BMW Série 2 Active Tourer
Jean-François Destin le 22/10/2014
Quand BMW anoblit le monospace
Le monospace anobli
Avec 2 ans d’avance sur les prévisions, BMW parviendra (en fin d’année) à battre son record de vente mondiale en franchissant le cap des 2 millions d’exemplaires. C’est clairement le résultat d’une évolution permanente des gammes englobant désormais toutes les niches du marché y compris les plus inattendues. Ainsi celle du monospace un peu délaissé depuis l’apparition des SUV mais qui représente 10% de la demande en Europe de l’Ouest a été ciblée par Munich.
Baptisé Série 2 Active Tourer et dévoilé en concept en 2012 au Mondial de Paris, le voici prêt à la vente pour aller concurrencer le Mercedes Classe B mais pas seulement. Pour la circonstance, BMW a cédé à la … traction avant et à l’implantation transversale du moteur, une recette généralisée avec succès sur les monospaces des constructeurs généralistes pour gagner de la place.
Cette architecture, inédite chez BMW, a été rendue possible par l’emprunt de la nouvelle plate-forme UKL déjà utilisée sur la dernière Mini. Une opportunité d’économie d’échelle mais qui pénalise un peu l’espace habitable. Avec des dimensions extérieures contenues (L :4.34m, l1 :1.80m, h :1.55m), le Série 2 Active Tourer se montre moins accueillant que les concurrents. En revanche, à l’exception de la dépose des sièges arrière, il bénéficie d’une banquette arrière 40/20/40 coulissante sur 13 cm (on augmente la place aux jambes mais en mordant sur la capacité du coffre). A partir de deux boutons très pratiques, la capacité de ce dernier passe de 468 à 1510 dm3 en rabattant les dossiers (inclinables) sans pour autant présenter un plancher plat. On regrette aussi l’absence d’une cinquième place dont la largeur équivaut à celle de l’accoudoir !
BMW a néanmoins frappé fort en proposant un premier monospace en tous points conforme aux standards élevés de la firme en matière de luxe, de raffinements et de technologie. En se glissant derrière le petit volant cuir, on découvre une planche de bord somptueuse et fonctionnelle. Seul bémol : l’ancrage rapporté du grand écran de navigation au demeurant d’une définition parfaite.
Proposé depuis le 25 septembre avec un 4 cylindres diesel 2 litres de 150 ch et en essence avec un 3 cylindres 1500 cm3 de 136 chevaux ou un 4 cylindres 2l de 231 chevaux, le BMW Série 2 Active Tourer se veut efficace et un tantinet sportif tout en préservant l’environnement. Ces trois moteurs respectent déjà la future norme Euro 6 en affichant des consommations et des émissions de CO2 records (4,1l à 6 litres et de 109 à 139 grammes selon les versions et les motorisations). Zéro malus pour les 218D et 218i et seulement de 150 à 250 € en 225i.
Au volant
Pour notre essai, nous disposions d’une 218d Luxury équipée en option à 2300 € de l’excellente boite automatique à 8 rapports. Elle relaie avec bonheur la souplesse et la vigueur d’un diesel très silencieux et dénué de toute vibration. Conforme à son image, BMW n’a pas lésiné sur les performances et le comportement. Outre les 208 km/h et les 8,9 s au 0 à 100 km/h, l’Active Tourer cumule les atouts dynamiques qu’il s’agisse de la motricité, de l’absence d’amorces de sous-virage en entrée de courbe ou de stabilité à haute vitesse même dans des conditions pluvieuses et venteuses. On se sent aussi à l’aise et rassuré qu’au volant d’un Série 3 ou 5. Un transport « premium » de berline tout en bénéficiant d’une position de conduite rehaussée ( +11 cm par rapport à celle d’une Série 1 et même +2 cm face à un X1 !
Quant au confort de suspension exigé par les acheteurs de monospace, nous avons eu du mal à nous faire une opinion, notre modèle reposant pour des raisons d’esthétique sportive sur des Pirelli P Zero 225/45/18 responsables de trépidations désagréables à faible vitesse et notamment en ville. En revanche, les liaisons au sol (Mac Pherson à l’avant et multibras à l’arrière) assorties d’un amortissement piloté optionnel lissent bien la route en croisière.
Comme d’habitude, BMW multiplie les options (notre 218d en était bardé pour un prix totalement déraisonnable de… 47.620 € !)
L’Active Tourer est en tous cas proposé sur catalogue en 31 versions à des prix allant de 28.350 à 44.750€.
Points forts : Comportement routier, qualité de fabrication, technologie de pointe, sobriété des moteurs, boite auto.
Points faibles : Design peu émotionnel, habitabilité décevante, prix élevés, confort en ville (avec roues de 18), réglages des sièges manuels !