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Mondial de Paris 2004
PEUGEOT Quark
Jean-François Destin le 25/09/2004
Le Peugeot Quark dévoilé au Mondial fait le point sur les recherches entreprises par Peugeot pour faire évoluer la pile à combustible, seul propulseur totalement propre connu à ce jour.
Le Quark dévoilé au Mondial fait le point sur les recherches entreprises par Peugeot pour faire évoluer la pile à combustible, seul propulseur totalement propre connu à ce jour. Le constructeur français a choisi un Quad pour travailler sur la miniaturisation des composants nécessaires. On trouve ainsi un moteur électrique de 3,4 chevaux dans chaque roue, une bouteille de 9 litres d’hydrogène compressé à 700 bars, une pile à combustible et une batterie Nickel Métal Hydrure de 288 volts. Un exercice d’ingénieurs qui ne résout pas les nombreux problèmes liés à l’hydrogène. Beaucoup de spécialistes estiment qu’il faudra attendre 2040 pour utiliser cette énergie propre dans des conditions économiques acceptables.
C’est une évidence : tous les constructeurs de la planète travaillent sur l’hydrogène sans savoir si véritablement, cette énergie sans rejet (seulement un peu de vapeur d’eau) pourra, à terme, remplacer le pétrole d’origine fossile. Certains y croient comme DaimlerChrysler qui, aux Etats Unis, vient de livrer à l’AQMD (Air Quality Management District) la première d’une Série de 100 Classe A F-Cell fonctionnant à l’hydrogène. Un lancement coïncidant avec l’inauguration en Californie de la première station service à Hydrogène ouverte au public. En Europe, PSA ne paraît pas mal placé dans cette maîtrise d’une énergie propre et quasi illimitée.
Le Quad exposé au Mondial de Paris a été choisi parce que représentatif d’un mode de transport urbain et péri-urbain. C’est en effet en ville, lieu où se concentrent les pollutions, que les premières voitures à hydrogène devraient faire leur apparition. Pour mieux comprendre les enjeux, il n’est pas inutile de rappeler que, pour fonctionner, la pile à combustible a besoin d’hydrogène et d’oxygène, les deux composants de l’eau. L’association contrôlée de l’hydrogène et de l’oxygène entraîne une réaction électrochimique propre à déplacer des électrons qui eux mêmes produisent de l’électricité.
L’oxygène, pas de problème, il nous entoure mais l’hydrogène doit être extrait de l’eau (opération très coûteuse) ou à défaut du méthane, une solution déjà utilisée dans l’industrie mais quatre fois plus chère que le pétrole. Cet hydrogène est ensuite très difficile à stocker (700 bars sur le Quark) et nécessite des containers spéciaux imposants pour avoir une autonomie convenable (il occupe un volume dix fois supérieur à l’essence). Quant à la pile à combustible, elle est actuellement 100 fois plus chère qu’un bon vieux moteur à essence actuel.
Ces innombrables obstacles n’empêchent pas Peugeot de proposer ce Quark que l’on pourrait presque qualifier d’hybride. En effet, les 40 éléments Nickel Métal Hydrure (rechargés en permanence lors des phases de freinage) sont épaulés ici par une pile à combustible évoluée. Elle n’est plus refroidie par eau mais par l’air, ce qui évite de monter un circuit de refroidissement et permet de laisser l’engin dehors même en cas de gel. Les moteurs électriques marquent aussi un progrès en adoptant la technologie à aimant permanent favorisant la compacité et le rendement.
Très high-tech, le Quark reprend des éléments automobiles maison comme les projecteurs double à diodes électroluminescentes ou les feux de la 307 CC. Aluminium et carbone se marient sur cet engin de science fiction qui hérite aussi d’une interface communicante en guise de clé de contact !