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Mondial de l'automobile 2006
ALFA ROMEO 8C Competizione
Vincent Desmonts le 28/09/2006
Alfa Romeo travaille d'arrache-pied à rebâtir son image. La marque milanaise rêve de revenir aux temps bénis des années 60 et 70, où elle était considérée d'égale à égale avec BMW.
Alfa Romeo travaille d'arrache-pied à rebâtir son image. La marque milanaise rêve de revenir aux temps bénis des années 60 et 70, où elle était considérée d'égale à égale avec BMW.
Oui mais voilà : les règles non écrites du marché automobile haut de gamme sont complexes. Il ne suffira sans doute pas d'une talentueuse 159 ou d'une sculpturale Brera pour redorer le blason d'Alfa. Et si la route de Milan à la Bavière passait par Modène ? A cette question, les dirigeants d'Alfa ont répondu par l'affirmative. Mieux : leur réponse est flamboyante ! Cette réponse, c'est la 8C Competizione.
Profitant du rapprochement avec Maserati voulu par les dirigeants du groupe Fiat Auto, Alfa Romeo a pioché dans la banque d'organes du constructeur de Modène pour concevoir une supercar à même de faire tourner les têtes des plus blasés. Après l'avoir présenté sous la forme d'un concept-car à Francfort en 2003, Alfa nous gratifie maintenant de sa version définitive. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les fées se sont penchées sur le berceau de cette 8C Competizione !
Trapue, râblée, la 8C en impose. Ses dimensions sont inhabituelles dans l'univers des grandes sportives : avec ses 4,28 m de long, elle fait figure de Petit Poucet. Mais sa largeur importante (1,90 m) et sa hauteur ultra-réduite (1,25 m) lui composent malgré tout une stature imposante. Mais le volume n'est rien sans les lignes qui le délimitent et le dessinent. En la matière, la 8C paraît sculptée par les mains de Donatello.
Son capot interminable plonge vers la célèbre calandre en ogive, encadrée pour l'occasion par deux « moustaches » grillagées à travers lesquelles l'air frais ira s'engouffrer dans le compartiment moteur. Les flancs galbés comme des hanches féminines sont juste soulignées par un petit pli de tôle courant des passages de roues avant aux poignées de portière. L'épaulement marqué au-dessus des roues arrière contribue à constituer un postérieur puissant. La partie arrière d'une grande simplicité, associée à un porte-à-faux des plus réduit, contribue à la pureté et à l'aspect élancé de la 8C.
Un bonheur n'arrive jamais seul : le ramage de la 8C Competizione se révèle digne de son superbe plumage. Le « cuore sportivo » bat plus fort que jamais sous la tôle de cette belle italienne. Un coeur à huit cylindres en V d'une cylindrée de 4,7 litres, implanté sous le capot avant, en position longitudinale. Rien à craindre côté performances : les 450 ch à 7 000 tr/min rapprochent la 8C Competizione de l'univers d'une Porsche 911 Turbo (480 ch) ou d'une Ferrari F430 (490 ch)... L'agrément de conduite à toutes les allures devrait être garanti par le couple maxi de 470 Nm à 4 750 tr/min (dont 80 % sont disponibles à 2 000 tr/min), mais aussi par le régime maxi, fixé à 7 500 tr/min.
Pour servir au mieux cette belle mécanique, les ingénieurs Alfa ont implanté une boîte robotisée à 6 rapports, implantée sur l'essieu arrière pour une meilleure répartition des masses. Cette boîte fonctionne suivant plusieurs lois régissant la rapidité des passages (normal, sport ou route verglacée). Un différentiel autobloquant assure quant à lui une efficacité maximale lors de fortes accélérations.
La structure en elle-même cherche à associer poids contenu et rigidité optimale : le châssis réalisé en acier s'associe à une coque en fibre de carbone.
Le petit habitacle a également droit à ses matériaux composites, tant au niveau de la planche de bord que des panneaux de portières. Les sièges baquet possèdent une structure en carbone. Pour ce qui est des détails d'aménagement, le client aura une liberté de choix certaine. Car la 8C Competizione n'a rien d'un banal produit de consommation : seuls quelques 500 exemplaires sortiront des chaînes, à un tarif de 100 000 euros. Un prix élevé dans l'absolu, mais plutôt compétitif au regard des prestations affichées.
Si le succès est au rendez-vous, Alfa Romeo aura fait un pas de plus vers les cimes... un pas fondamental. Dès lors, la marque milanaise pourra mettre le cap vers la Bavière !