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Rétromobile 2002
Renault et la F1
Gilles Bonnafous le 10/02/2002
Pour célébrer son grand retour en F1, Renault présente pas moins de sept monoplaces emblématiques.
Thème fédérateur de Rétromobile 2002, la compétition tombe à point nommé pour Renault, qui effectue cette année son retour officiel en Formule 1. Le 3 mars 2002, soit 25 ans après les débuts de la première Renault F1 Turbo, la marque au losange aligna sa nouvelle R 202. Avec à la clé un nouveau défi : remporter d'ici à deux ou trois ans le Championnat du monde sous ses propres couleurs, c'est-à-dire en construisant à la fois le châssis et le moteur. Patrick Faure, Président Directeur Général de Renault F1, a donné les objectifs : talonner les grandes écuries en 2002, remporter plusieurs courses en 2003 et disputer le titre l'année suivante.
Pour célébrer ce retour avec panache, Renault n'a pas lésiné sur les moyens en exposant pas moins de sept monoplaces disposées sur deux podiums : sept voitures emblématiques de l'engagement de la firme en F1 et de l'histoire du sport automobile tout court. Un moteur V6 Turbo EF 15 (1985) et deux V10 RS5 (1993) et RS9 (1997) complètent la présentation.
A cette spectaculaire mise en scène, le stand (plus modeste…) du Circuit des Ardennes fait écho avec une émouvante Renault de course vieille d'un siècle : cette épreuve marquait, le 3 juillet 1902, les débuts de la compétition automobile sur circuit routier. Quelques jours plus tôt, le 29 juin, Marcel Renault, le frère de Louis, avait triomphé dans la fameuse course Paris-Vienne.
75 ans plus tard, le 16 juillet 1977, Renault aligne, au Grand Prix de Silverstone, sa première F1, la RS 01 confiée à Jean-Pierre Jabouille. Surtout, Renault s'engage dans un pari technologique osé, celui du moteur turbo. Avec le succès que l'on sait, puisque cette audacieuse option technique révolutionnera le monde de la F1. Non sans avoir essuyé dans les premiers temps les sarcasmes des Britanniques, notamment de Frank Williams, qui avait gratifié les Renault du sobriquet de " yellow tea pots " (les théières jaunes) en raison de la fumée dégagée par le V6 turbo ! Railleries qui n'empêcheront pas Jean-Pierre Jabouille de remporter sur la RS 11 la première victoire de Renault en F1 lors du Grand Prix de France disputé à Dijon en 1979. D'autres succès suivront en 1980 (trois victoires et cinq pole positions avec Jean-Pierre Jabouille et René Arnoux) et 1981. .
Un deuxième chapitre s'ouvre le 26 mars 1989, quand Ricardo Patrese place en première ligne du Grand Prix du Brésil sa Williams propulsée par le tout nouveau Renault V10 atmosphérique. La suite est connue : en neuf années de compétition, six titres mondiaux seront glanés consécutivement. Un palmarès qui aurait pu s'enrichir de lauriers supplémentaires : en 1983, Renault eut le tort (la marque le regrette aujourd'hui) de ne pas contester (judiciairement) un titre qui lui revenait et qui lui échappa (ainsi qu'à Prost) pour deux points. A cause d'une tricherie de BMW…
LA WILLIAMS RENAULT FW 14B
En 1992, la Williams FW 14 se présente avec un nouveau châssis doté des derniers perfectionnements techniques : suspension active et transmission semi-automatique à commandes au volant. D'abord motorisée par le Renault RS3, elle reçoit le RS4 à partir du Grand Prix de Hongrie. La saison s'achève par un triomphe : quinze pole positions et dix victoires, dont deux doublés, sur seize courses. Nigel Mansell est sacré Champion du monde devant son coéquipier Ricardo Patrese, tandis que l'écurie Williams remporte le titre constructeurs. Pour le V10 Renault, c'est aussi la première d'une longue série de couronnes mondiales.
MOTEUR : Renault type RS3, puis RS4, V10 à 67°, 3500 cm3
BOÎTE DE VITESSES : semi-automatique à commandes au volant, 6 rapports
CHÂSSIS/CARROSSERIE : monocoque en composite carbone aramide
DIMENSIONS :
Empattement : 2,82 m
Longueur : 4,25 m
Largeur : 2,20 m
POIDS : 505 kg
LA WILLIAMS RENAULT FW 15
Tout au long de la saison 1993, l'association châssis FW 15-moteur RS5 s'avère imbattable : à nouveau quinze pole positions sur seize Grands Prix et dix victoires, dont sept pour Alain Prost et trois pour Damon Hill. La FW 15 donne à Renault son deuxième titre, tandis qu'Alain Prost termine sa carrière en décrochant sa quatrième couronne mondiale.
