Saga Audi
Il y a 40 ans, la marque renaissait avec le lancement de la première Audi de l’ère moderne, tandis que la Quattro représentait en 1980 une étape décisive dans l’histoire de la firme.
sommaire :
AUDI 200
Gilles Bonnafous le 23/05/2005
Avec la 200 lancée en septembre 1979, Audi part à la conquête du segment supérieur des berlines de haut de gamme, chasse gardée de Mercedes et BMW. Extrapolé de la 100, le nouveau navire amiral de la marque aux anneaux emprunte à cette dernière son moteur cinq cylindres de 2,1 litres. Dotée de l’injection Bosch K-Jetronic, cette mécanique est disponible en deux versions. Baptisée 200 5E, la première version développe 136 ch et reçoit une boîte de vitesses dite économique à cinq rapports, le dernier étant surmultiplié, deuxième choc pétrolier oblige.
Audi 200 5 T Audi
Wolfgang Habbel, Président du directoire d'Audi AG de 1979 à 1987. Audi
Sous ses allures de berline bourgeoise, la 200 5 T cache un tempérament de feu. Avec le renfort d’un turbo KKK, le cinq cylindres passe à 170 ch et permet à la voiture de rouler à 203 km/h (le 0 à 100 km/h est couru en neuf secondes). Equipée en série d’une boîte de vitesses à cinq rapports, la 200 5 T peut être dotée en option d’une transmission automatique à trois vitesses — également disponible sur la 200 5E. Le cinq cylindres turbo est appelé à un bel avenir, en particulier en compétition, puisqu’il motorisera la Quattro dès 1980. Il sera même développé en une version à quatre soupapes dix ans plus tard.
La 200 hérite de la carrosserie de la 100 (4,70 mètres de longueur). Extérieurement, elle est notamment reconnaissable à ses roues en alliage de 15 pouces (contre 14 pouces à la 100) et à ses phares jumelés (équipés d’un système de lavage). Malgré ses remarquables performances, elle ne réussira pas à s’imposer face aux Mercedes classe S et BMW série 7 en raison d'une ligne manquant de caractère. Elle sera néanmoins diffusée à 51 000 exemplaires.
Audi 200 5 T D.R
En 1983, la 200 de deuxième génération suit l’évolution de l’Audi 100. Sa carrosserie est identique à celle de sa sœur cadette, dont l’aérodynamique poussée constitue le meilleur résultat obtenu sur une berline de grande diffusion. Si la 200 atmosphérique apparaît sans changement important, la version turbo devient « 200 Turbo » et passe à 182 ch grâce à un turbo KKK bénéficiant d’un échangeur air/air chargé de refroidir l'air d'admission. Légère (1335 kilos), la 200 Turbo file à 232 km/h avec 29,8 secondes au kilomètre départ arrêté.
Audi 200 de deuxième génération de 1983 D.R
Avec l’installation d’un catalyseur en 1984, la puissance tombe à 140 ch, pour remonter l’année suivante à 165 ch avec le moteur de 2,2 litres (dans sa version à deux soupapes par cylindre). L’Audi 200 sera ainsi produite jusqu’en 1991. Toutefois, l’habitacle a été redessiné en 1988 pour correspondre au standard du nouveau modèle V8. Des plaquages de bois ont fait leur apparition sur le tableau de bord et les contre-portes. La même année, une version quattro à transmission intégrale permanente a également été proposée.
Audi 200 Turbo de 1983 D.R
En 1989, la 200 atteint le sommet de sa carrière avec la version Quattro 20 V, qui hérite du moteur de l’Audi Quattro. La puissance passe à 220 ch grâce à une distribution à deux arbres à cames en tête et quatre soupapes par cylindre, ainsi qu’à une injection électronique Bosch Motronic. Le couple fait un bond à 30,9 mkg obtenus à seulement 1950 tr/mn et le 0 à 100 km/h est abattu en 8 secondes. Quant à la vitesse maximum, elle fait de la Quattro 20 V, avec 240 km/h, l’une des berlines les plus rapides du monde.
Audi 200 Quattro 20 V Audi
Audi 200 Quattro 20 V Audi
Ces performances exceptionnelles vaudront à la 200 Quattro quelques heureuses participations en compétition. Après le retrait des bolides du groupe B, Audi reprend en 1987 le chemin des rallyes de championnat du monde avec une 200 Quattro groupe A. Hannu Mikkola assure la première victoire de la voiture au Safari Rally au Kenya. Soucieux de soigner son image aux Etats-Unis, Audi engage la 200 Quattro dans le championnat américain TransAm. Développant environ 500 ch et préparée par l’équipe de Bob Tullius, la voiture est confiée à des pilotes aussi expérimentés que Hans Stuck, Walter Röhrl et Hurley Haywood. Elle glanera huit victoires au cours de la saison 1988, le titre revenant à Hurley Haywood.
Produite à 94 000 exemplaires avec le break Avant lancé en 1984, l'Audi 200 de deuxième génération sera retirée en 1991, laissant le champ libre à l’Audi V8.
Audi 200 Avant de 1984 Audi
Audi 200 Avant de 1984 Audi