant sa classe. Elle évoluera ensuite en RS 60 et RS 61, cette dernière version de 1600 cm3 développant jusqu'à 180 ch.