Shelby story
Mécanicien de grand talent, pilote de course, éleveur de poulets et dresseur de cobras, Carroll Shelby a été tout cela à la fois. Il nous a quitté le 10 mai 2012 au Texas.
sommaire :
SHELBY GR1
Jean Michel Cravy le 26/01/2005
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Ford
L’éternelle attirance des sixties
Décidément, Ford n’en finit plus de se retourner sur son –glorieux- passé, celui où, dans les années 60, la marque à l’ovale bleu, sûre d’elle et dominatrice, n’avait peur de rien ni de personne, et allait sur tous les circuits du monde conquérir les plus beaux trophées faces aux artisans européens, spécialistes de la compétition. Ainsi, J. Mays, vice-président du département conception et designer en chef de Ford, vient-il de commettre en très peu de temps la Ford GT, réplique exacte à l’échelle 110/100 de la fameuse GT40 moult fois vainqueur au Mans, et la nouvelle génération de Mustang, qui copie sans vergogne, avec quelques accents plus modernes, la Mustang de 65, toutes deux passées du rêve à la réalité. Sans même compter le beau cabriolet Thunderbird.
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Et voici maintenant la Shelby GR-1. Une allusion transparente à la Cobra Daytona conçue par Caroll Shelby, qui fut la première marche vers la gloire, avec un titre mondial en GT en 1965 conquis face aux Ferrari GTO. Et bien sûr, le vieux Caroll est de la partie, comme caution à l’éternelle renaissance de ses chères Cobra. Il faut dire que ce rôle d’icône, il la connaît depuis longtemps puisqu’il fut en d’autres temps déjà embauché par… Chrysler, pour cautionner l’aventure Viper, un autre méchant serpent. Cet homme, ancien éleveur de poulets, est devenu depuis éleveur de reptiles en tous genres, et est littéralement statufié de son vivant… Bref ! La Shelby GR-1 donc.
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Sa silhouette vous dit sans doute quelque chose. Elle a été dévoilée il y a quelques mois lors du concours d’élégance de Pebble Beach, et les premières photos diffusées avaient de quoi faire saliver. Mais ce n’était qu’une maquette. Cette fois, c’est plus sérieux. C’est d’un vrai prototype roulant qu’il s’agit. Et sa superbe plastique est encore mieux mise en valeur par sa carrosserie en aluminium poli à la main. Magnifique ! D’ailleurs, tout est aluminium dans ce coupé biplace de 4,41 m de long. Le châssis, les trains roulants (issus de celui de la Ford GT, mais modifiés pour s’accommoder d’une implantation de la mécanique en centrale avant), et également le moteur, un gros V10 de 6,4 litres de cylindrée affichant plus de 600 chevaux et près de 680 Nm de couple… Le tout étant bien évidemment transmis aux roues arrière, par l’intermédiaire d’une boîte manuelle Ricardo à 6 rapports et d’un système transaxle.
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A l’évidence, chez Ford, on ne s’est pas contenté de peaufiner les formes voluptueuses de la carrosserie à l’agressivité suggestive et sensuelle, remarquablement bien proportionnée, campée sur ses gros pneus (275/40x19 à l’avant, 345/35x19 à l’arrière), dotée de portes papillon, et terminée par un superbe pan coupé. Manifestement, les efforts ont aussi porté sur le développement du châssis et ses possibilités à digérer cette énorme puissance, et sur la faisabilité du projet. Tout se passe comme si la Shelby GR-1 était appelée à un proche avenir commercial, et peut-être même dès 2006. D’ailleurs, J. Mays ne fait pas mystère de la collaboration étroite qui a eu lieu entre le groupe Ford et Caroll Shelby, et pas seulement dans un domaine purement esthétique. Et Phil Martens, l’un des vice-présidents du groupe, renchérit en insistant sur quelque chose qui pourrait ressembler à une rivale… de la Ferrari 575M Maranello. Acceptons-en l’augure. Malgré l’irritation que pourrait provoquer cet excès de rétro, la Shelby est trop belle et trop désirable pour qu’on résiste longtemps à la fascination qu’elle exerce…