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Brussels Retro Festival 2006
ARISTA Type JD
Gilles Bonnafous le 30/10/2006
La Galerie des Damiers, qui présente toujours des voitures rares, proposait au Brussels Retro Festival une Arista, belle GT française de petite cylindrée des années 60.
La Galerie des Damiers, qui présente toujours des voitures rares, proposait au Brussels Retro Festival une Arista, belle GT française de petite cylindrée des années 60.
Le style de la berlinette Arista paraît fortement inspiré de la Supersonic de Ghia, dessinée par Mario Savonuzzi. Une carrosserie qui fut montée pour la première fois sur une Alfa Romeo en 1953. Après quoi une série de Fiat 8V et quelques Jaguar et Aston Martin en bénéficièrent également. Quant à la grande bulle arrière, elle annonce la Porsche 924 et la Renault Fuego.
La création de l’Arista revient à Raymond Gaillard, concessionnaire Panhard-NSU installé rue du Ranelagh, dans le XVIe arrondissement (Grand Garage Molière). Passionné de sport automobile, il participe aux 24 Heures du Mans au début des années 50 sur des Panhard.
Dans son garage, il vend également les Callista, des roadsters et cabriolets construits sur base de Dyna X et habillés d’une carrosserie en aluminium. Dotées d’une mécanique Panhard 610 cm3, des Callista courent au Mans en 1950 et 1951.
Lorsque la firme Callista se trouve en difficultés, Raymond Gaillard la rachète. Il lance alors sa propre gamme de voitures qu’il commercialise sous la marque Arista. Les premiers modèles apparaissent en 1953 au salon de Paris. Ce sont un roadster en matière plastique réalisé à partir de la Panhard Junior, ainsi qu’un coupé et un cabriolet, toujours à mécanique Panhard.
Suivront plusieurs autres modèles baptisés Rallye et Passy, dont le style est tracé par un designer français nommé Berlaimont. Raymond Gaillard demande ensuite à Jacques Durand, le créateur des automobiles Jidé, de dessiner une berlinette de sport. Ainsi naît l’Arista type JD, initiales du dessinateur. La production débute en 1963.
L’Arista est construite sur la base de la Panhard PL 17, dont le châssis a été raccourci. Elle hérite de son moteur bicylindre refroidi par air de 850 cm3, qui développe 60 ch. La carrosserie est en polyester et le tableau de bord est emprunté à la Panhard 24. Avec un poids plume de 620 kilos, la voiture file à 160 km/h.
Hélas, ce sera le dernier modèle de la marque, car le succès commercial escompté n’est pas au rendez-vous. Six exemplaires seulement auront été fabriqués. Les raisons de l’échec tiennent au prix exorbitant de la voiture (supérieur à celui d’une DS) et au bicylindre Panhard qui apparaît obsolète au milieu des années soixante. Raymond Gaillard tentera de poursuivre en réalisant des prototypes équipés de moteurs NSU, Triumph et Ford V4. Mais sans succès.
L’Arista de Gérard Fasseu est la deuxième construite (châssis n°102 de 1964). Elle fut la voiture de démonstration du garage Molière. Elle est aussi l’une des quatre qui subsistent aujourd’hui. Gérard Fasseu l’a acquise en 1977 dans des circonstances qui méritent d’être narrées.
En 1976, il lit dans un journal du Nord une petite annonce proposant une Arista à voir à Amiens. Mais le téléphone ne répond pas. Un an plus tard, rendant visite au nouveau concessionnaire Ferrari de la région Lilloise, qui vient de s’installer dans sa rue, il tombe sur une Arista égarée dans les réserves du garage. Immatriculée à Paris, la voiture était tombée en panne et n’avait jamais été reprise par son propriétaire. En l’absence de carte grise, impossible de l’acheter. Mais cette rencontre insolite donne à Gérard Fasseu l’idée de rappeler Amiens. La voiture étant toujours disponible, il conclut l’affaire.
Par le plus grand des hasards, Gérard Fasseu découvrira un jour à Neuville-sous-Montreuil, sur la route du Touquet, le moule ayant servi à fabriquer la carrosserie de l’Arista. L’encombrant objet gît devant un garage. Hélas, quelque temps après, le moule avait disparu.