Geneva Classics 2008

ALFA ROMEO Canguro

Gilles Bonnafous le 28/10/2008

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Le Japonais Shiro Kosaka présentait sur le stand de sa « Gallery Abarth » l'Alfa Romeo Canguro, un prototype unique de la Carrosserie Bertone.

Le Japonais Shiro Kosaka présentait sur le stand de sa « Gallery Abarth » l’Alfa Romeo Canguro, un prototype unique de la Carrosserie Bertone. Designer de métier, Shiro Kosaka est un amoureux du style italien, qui pour lui représente le sommet de l’art automobile. Il possède une exceptionnelle collection de voitures transalpines, environ 70 véhicules, Abarth, Ferrari, Alfa Romeo et Lancia, dont 26 sont des prototypes et concept-cars. Le tout regroupé sous l’appellation de Gallery Abarth.

L’Alfa Romeo Canguro compte parmi les plus importantes créations de la Carrosserie Bertone. Dessinée par Giorgietto Giugiaro, qui travaillait à l’époque pour le carrossier turinois, elle fut présentée au salon de Paris de 1964 (sur le stand Bertone). Courbes et galbes composent un design très aérodynamique et d’une grande élégance. A l’époque, Giugiaro faisait encore dans les courbes avant de passer à un style anguleux, popularisé par la VW Golf.

ALFA ROMEO Canguro ALFA ROMEO Canguro

Les traits caractéristiques de la voiture sont un vaste pare-brise panoramique auquel fait écho une longue bulle surmontant une poupe toute en rondeurs. Quant aux vitres, elles mangent un toit réduit à sa plus simple expression. La Canguro influencera le design italien, notamment Alfa Romeo, dont la Montréal reprend plusieurs idées — entre autres la batterie de prises d’air horizontales sur les ailes avant.

La voiture est basée sur la Giulia TZ. Construite sur un châssis tubulaire en acier, elle est motorisée par le 1570 cm3 double arbre accolé à une boîte de vitesses à cinq rapports. La carrosserie est bien sûr en aluminium et la voiture ne dépasse pas les 650 kilos. Le freinage est assuré par quatre disques.

En plus de son intérêt esthétique et historique, l’Alfa Romeo Canguro a connu une histoire des plus singulières et mouvementées. Lors d’un essai à Monza, elle fut accidentée par un journaliste italien dans un crash avec un autre prototype Bertone. L’avant détruit, elle fut remisée en l’état.

Au début des années 70, Gary Schmidt, un jeune Américain vivant en Allemagne et passionné par la voiture, en retrouve l’épave dans une arrière-cour chez Bertone. Nuccio Bertone lui cède alors pour une somme dérisoire (quelques dizaines de dollars). Il manque une bonne partie de la carrosserie, dont toute la partie antérieure, l’habitacle et le moteur. Gary Schmidt la conduit en Allemagne et commence à la restaurer en partant de photos d’époque — en l’absence de plans. On la voit ainsi pendant un temps dans un garage près d’Ulm. Mais le chantier n’aboutira pas par manque de moyens techniques et de ressources financières.

Le miracle et la résurrection viendront du pays du soleil levant. Shiro Kosaka acquiert la voiture en 1996 auprès de Gary Schmidt. Commence alors un long et complexe travail de restauration, qui nécessitera des compétences pointues et un budget important. La Canguro est confiée à Tateo Uchida, un spécialiste japonais installé à Turin, qui va réaliser un travail magnifique en s’aidant d’outils informatiques. Perfectionniste, Kosaka renverra une demi-douzaine de fois Uchida à son labeur avant de se déclarer satisfait…

La restauration terminée, l’Alfa Romeo Canguro a été présentée en 2005 au concours d’élégance de la Villa d’Este, où elle a été élue « Best of show ». Toujours en Europe actuellement, elle partira bientôt au Japon pour rejoindre le musée de Shiro Kosaka.

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Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de jhdemonte
jhdemonte a dit le 09-01-2009 à 15:22
Aaaah ! comme on aimerait que les gens de chez Alfa s'inspirent de telles beauté !!... plutôt que de nous fabriquer des "fers à repasser" !