Saga Triumph
Fondé par deux Allemands installés en Grande-Bretagne, Triumph attendra 21 ans pour passer de la fabrication de motocyclettes à la construction de voitures.
sommaire :
TRIUMPH Herald et Vitesse
Gilles Bonnafous le 29/11/2004
La production sur grande échelle de berlines Triumph ne reprend qu’en 1959 avec le lancement de l’Herald. Elle va constituer l’un des grands succès commerciaux de la marque.
Dans le milieu des années cinquante, la marque Standard est sur le déclin. Ses modèles conventionnels, sans attrait et pour dire très standard, ne rencontrent guère les faveurs du public. Il convient de réagir. John Black décide de créer une petite berline attrayante, qui sera commercialisée sous la marque Triumph. Pour limiter les coûts de conception et de construction, et proposer la voiture à un prix compétitif, cette dernière sera dotée d’une structure à châssis séparé et elle empruntera de nombreux éléments mécaniques à la petite Standard Ten.
La gamme Herald D.R
Triumph Herald 1200 D.R
Dévoilée en 1959, l’Herald se présente sous la forme d’une berline deux portes, qui entre en concurrence directe avec la Ford Anglia et l’Austin A 40. Dessinée par Giovanni Michelotti, qui deviendra le styliste attitré de Triumph et sera l’auteur de la superbe TR4, elle est l’une des premières anglaises dotée d’une carrosserie italienne. Très au goût du jour, sa ligne séduisante aux larges surfaces vitrées affiche des formes anguleuses et des extrémités pointues, avec phares proéminents et petits ailerons. Quant à son capot moteur, il bascule d’un seul tenant… comme celui de la Jaguar Type E.
Techniquement, l’Herald s’enorgueillit d’une suspension à quatre roues indépendantes (avec un ressort transversal à l’arrière). Toutefois, la tenue de route de la voiture se révélera assez discutable en raison d’une mauvaise géométrie du train arrière. Maniable, l’Herald apparaît plus à son aise en ville que sur la route.
D.R
La petite Triumph est motorisée par un quatre cylindres de 948 cm3 à soupapes en tête emprunté à la Standard Ten. Il est accolé à une boîte de vitesses à quatre rapports (première non synchronisée). Avec 35 ch DIN et 115 km/h en pointe, la voiture ne saurait être un foudre de guerre, mais telle n’est pas sa vocation. Sa consommation, de sept à huit litres aux cent kilomètres, s’avère raisonnable.
Train arrière de l'Herald D.R
Moteur de l'Herald D.R
Quelques mois après le lancement de la berline, un coupé 2 + 2 voit le jour, dont le moteur, doté de deux carburateurs SU, développe 45 ch à 6000 tr/mn. Un cabriolet suit en 1960, qui hérite des mêmes performances que le coupé. Séduisant faute d’être sportif, il a le mérite d’offrir quatre vraies places.
Avec 100 000 exemplaires vendus en deux ans, l’Herald peut se targuer d’un beau succès populaire. Cependant, afin de répondre aux critiques, elle bénéficie à la fin de 1961 de quelques vitamines supplémentaires. Elles sont les bienvenues ! Appelée 12/50, la nouvelle Herald est motorisée par un 1147 cm3 de 39 ch, qui lui permet de revendiquer 120 km/h. La gamme poursuit son expansion avec la sortie d’un break deux portes baptisé Estate.
Triumph Herald 12/50 D.R
Triumph Herald cabriolet D.R
Car en 1962, l’Herald a été épaulée d’une version baptisée Vitesse 6 et équipée d’un six cylindres en ligne de 1596 cm3, le plus petit de la production mondiale à l’époque. Grâce à ses 70 ch, la Vitesse est capable d’un bon 145 km/h. Elle est aisément reconnaissable à quelques traits spécifiques de sa carrosserie, la partie la plus visible étant la face avant. Outre une calandre au décor simplifié, celle-ci arbore quatre phares disposés obliquement. Disponible en berline et cabriolet et dotée d’une finition plus soignée, la voiture bénéficie d’un freinage plus efficace grâce à la présence de disques à l’avant. Attachante et performante, la Vitesse conserve les qualités d’habitabilité de l’Herald, ce qui lui vaudra un joli succès.
Triumph Vitesse, 1966 D.R
D.R
La Vitesse reçoit en 1966 le renfort du deux litres de la berline 2000, dont les 95 ch la propulsent à plus de 160 km/h. Deux ans plus tard, elle est équipée de l’essieu arrière de la GT6 Mk 2, nettement supérieur à celui de l’Herald — ce n’était pas un luxe. En même temps, la puissance du deux litres est augmentée (104 ch et 165 km/h). Un nouveau décor marque cette évolution (calandre modifiée et enjoliveurs d’apparence sportive). La Vitesse sera ainsi construite jusqu’en 1971, son retrait coïncidant avec celui de l’Herald 13/60. Au total, le modèle aura été produit à plus de 41 000 exemplaires dans ses différentes versions.
Triumph Vitesse cabriolet D.R
Triumph Vitesse 2 litres D.R