Saga Saab
Saab est né en 1937 de la volonté du gouvernement social-démocrate de doter la Suède d'une industrie aéronautique capable de défendre la neutralité du pays.
sommaire :
Histoire : Historique Saab
Gilles Bonnafous le 02/06/2005
Quand les avionneurs se mêlent d'automobile, quand les ingénieurs aéronautiques se mettent à concevoir et à dessiner des voitures, il est rare que l'on s'ennuie. Au rayon des nouveautés, il se passe toujours quelque chose. La forte personnalité de Gabriel Voisin, qui s'exprima par l’originalité des créations qu'il modela, en est le brillant symbole hexagonal. Bristol en est la meilleure illustration britannique. Et ce sont les recherches aéronautiques, dont celles de l'ingénieur suisse d’origine hongroise Paul Jaray, qui ont inspiré la révolution aérodynamique. Né dans les années trente, ce mouvement stylistique a renouvelé la forme de l’automobile d'une manière irréversible. Plus tard, elle donnera naissance à travers la ligne ponton à la carrosserie moderne.
Avant de produire des voitures, Saab se lance dans l'aviation. Saab
Saab
SAAB (Svenska Aeroplan Aktiebolaget) est née en 1937 de la volonté du gouvernement social démocrate de l'époque de doter la Suède d'une industrie aéronautique capable, en cette période troublée, de défendre la neutralité du pays. L'activité démarre par des constructions sous licence, puis elle décolle avec la création du premier avion de conception suédoise, le B 17, suivi du B 18, qui apparaîtra sur le logo décorant les modèles de la marque dans les années soixante. Un chasseur à hélice arrière et siège éjectable suivra. Mais le retour à la paix et les incertitudes qui pèsent sur l'avenir de l'aéronautique vont conduire les dirigeants de l'entreprise à chercher une diversification. Les automobiles Saab vont naître de la nécessité de ce redéploiement industriel.
Comment une marque nouvelle a-t-elle pu voir le jour dans les âpres conditions économiques de l'après guerre ? En Suède, le segment des voitures populaires ou économiques est occupé par les firmes étrangères, dont DKW avec ses originales tractions à moteur deux temps — Volvo, constructeur haut de gamme, n'arrivant qu'en cinquième position sur son propre marché. Saab va donc s'attaquer à ce créneau. Conçu en 1944, un projet non-conformiste, qui demeurera le fleuron le plus avant gardiste de la firme, débouche sur la 92. Produite à partir de 1950, cette dernière est motorisée par un bicylindre deux temps à l’image de son modèle, la DKW.
La production de la Saab 92 démarre en 1950. Saab
La Saab 92 lancée en 1950. Saab
Evolution de sa devancière, la 93 suit six ans plus tard avec un moteur trois cylindres. La désignation 94 étant celle d’une voiture de sport, la Sonett construite en 1956 (Sonett I), puis de 1965 à 1974 (Sonett II et III), le très original break extrapolé de la 93 porte l’appellation 95. Créations d'ingénieurs et de stylistes et non d'une direction marketing, ces premières Saab témoignent d'un temps béni où les créateurs étaient aux commandes.
Saab 93 B, 1956 Saab
La même année apparaît la Sonett I Saab
En 1958, Saab se positionne sur le marché américain avec la 750 GT spécialement conçue pour les Etats-Unis. Elle y sera bien accueillie malgré le lourd handicap d’une motorisation deux temps. Dès lors, la firme suédoise n’aura de cesse de privilégier ses débouchés outre-Atlantique.
En 1960, la 96 prend la relève, toujours équipée d’un moteur deux temps. Succès majeur de la marque, elle sera produite pendant vingt ans. Mais Saab s’était résolu en 1967 à abandonner la technologie deux temps devenue obsolète — spécialement aux Etats-Unis ! Faute d’avoir développé une mécanique à quatre temps, la marque a installé sous le capot de la 96 le V4 Ford 1,5 litre de la Taunus allemande.
Saab 95 de 1959, le break dérivé de la 93 Saab
Saab 96, V4 Saab
Les années soixante voient la firme se couvrir de lauriers en compétition. Devenu la terreur des rallyes, Erik Carlsson glane de nombreux succès au volant de la Saab deux temps, en particulier trois victoires consécutives au RAC (1960 à 1962) et deux au rallye de Monte-Calo en 1962 et 1963.
Présentée en 1967, la 99 constitue un tournant décisif dans l’histoire Saab. Entièrement nouvelle, la voiture reçoit sous une carrosserie due au designer maison Sixten Sason un quatre cylindres de 1,7 litre développé par Ricardo et construit chez Triumph. Elle connaîtra en 1972 une version sportive, la 99 EMS, équipée d’un deux litres. Cinq ans plus tard, épaulée d’une variante Turbo, la 99 devient la première berline familiale suralimentée produite en grande série. Précurseur de la technologie turbo, Saab développera cette voie jusqu’à ne plus ne compter dans sa gamme, en 1999, que des moteurs Turbo, essence et diesel.
En 1969, Saab fusionne avec le constructeur de véhicules utilitaires et de moteurs diesel Scania-Vabis pour former Saab-Scania AB. Parallèlement, les méthodes de production Saab connaissent une large célébrité grâce à son organisation en ateliers autonomes.
Evolution de la 99, la 900 doit à sa devancière sa réussite technique et esthétique. Originale, différente mais sans ostentation, cette voiture très « classe » offrira à la firme suédoise une image des plus valorisantes. Pour faire de Saab la marque des professions libérales et des cadres supérieurs.
Saab 99 EMS Saab
Saab 900 Saab
En 1984, Saab lance le moteur turbo à seize soupapes. La même année, la 9000 devient le troisième modèle Saab totalement nouveau de l’histoire de la marque. Dessinée par Giorgietto Giugiaro, elle entend positionner Saab parmi les constructeurs de berlines haut de gamme. Plusieurs versions seront proposées, dont la CD dotée d’un système d’injection directe.
En décembre 1989, Saab entre dans le giron de Detroit avec le rachat par la General Motors de 50% des actions de la division automobile de Saab-Scania. L’acquisition sera totale en 2000. Une nouvelle 900 suit ce bouleversement en 1993. Elle est la première Saab à recevoir un moteur V6. Cinq ans plus tard, apparaîtra la 9-3, une évolution de la 900.
Aujourd’hui, l’inquiétude règne parmi les passionnés de la marque face à l'incertitude pesant sur son avenir. Déjà mises à mal par les récentes évolutions des modèles, l’originalité et la différence conceptuelles et esthétiques des Saab, qui ont fait l’image de la firme et son succès, ne sont pas garanties par la General Motors. C’est le moins que l’on puisse dire. On connaît la politique de production sans état d’âme et sans considération pour la valeur patrimoniale de ses marques que pratique le géant de Detroit. Il vient d’annoncer qu’à partir de 2008 son usine de Rüsselsheim, en Allemagne, construira la nouvelle génération des Saab et Opel réalisées sur la même plate-forme…
Saab 9000 Saab
Saab 9-3, 1998 Saab