Saga De Tomaso
Quatrième grande marque italienne de GT à côté de Ferrari, Maserati et Lamborghini, ou firme marginale à l’image d’Iso avec laquelle elle partage le statut d’italo-américaine ? A chacun de se faire son opinion.
sommaire :
Histoire : La de Tomaso Pantera en compétition
Gilles Bonnafous le 29/03/2006
De Tomaso développe dès 1972 la version course Groupe 3 de la Pantera. Le moteur reçoit notamment une culasse en aluminium et des arbres à cames plus pointus, tandis que la voiture est dotée de disques ventilés, ainsi que d’un embrayage et d’une suspension renforcés.
Une Groupe 4 apparaît dans la foulée, mise au point sous la responsabilité de l’ingénieur essayeur Michael Parkes, ancien pilote Ferrari. La suspension est équipée de barres stabilisatrices et la voiture bénéficie de roues en magnésium de grande largeur (10 pouces à l’avant et 14 pouces à l’arrière), ce qui, pour les loger, entraîne une modification de la suspension et le montage d’élargisseurs en fibre de verre. Les ouvrants sont en aluminium (capots et portes).
La Pantera GT4 D.R.
Pantera GT4 en 1972 D.R.
Côté mécanique, le V8 de 5763 cm3 voit son taux de compression porté à 11, ce qui porte la puissance à 500 ch à 7000 tr/mn – il sera réduit ensuite pour des raisons de fiabilité. Les moteurs sont profondément modifiés à Modène chez De Tomaso. Parmi les nombreuses améliorations apportées, citons le vilebrequin poli et équilibré, les pistons forgés, la culasse considérablement modifiée avec des arbres à cames spéciaux, et un échappement de Ford GT 40, qui permet de gagner trente chevaux. D’abord alimenté par un seul carburateur Holley quadruple corps, le V8 reçoit ensuite quatre Weber double corps de 48 millimètres (encore 30 ch de gagnés). La transmission est confiée à une boîte ZF à cinq rapports version « heavy duty ».
Une Pantera dans un rallycross aux Pays-Bas D.R.
Pantera GT4 aux 1000 Km de Monza 1972 D.R.
Les Pantera d’usine sont confiées à deux pilotes Suisses, Clay Regazzoni et Herbert Muller. Opposée à la Ferrari Daytona, la voiture a fort à faire, d’autant qu’elle se trouve handicapée par un poids excessif et le manque de rigidité de sa coque — ce qui n’est pas le cas pour la voiture commercialisée.
Deux GT4 d’usine sont engagées aux 24 Heures du Mans 1972 sous l’appellation Escuderia Montjuich. La participation De Tomaso à l’épreuve mancelle est complétée par trois voitures privées : un équipage belge autour de Claude Dubois, distributeur De Tomaso à Bruxelles et habitué de l’épreuve, les pilotes français Guy Chasseuil et Jean Vinatier (Ecurie Franco-Britannic) et un équipage italien. La meilleure performance sera celle de Claude Dubois, qui prendra la 16e place au classement général — précisons que les Chevrolet Corvette ne feront pas mieux à la même époque.
Pantera GT4 aux 24 Heures du Mans 1972 D.R.
Pantera Groupe 5 au Mans D.R.
En 1973, la Pantera remporte deux victoires importantes à Imola et à Hockenheim dans le Grand Prix des Nations. On retrouvera la Pantera aux 24 Heures du Mans en 1974 et en 1975, année où l’équipage Rubens-Bozetto termine à la seizième place après avoir réalisé 282 km/h dans les Hunaudières.
En 1977, la Pantera de Micangeli-Pietromarchi monte sur la troisième marche du podium des 6 Heures de Vallelunga derrière deux Porsche 935. Deux ans plus tard, une Pantera développée en Groupe 5 se qualifiera à la neuvième place sur la grille des 24 Heures du Mans. La voiture ne terminera pas et ce sera la dernière participation d’une Pantera à l’épreuve mancelle.
La Pantera Groupe 5 du Belge Claude Dubois D.R.
Une Pantera courant en IMSA D.R.