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Mondial de l'automobile 2006
PEUGEOT 908 RC
Jean Michel Cravy le 28/09/2006
La somptueuse limousine qui trône sur le stand Peugeot au Mondial 2006 est un concept-car très abouti.
Somptueuse, la limousine qui trône sur le stand Peugeot au Mondial ! Ce n’est certes qu’un concept-car, comme la marque de Sochaux a l’habitude d’en créer régulièrement à l’occasion de l’événement parisien. Et certes, cet exercice de style et de conception n’est, pas plus que ceux qui l’ont précédé, destiné à être produit en série tel quel…
N’empêche ! La Peugeot 908 RC est infiniment plus aboutie et prometteuse que le coupé 907 proposé au Mondial 2004. Souvenez-vous : il s’agissait d’une berlinette à moteur avant, transparente et maladroite évocation des Ferrari des années 60, affublée d’un V12 bricolé à partir de deux V6 de grande série. On attendait mieux de Peugeot et de Gérard Welter, le patron du style de la marque.
La Peugeot 908 RC, c’est tout autre chose. Cette fois, Peugeot et Welter ont osé. Osé s’attaquer aux limousines de luxe allemandes sur leur propre terrain. Là où la 607, bien que pétrie de qualités, faisant presque menue et passe partout face aux Mercedes Classe S, BMW Série 7 et autres Audi A8, la Peugeot 908 RC s’affirme avec force par son gabarit impressionnant, son allure musclée et son style flamboyant et agressif. Car c’est bien la remplaçante de la 607 qui pointe le bout de son museau sous la peau exubérante de la 908. Peu importe comment elle s’appellera. Et peu importe si la future grande Peugeot n’emprunte pas tous les atouts et les atours de la 908 RC. Elle sera évidemment plus conventionnelle de constitution, et sans doute moins « violemment » motorisée. Mais à l’évidence, elle affirmera, à l’image de la 908 RC, une personnalité beaucoup plus forte et extravertie que la 607 qui arrive en bout de course.
Il suffit de détailler les phares froncés en forme de pupille de félin, la bouche béante et grimaçante : le lion s’apprête à bondir. Et c’est plutôt une bonne nouvelle. Peugeot semble enfin décidé à en découdre frontalement, plutôt que de baisser la tête avec modestie. C’est sans doute à ce prix qu’un constructeur français parviendra enfin à rivaliser avec les références précitées…
En attendant, goûtons sans retenue cette Peugeot 908 RC qui, non contente d’afficher une silhouette de limousine de grande remise, avec ses 5,12 de long, présente une fiche technique ébouriffante… Son moteur est en effet un V12, mais un vrai celui-là. C’est même un moteur de course, rien moins que le diesel TDI qui montera à l’assaut des 24 Heures du Mans en 2007 ! Avec la ferme intention de se poser en challenger de l’Audi R10 victorieuse cette année. Fort de ses 5,5 litres de cylindrée et de ses deux turbos, le V12 Peugeot, servi par une boîte séquentielle à 6 rapports, affiche officiellement 700 chevaux… et la bagatelle de 1200 Nm de couple. Peut être plus en course… mais là, c’est secret défense !
Le plus étonnant est que ce V12 HDI est disposé transversalement non pas sous le capot avant… mais en position centrale arrière. Une disposition habituellement réservée aux sportives biplaces. Une limousine de luxe avec moteur central arrière est une grande première, même pour un concept-car. Il fallait oser, Peugeot l’a fait. Comme il se doit pour une auto évoquant la compétition, la Peugeot 908 RC, qui revendique un formidable 22 secondes aux 1000 m départ arrêté et une vitesse maxi supérieure à 300 km/h, bénéficie d’une coque carbone/nid d’abeilles dont on se doute bien qu’elle fera place à une constitution plus traditionnelle quand le moment de la série sera venu.
Les immenses roues (20 pouces à l’avant, 21 à l’arrière) se feront elles aussi plus modestes, et les freins en composite carbone/céramique seront sûrement oubliés. Mais les suspensions à double triangulation et pivots déportés seront de la fête, puisque développées à partir de celles de l’actuelle 407. Pour accéder à l’habitacle de la Peugeot 908 RC, l’ouverture des portes, sans poignées, se commande au moyen d’un téléphone à écran tactile. On découvre alors, dans un univers de chêne brun et de cuir gris améthyste, quatre sièges baquets séparés par une longue poutre centrale courant tout au long de l’habitacle, à la manière du concept car Jaguar R-coupé de 2001 qui, lui non plus, n’a jamais vu le jour. Sous l’immense pare brise courbe, appuyé sur des arches qui rappellent furieusement les RC Pique et Carreau, autres fameux concepts de la maison Peugeot, trônent une instrumentation digitale, une console centrale à commandes entièrement tactiles, une montre Bell & Ross plus traditionnelle, et un magnifique volant dont on n’a qu’une envie : c’est de le prendre en main le plus vite possible… Même si ce n’est qu’en rêve !