Brussels Retro Festival 2007

ARNOLT Bristol

Gilles Bonnafous le 09/11/2007

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L'Arnolt Bristol apparaît comme la plus réussie des hybrides anglo-italiennes commanditées par l'Américain Stanley H. Arnolt. C'est une superbe voiture à la ligne dessinée par le grand styliste Franco Scaglione.

Comme son nom l’indique, la Galerie des Damiers se consacre au négoce de voitures de sport et de compétition. Christophe Pund, son responsable, présentait à Bruxelles deux rares roadsters britanniques. A côté d’une HRG Aerodynamic, une Arnolt Bristol de 1957 au design saisissant attirait les regards des visiteurs.

Ingénieur, industriel et homme d’affaires installé à Chicago, Stanley H. Arnolt fait fortune pendant la Seconde Guerre mondiale guerre en construisant des moteurs de bateaux pour la marine américaine. Après le conflit, il importe des voitures britanniques aux Etats-Unis. D’abord des MG TC à partir de 1946, puis des Bristol. Propriétaire de garages, il devient en 1952 distributeur des BMC pour le Middle West.

ARNOLT Bristol ARNOLT Bristol

En visitant le salon de Turin en 1952, Stanley H. Arnolt découvre deux études exposées par Bertone et basées sur le châssis de la MG TD, un coupé et un cabriolet, dont le dessin est dû à Giovanni Michelotti. Les voitures lui plaisent et il propose à Nuccio Bertone de les construire, lui-même s’engageant à les importer outre-Atlantique. La commande porte sur cent exemplaires de chaque modèle. Ainsi naît la l’Arnolt-MG, une jolie petite hybride anglo-italienne. En fait, une centaine de voitures seulement seront construites, dont 2/3 de coupés, car MG est passé en 1953 à la TF.

Croyant avant l’heure au mariage de la mécanique britannique et du design italien, Arnolt va se tourner vers d’autres constructeurs anglais. Là, les projets s’avèrent plus ambitieux, puisqu’il s’agit des firmes de prestige Bristol et Aston-Martin. Il demande à Bertone de carrosser la Bristol 404, puis pour le salon de New York de 1954, une Aston Martin DB 2/4 Mark II. Mais la construction de l’Arnolt Aston Martin sera arrêtée au troisième ou quatrième exemplaire fabriqué !

Notre homme aura plus de chance avec l’Arnolt Bristol, qui apparaît aussi comme la plus réussie des hybrides commanditées par Arnolt. C’est une très belle voiture à la ligne dessinée par le grand styliste Franco Scaglione, devenu patron du design chez Bertone. Dévoilée au salon de Londres de 1953, elle est commercialisée à partir de 1954. Sa production se poursuivra à petite cadence jusqu'à la fin des années cinquante.

Réalisée sur la base d’un châssis de Bristol 404 à essieu arrière rigide, l’Arnolt reçoit le six cylindres en ligne de la marque, qui dérive de la BMW 328. D’une cylindrée de 1971 cm3, il est gavé par trois carburateurs Solex de 32 millimètres. La boîte de vitesses possède quatre rapports. L’Arnolt a été pensée pour le marché d’outre-Atlantique. Le moteur également. Il apparaît donc dans sa définition BS1 Mk 2, qui équivaut en puissance aux meilleures Bristol, soit plus de 130 ch à 5500 tr/mn (175 km/h). Il est adapté pour fonctionner au carburant américain, qui était à l’époque de meilleure qualité qu’en Europe.

La carrosserie est réalisée en acier avec les ouvrants en aluminium. Trois versions sont proposées : le modèle de compétition, la version « De Luxe », qui se caractérise par un tableau de bord mieux équipé et des portières pouvant recevoir des glaces, et un coupé, dont quelques unités seront construites. Au total, de l’ordre de 150 exemplaires fabriqués. L’Arnolt-Bristol exposée à Bruxelles était équipée d’un orifice de remplissage du réservoir placé à extérieur, alors que, sur les autres modèles, il est situé à l’intérieur du coffre. Un équipement qui semble indiquer que la voiture a couru.

Baptisée « Bolide », l’Arnolt de compétition a participé avec un certain succès à diverses épreuves. Elle a en particulier été alignée à chaque édition des 12 Heures de Sebring de 1955 à 1961. Elle gagne sa classe en 1955 (avec John Panks et Ernie Erickson), le directeur d’écurie étant le pilote français René Dreyfus. Stanley Arnolt lui-même termine deuxième et René Dreyfus quatrième. Une autre voiture, sixième, complète un joli tir groupé.

En 1956, cinq voitures prennent le départ de la course. Trois terminent en se classant deuxième, troisième et quatrième de la classe 2 litres derrière une Ferrari Mondial. En 1960, l’équipage Max Goldman et Ralph Durbin remporte la catégorie GT 2 litres. Il récidive en 1961 devant deux autres Arnolt Bristol.

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