MOTEUR : Renault type RS5, V10 à 67°, 3500 cm3
BOÎTE DE VITESSES : semi-automatique à commandes au volant, 6 rapports
CHÂSSIS/CARROSSERIE : monocoque en composite carbone aramide
DIMENSIONS :
Empattement : 2,99 m
Longueur : 4,25 m
Largeur : 2 m
POIDS : 505 kg
LA WILLIAMS RENAULT FW 16
En l'absence de toute aide électronique bannie par les règlements, la FW 16 s'avère plus pointue à piloter. Mais le V10 Renault RS6 se révèle d'une remarquable fiabilité : aucun abandon ne lui sera imputable au cours de la saison sur les 63 départs effectués par les deux équipes Williams et Ligier qu'il motorise. Avec sept victoires en 1994, Renault s'adjuge son troisième titre consécutif.
MOTEUR : Renault type RS6, V10 à 67°, 3500 cm3
BOÎTE DE VITESSES : semi-automatique à commandes au volant, 6 rapports
CHÂSSIS/CARROSSERIE : monocoque en composite carbone aramide
DIMENSIONS :
Empattement : 2,99 m
Longueur : 4,20 m
Largeur : 2 m
POIDS : 515 kg
BENETTON RENAULT B195
La Benetton B195 inaugure le nouveau partenariat avec Benetton, tandis que se poursuit la collaboration avec Williams. L'année 1995 restera une saison particulièrement exceptionnelle pour Renault… et pour l'histoire de la Formule 1. Sur 17 Grands Prix, le moteur RS7 (ramené à 3 litres) remportera seize victoires (dont cinq doublés et trois triplés) : onze avec Benetton et cinq avec Williams. Et les quatre pilotes utilisant le V10 français prennent les quatre premières places du championnat du monde, Michael Schumacher remportant le titre.
MOTEUR : Renault type RS7, V10 à 67°, 3000 cm3
BOÎTE DE VITESSES : semi-automatique à commandes sous le volant, 6 rapports
CHÂSSIS/CARROSSERIE : structure monocoque en carbone faisant office de carrosserie
DIMENSIONS :
Empattement : 2,88 m
Longueur : 4,50 m
Largeur : 1,99 m
POIDS : 595 kg (pilote compris)
LA WILLIAMS RENAULT FW 18
Le 30 juin 1996, les écuries Williams et Benetton équipées du RS8 donnent à Renault son premier quarté lors du Grand Prix de France : avec dans l'ordre Damon Hill, Jacques Villeneuve, Jean Alesi et Gerhard Berger. Dominant la saison, la Williams FW18 gagne douze épreuves et assure la victoire de Damon Hill au championnat du monde devant son coéquipier Jacques Villeneuve.
MOTEUR : Renault type RS8, V10 à 67°, 3000 cm3
BOÎTE DE VITESSES : semi-automatique à commandes au volant, 6 rapports
CHÂSSIS/CARROSSERIE : monocoque en composite carbone aramide
DIMENSIONS :
Empattement : 2,89 m
Longueur : 4,15 m
Largeur : 2 m
POIDS : 600 kg (pilote compris)
LA WILLIAMS RENAULT FW 19
A l'issue d'une passionnante saison 1997, la Williams FW19 offre à Jacques Villeneuve son premier titre mondial. Le sort en fut jeté lors du dernier Grand Prix de l'année disputé à Estoril. Parfaitement mérité par le pilote canadien, qui glana sept victoires et dix pole positions, ce succès permet au moteur Renault (dans une nouvelle configuration de V10 à 71°) de se retirer en pleine gloire après cette sixième couronne consécutive.
MOTEUR : Renault type RS9, V10 à 71°, 3000 cm3
BOÎTE DE VITESSES : semi-automatique à commandes au volant, 6 rapports
CHÂSSIS/CARROSSERIE : monocoque en composite carbone aramide
DIMENSIONS :
Empattement : 2,89 m
Longueur : 4,15 m
Largeur : 2 m
POIDS : 605 kg
RENAULT RS11
MOTEUR : Renault Gordini type EF1, V6 à 90°, 1492 cm3, suralimenté par 2 turbos KKK
BOÎTE DE VITESSES : mécanique Hewland à 6 rapports
CHÂSSIS : monocoque en alliage léger et acier
CARROSSERIE : en kevlar epoxy
DIMENSIONS :
Empattement : 2,86 m
Longueur : 4,70 m
Largeur : 2,23 m
POIDS : 630 kg