Saga Ferrari
Des modestes débuts de 1947 aux 12 titres de Formule 1 Pilotes remportés à ce jour, le mérite de cet itinéraire d'exception revient à un homme, Enzo Ferrari, créateur de la marque aux 5000 victoires.
sommaire :
FERRARI Mondial
Gilles Bonnafous le 28/11/2002
Succédant à la 308 GT4, la Mondial perpétue le concept de la GT 2 + 2 associé à un moteur central arrière. Une tâche délicate et un vrai défi, d'autant que sa devancière avait su éviter, grâce au talent de Bertone, les lourdeurs guettant un tel exercice. Baptisée Mondial en souvenir des barquettes Ferrari de 1953 à 1955, la voiture marque, après la parenthèse Bertone, le retour de Ferrari à son partenaire traditionnel, Pininfarina.
Ferrari Mondial 8 D.R
Intérieur de la Mondial 8 D.R
Révélée au salon de Genève de 1980, la Mondial 8 ne provoque pas l'enthousiasme du public, ni celui de la critique. Pininfarina n'a pas fait de miracle et la nouvelle Ferrari présente une silhouette alourdie. Contrairement à la 308 GT4, qui avait conservé un empattement relativement court, celui de la Mondial apparaît trop long - 2,65 mètres, dix centimètres de plus que la GT4.
La Mondial hérite du V8 inauguré sur la GT4, toujours monté transversalement, mais doté désormais de l'injection (indirecte). Elle reçoit le système K-Jetronic de Bosch à commande mécanique, déjà adopté sur la 400 i en 1979. L'allumage Marelli Digiplex entièrement électronique et un limiteur de régime réglé sur 7500 tr/mn complètent l'équipement. Mais la mécanique manque de brio et les performances s'avèrent modestes pour une Ferrari (juste 230 km/h). Avec 214 ch contre 255 ch pour la GT4, on est loin du compte, surtout que la voiture a pris un sérieux embonpoint (300 kilos), qui lui fait accuser un poids de près d'une tonne et demie sur la bascule.
La conception de la Mondial a intégré les exigences américaines en matière de sécurité et de normes antipollution. Le châssis tubulaire incorpore de nombreuses tôles pliées et caissonnées. De plus, il présente une nouveauté : il est démontable de manière à faciliter les interventions sur le moteur. Les suspensions sont équipées d'amortisseurs Koni, alors que les moyeux et les roues ont été redessinés pour assurer une conduite plus confortable.
Ferrari Mondial 8 D.R
Habitacle Quattrovalvole D.R
Le principal intérêt de la Mondial réside dans son habitacle. Les places arrière sont loin d'être exiguës et l'équipement se révèle en progrès. On note ainsi l'apparition de la première colonne de direction réglable en inclinaison sur une Ferrari. L'électronique s'installe également sur la planche de bord. Un toit ouvrant à commande électrique est proposé en option.
Le démarrage commercial de la voiture est désastreux : la production ne dépasse pas les 24 exemplaires en 1980, avant de monter à 141 unités en 1982. On est loin des prévisions de Maranello, qui tablaient sur un millier de voitures diffusées annuellement. Dès 1982, la Mondial bénéficie de la culasse à quatre soupapes par cylindre des 308 GTBi et GTSi introduites au même moment. La Mondial Quattrovalvole gagne 26 ch et son couple passe à 26,5 mkg, mais elle accuse un handicap de 200 kilos par rapport aux 308. L'habitacle de la Quattrovalvole reçoit une nouvelle console centrale.
Lancé en septembre 1982, le cabriolet Mondial - le premier de la marque depuis le retrait de la Daytona en 1973 - va doper les ventes et ses chiffres de production seront supérieurs à ceux du coupé. Il est officiellement présenté en Europe au salon de Bruxelles, soit en janvier 1983, alors sa diffusion est déjà assurée aux Etats-Unis, marché auquel il est destiné prioritairement. Capote fermée, la voiture reproduit fidèlement les lignes du coupé, y compris sa lunette arrière verticale et ses montants de custode. Même ses cotes correspondent exactement à celles du coupé.
Mondial Cabriolet D.R
Une nouvelle étape dans la montée en puissance de la Mondial est franchie en 1985, quand elle reçoit le V8 de 3,2 litres des 328 GTB et GTS. Dévoilées au salon de Francfort, ces dernières ont vu enfin leur puissance dépasser le niveau de la 308 originelle : 270 ch à 7700 tr/mn avec un couple de 31 mkg. L'accroissement de la cylindrée s'est fait par augmentation de la course, portée à 73,6 millimètres. La vitesse de la Mondial atteint maintenant les 250 km/h. Par rapport aux versions antérieures, elle se reconnaît à ses pare-chocs redessinés et peints dans la couleur de la carrosserie, qui confèrent à sa proue un look nouveau.s
Mondial T Toujours proposée en coupé et cabriolet, la Mondial connaîtra son ultime évolution avec la T, qui bénéficiera du moteur de 3,4 litres de la 348 lancée en 1989 et d'une boîte de vitesses montée transversalement (d'où son suffixe T). Avec 300 ch à 7200 tr/mn et l'injection électronique Bosch M 2.5, la Mondial pourra alors se prévaloir d'un sérieux renfort de vitamines. Elle n'en restera pas moins dans l'histoire comme la mal aimée des modèles de Maranello, particulièrement des inconditionnels du cheval cabré. Mais là, le désamour ne paraît pas illégitime !
Mondial 3.2 Litres D.R
Mondial T D.R