Saga Peugeot
Premier à s’intéresser à l’automobile, Armand Peugeot est à l’origine des succès de la marque. A côté de voitures de prestige, notamment des sans soupapes, ce sont les modèles populaires qui pérenniseront la firme.
sommaire :
PEUGEOT 404
Gilles Bonnafous le 25/04/2006
Présentée en mai 1960, la Peugeot 404 entre dans la catégorie des 9 CV (1,6 litre), soit un cran au-dessus de la 403 qu’elle a vocation à remplacer. La montée en gamme des Peugeot se poursuit donc, accompagnant l’évolution du niveau de vie des Français en cette période heureuse de croissance forte.
Peugeot 404 berline Peugeot
D.R.
Dérivé du moteur de la Peugeot 403, son quatre cylindres de 1618 cm3 développe 72 ch SAE et permet à la voiture de franchir le cap des 140 km/h. Toutefois, cette mécanique se distingue de sa devancière par des différences significatives. Incliné de 45° vers la droite, le moteur a été renforcé au niveau du vilebrequin et de l’embiellage. Et la nouvelle culasse dispose de chambres de combustion en forme de calotte sphérique décalée. La boîte de vitesses à quatre rapports synchronisés possède une quatrième en prise directe. Quant à la suspension, elle abandonne le ressort transversal à l’avant pour quatre ressorts hélicoïdaux. Mais le train arrière est toujours rigide.
Esthétiquement, la Peugeot 404 hérite du design orthogonal prolongé par des ailerons cher à Pinin Farina, lequel gratifie alors l’Europe de cette ligne empruntée au style américain. Il l’a notamment appliquée aux Fiat six cylindres (2100, 2300 et 1800), ainsi qu’à l’Austin Cambridge et à la Morris Oxford. La Peugeot 404 consacre la collaboration de Sochaux avec le carrossier transalpin initiée avec la 403.
Peugeot 404 coupé D.R.
Peugeot 404 cabriolet, 1961 Peugeot
Peugeot 404 coupé Peugeot
Lors du salon de Paris 1961, qui se tient pour la dernière fois au Grand Palais — il s’installera l'année suivante à la Porte de Versailles —, Peugeot révèle le cabriolet 404. Egalement dessinée par Pinin Farina, dont elle est la première Peugeot à porter le logo, la voiture est assemblée dans les ateliers du carrossier à Turin. Superbe, sa silhouette rappelle fort le cabriolet Fiat 1500 et 1600 S. Contrairement à son homologue 403, le cabriolet 404 ne présente aucun embouti commun avec la berline. Dès le salon de Genève 1962, il recevra le 1,6 litre à injection Kugelfischer révélé au même salon un an plus tôt et qui offre 13 ch supplémentaires (160 km/h).
Peugeot 404 familliale Peugeot
Peugeot 404 Super Luxe Pinin Farina D.R.
En 1962, la Peugeot 404 se voit épaulée par une version mieux finie, dite Super Luxe, qui inclut notamment la peinture métallisée (grise le plus souvent) et des enjoliveurs de roues identiques à ceux du cabriolet. Peugeot s’avère fidèle à sa politique de déclinaison de gamme, constante depuis la 203, qui lui fait lancer d’abord la berline, puis le cabriolet, enfin la familiale et la commerciale (sur empattement allongé), ces trois modèles se substituant à leurs homologues du modèle antérieur. Ainsi, naissent en 1963 les Peugeot 404 longues, familiale et commerciale, la première étant motorisée au choix par le 1,6 litre à carburateurs ou le diesel Indénor XD 85 de 1,8 litre et 55 ch SAE. La seconde reçoit le moteur 1500 de la 403 ou le diesel.
La même année, Sochaux dévoile le coupé Peugeot 404 à ligne très réussie due à Pinin Farina. Il est uniquement proposé avec le moteur injection de 85 ch. En même temps, la berline Super Luxe profite de cette mécanique.
Le cabriolet 404 diesel carrossé en monoplace D.R.
La berline Peugeot 404 sera dotée du moteur diesel en 1964, mais dans une définition plus puissante, l’Indénor XD 88 de 1,9 litre et 68 ch SAE. La technologie Peugeot de l’huile lourde appliquée à l’automobile réalise de réels progrès en matière de bruit et d’odeur et, en juin 1965, la marque s’adjuge quarante records internationaux à Montlhéry avec un cabriolet 404 diesel carrossé en monoplace.
Au cours des années suivantes, Sochaux va apporter à son modèle phare de nombreuses améliorations mécaniques. Le moteur essence bénéficiera d’un vilebrequin à cinq paliers au lieu de trois précédemment, avant de gagner quatre chevaux dans sa version à carburateurs, l’injection passant pour sa part à 96 ch. Les freins recevront également un dispositif d’assistance.
Peugeot 404 automatique D.R.
D.R.
La puissance continuera de monter en 1967 (80 ch SAE pour le 1,6 litre à carburateurs) et la voiture sera proposée en option avec une transmission automatique ZF. Il faudra quand même attendre 1969 pour que la 404 dispose de freins à disque à l’avant. C’est le moment où, avec l’apparition de la Peugeot 504, le modèle se trouve réduit à une gamme limitée — il n’a plus droit à l’injection par exemple.
Effacée progressivement au profit de la 504, la Peugeot 404 sera retirée du marché métropolitain en 1975 après quinze ans de bons et loyaux services. Puissante et fiable, elle s’est montrée digne de la haute réputation de sa devancière.