Mondial de Paris 2000

LANCIA Nea

Fabrice Maze le 30/09/2000

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La Lancia Nea est un concept car qui anticipe sur la philosophie de la future Delta.

Nous avons donc pris connaissance au mois d’août 2000 d’une extraordinaire nouvelle : en Angleterre, des biologistes avaient introduit dans une chèvre des gènes d’araignées ! Cette anecdote m’est revenue à l’esprit en découvrant la Lancia Nea, cette étude augurant la future Delta.

Depuis la disparition en 1999 de la Delta deuxième génération, Lancia est cruellement absent du marché européen de la berline compacte. Cela est à mettre au compte d’un savant repositionnement de la marque au sein de la constellation Fiat : désormais Alfa Roméo est chargé de l’aura sportive du groupe et Lancia doit occuper le haut de gamme. La future gamme Lancia sera donc couronnée par la majestueuse Aurélia, remplaçante de la Kappa, qui s’inspire étroitement de l’élégante et racée Lancia B 20 et de l’Appia Série II des années cinquante. La nouvelle Delta, quant à elle, sera un clonage de la Nea.

LANCIA Nea LANCIA Nea

Cette deux portes au profil surélevé, à la ligne monocorps, propose dans sa partie supérieure une surface de verre — qui se teinte en fonction de la lumière ambiante — englobant d’un seul tenant le hayon arrière, le toit panoramique et le pare-brise. Dans cette symphonie de transparence glaciaire, le capot avant gris métallisé, lisse et fuyant, laisse apparaître le logo Lancia placé au centre d’un V suggérant les contours d’une calandre virtuelle. Ce monstre froid est certainement issu d’étranges manipulations génétiques, à savoir l’inoculation de gènes de serpent dans la mièvre Delta des années 90. D’ailleurs les phares à diodes sont de véritables yeux reptiliens cachant discrètement une succession d’écailles translucides. Quant au bandeau qui sépare le sommet des vitres latérales du toit panoramique, il serpente élégamment entre les mondes transparents. Peut-on être mordu par ce concept car ?

Si la séduction générale vient de l’utilisation abondante de grandes surfaces vitrées et du lissage des lignes, on peut se demander ce qu’il va rester dans la future Delta (qui apparaîtra en 2003) de tout ce travail de laboratoire. En effet, le coût prohibitif de ce verre dopé aux cellules LCD, son poids important, laissent penser que son utilisation ne sera pas reprise pour la grande série. Quant à l’intérieur, malgré un discours très high-tech concernant l’utilisation de l’électronique embarquée, on reste sur sa faim.

Pour affronter le secteur très encombré des berlines huppées, il faudra alors d’autres arguments que des sièges pivotants à l’avant, des rétro-vidéos et quelques gadgets informatiques. La clientèle traditionnelle de Lancia, adepte du luxe discret et de lignes à l’originalité secrète, risque de se détourner de cet univers glacé. Lancia possède une âme qu’il ne faudra pas galvauder sous peine de descendre aux enfers de l’indifférence.

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