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Brussels Retro Festival 2007
TOYOTA S 800
Gilles Bonnafous le 09/11/2007
Il n'est pas fréquent de voir Toyota communiquer sur son patrimoine dans le cadre de salons. Il est vrai que le stand consacré à la marque était une initiative du Toyota Dealers Heritage.
Il n’est pas fréquent de voir Toyota communiquer sur son patrimoine dans le cadre de salons. Il est vrai que le stand consacré à la marque était une initiative du Toyota Dealers Heritage, non directement du constructeur. Cinq voitures étaient exposées.
Nous avons rencontré Eugène Paesmans, représentant de l’ancien importateur Toyota pour la Belgique sous le nom d’International Motor Company (IMC). Il a évoqué pour nous les souvenirs d’une époque où la marque Toyota était inconnue, « où les gens pensaient qu’il s’agissait d’un fabricant de machines à écrire ou à laver… On connaissait les montres et les appareils domestiques japonais, pas les automobiles ».
En 1966, l’IMC fait le pari de la voiture japonaise et lance Toyota en Belgique, un peu avant la France avec Mr de Vries. La société fait partie d’un groupe qui importe également les Jaguar, DKW et Audi sous le nom de Belgian Motors. Ainsi, au milieu des années soixante, la Belgique est avec le Danemark — les Pays-Bas suivront un peu plus tard — le premier pays européen à importer des véhicules japonais. Quarante ans plus tard, l’importation des Toyota en Belgique n’est toujours pas filialisée (de même qu’aux Pays-Bas). Elle est assurée depuis 1979 par Inchcape, le groupe britannique leader mondial de la distribution automobile.
A l’époque, les Toyota sont bon marché, de 20% à 25% moins chères que les voitures européennes. Ce sont des produits peu évolués, conceptuellement et techniquement standard (pas de traction avant, pas de freins à disques), mais très fiables. Les premiers clients se recrutent plutôt parmi les seniors de condition relativement modeste.
Plusieurs modèles vont faire progresser Toyota en Belgique : la Corona,
la Crown, une berline deux litres de six places grâce à sa banquette avant — à l’époque les familles nombreuses sont plus répandues qu’aujourd’hui —, et la Celica, un coupé rival de la Ford Capri mais mieux équipé. Lancée en 1972, la Celica va ouvrir la marque à un public plus jeune. Dans les années 80, Toyota occupera la première place sur le marché belge avec un sommet à 46 000 véhicules, soit 11% du marché. Les ventes régresseront ensuite avec le renchérissement du yen et des produits plus chers.
Cinq voitures étaient présentes sur le stand du Toyota Dealers Heritage : un coupé Corona (1600 cm3), une Corolla deuxième évolution du modèle, une Celica Racing, une S 800 et l’une des 2000 GT qu’IMC a vendues en Europe. La Corolla, qui est l’un des modèles les plus produits au monde, était importée avec une transmission automatique Borg Warner à trois vitesses en option pour viser la clientèle féminine. Quant à la Celica exposée, elle remporta la classe deux litres aux 24 Heures de Francorchamps pilotée par Ove Anderson. Une victoire qui eut un fort impact sur les ventes du modèle.
La S 800 est un cas particulier. L’IMC en a acheté quatre exemplaires à l’époque à titre de test, dont trois sont toujours en Belgique aujourd’hui — celle-ci porte le numéro de châssis n° UP-10572 et a gardé sa conduite à droite. Mais est vite apparue l’impossibilité d’homologuer la voiture en raison de ses cotes intérieures, le gabarit moyen de l’Européen étant supérieur à celui du Nippon. « On pouvait rouler, mais il fallait enlever le toit Targa ! », s’amuse Eugène Paesmans.
Séduisant petit coupé sportif (3,58 mètres), la Sports 800 est une voiture aujourd’hui inconnue du public en Europe. Présentée au salon de Tokyo de 1964 à côté de la 2000 GT, elle dérive de la Publica, une petite berline populaire réservée au marché japonais. Elle est l’évolution du concept car baptisé Publica Sports, que Toyota avait présenté en 1962.
Commercialisée en 1965, la voiture reçoit un toit Targa en même temps que la Porsche 911. Ultralégère (580 kilos), elle est habillée d’une carrosserie aux ouvrants en aluminium. Egalement réalisé en alliage léger, son bicylindre à plat refroidi par air de 790 cm3 évoque celui des Panhard. Avec deux carburateurs, il développe 45 ch à 5400 tr/mn (contre 70 ch à la Honda S 800). La boîte de vitesses possède quatre rapports. L’essieu arrière est rigide et le freinage confié à quatre tambours.
Grâce à son poids plume, la S 800 offre de bonnes performances (155 km/h). Vendue exclusivement au Japon, où elle vise la jeune génération, elle apparaît toutefois comme une bien timide réponse de Toyota à Honda (avec sa brillante S 800) et à Datsun (avec sa Fairlady mieux dotée). Handicapée par son bicylindre et sous-motorisée, elle ne sera produite qu’à 3131 exemplaires jusqu’en 1969.