AUDI A6
Vincent Desmonts le 02/10/2008
L'Audi A6 a beau être le best-seller des berlines haut de gamme, elle ne s'endort pas sur ses lauriers. Son restylage, dévoilé au Mondial de l'automobile, va lui permettre de résister à l'arrivée prochaine de la nouvelle Mercedes Classe E.
À ce niveau, le succès s'apparente au hold-up : profitant de la faiblesse de la Mercedes Classe E, affublée de soucis de fiabilité à son lancement, et d'une BMW Série 5 « by Chris Bangle » dont le style ne fait pas forcément l'unanimité, l'Audi A6 a réussi une percée spectaculaire sur le segment des berlines haut de gamme. Celle qui n'était jusqu'alors perçue que comme un outsider s'est ainsi tranquillement emparée de la première place du classement, tant en France qu'en Europe et dans le Monde. Rien qu'en 2007, Audi a ainsi vendu 234 000 exemplaires de l'Audi A6, dont les tarifs débutent, il faut le rappeler, autour des 35 000 euros...
Malgré ces bonnes nouvelles, la marque se devait de faire évoluer son Audi A6. Car pendant ce temps, la concurrence ne s'est pas assoupie : BMW a très légèrement restylé sa Série 5, tout en réduisant ses émissions de CO2, tandis que Mercedes dévoile au Mondial automobile le ConceptFascination, qui préfigure la future Classe E. Autant dire que la lutte s'annonce sans merci sur le segment du haut de gamme !
Audi a donc remis l'ouvrage sur le métier. Esthétiquement, l'Audi A6 n'est pas transfigurée, mais bénéficie plutôt d'une mise en conformité avec les nouveaux gimmicks de style en vigueur depuis l'arrivée des nouvelles A5 et A4. Les optiques sont désormais soulignées de diodes électroluminescentes, les boucliers sont redessinés, la grille de la calandre « Single frame » affiche désormais un maillage plus large, les feux arrière de la berline débordent sur le couvercle de malle (comme sur la berline A4). Dans l'habitacle, les modifications sont encore plus subtiles : seuls les fins observateurs repéreront la nouvelle instrumentation aux graphismes plus fins ou les petites touches de chrome çà et là.
C'est finalement sur le plan technique que les évolutions sont les plus importantes. Des efforts ont notamment été accomplis pour réduire les consommations de toute la gamme, et par conséquent pour abaisser les émissions de CO2. Une vraie nécessité vu le cadre légal et fiscal de plus en plus contraignant, notamment pour les véhicules de société. Audi annonce ainsi des consommations en baisse de 15% en moyenne sur toute la gamme A6. Des résultats obtenus en... copiant chez BMW ! Audi s'est en effet inspiré du concept EfficientDynamics cher à l'autre constructeur bavarois, en adaptant sur son A6 des systèmes tels que le pilotage intelligent de la pompe de direction assistée ou la récupération d'énergie électrique durant les phases de freinage.
La gamme de motorisations des Audi A6 a également été revue dans le sens d'une plus grande efficacité énergétique. Les V6 2.4 177 ch et 2.8 210 ch sont remplacés par deux V6 2.8 FSI développant 190 et 220 ch, mais moins gourmands en carburant (seulement 8,2 l/100 km pour le premier). Le « gap » entre ces V6 et le V8 4.2 FSI de 350 ch est désormais comblé par un nouveau V6 3.0 TFSI à compresseur de 290 ch qui ne réclame que 9,5 l/100 km en moyenne. Voilà pour l'essence.
Côté diesel, la nouvelle Audi A6 récupère les dernières évolutions des V6 2.7 et 3.0 TDI, et adapte enfin la rampe commune sur son 2.0 TDI, qui passe à 170 ch. Une version 2.0 TDIe très frugale est également attendue d'ici à la fin de l'année.
L'Audi A6 restylée compte enfin corriger l'un de ses rares défauts : en adoptant des réglages de suspensions modifiés, elle devrait améliorer son confort sans dégrader ses excellentes qualités routières.