Saga Audi
Il y a 40 ans, la marque renaissait avec le lancement de la première Audi de l’ère moderne, tandis que la Quattro représentait en 1980 une étape décisive dans l’histoire de la firme.
sommaire :
AUDI 100 S
Gilles Bonnafous le 25/05/2005
Pionnier de plusieurs générations de coupés de la marque aux anneaux, le coupé 100 S est révélé au salon de Francfort en septembre 1969. Epaulant la berline 100, dont il constitue un dérivé sportif, il entre en production en octobre 1970.
Sous son capot prend place le quatre cylindres de 1,8 litre qui équipe la Super 90, mais réalésé à 1,9 litre — il devient ainsi super carré. Avec également l’appoint de deux carburateurs Solex (au lieu d’un seul sur la Super 90), la puissance passe de 90 ch à 115 ch. Cette mécanique restera la plus puissante de la firme jusqu’à l’apparition du cinq cylindres à injection en 1976. Elle offre 185 km/h au coupé 100 S et le 0 à 100 km/h en 11 secondes.
Coupé 100 S, 1970 D.R
Coupé 100 S, 1970 D.R
S’il est construit sur la base de la berline 100, dont l’empattement a été raccourci à 2,56 mètres, le coupé a été entièrement redessiné. Sans aller jusqu’à l’originalité du coupé BMW 2800 CS qui lui est contemporain, son design très réussi offre un caractère autre que la berline. Il lui permettra de traverser le temps sans trop en subir l’outrage. La ligne italianisante n’est pas sans évoquer le coupé Fiat Dino de Bertone, en particulier le profil fort élégant et le pavillon aux larges surfaces vitrées. La face avant dépouillée arbore des phares jumelés, tandis que la partie arrière cède à la formule du fastback alors très en vogue. Les ouïes d’aération sur les panneaux de custode et les roues au look sportif sont typiques de la panoplie des voitures survitaminées de l’époque.
Coupé 100 S, 1970 Audi
Offrant quatre vraies places, l’habitacle se révèle comme l’un des plus spacieux de sa catégorie. Quatre adultes y trouvent aisément leurs aises. De plus, le moelleux des sièges et la souplesse de la suspension dispensent un confort assez surprenant chez une voiture allemande. Mais cette qualité a un revers et le coupé 100 S offre plus le comportement d’une grande routière que d’une véritable sportive. Signalons par ailleurs que le levier de vitesses se trouve au plancher, contrairement à la berline où il est placé sur la colonne de direction.
Coupé 100 S, 1973 D.R
Coupé 100 S, 1973 D.R
Sur le marché européen des coupés deux litres à tendance sportive ou de caractère, la voiture est opposée à des modèles aussi différents que l’Alfa Romeo 1750 GTV, le coupé Lancia Flavia 2000 et le coupé Peugeot 504. On peut également citer, bien qu’il s’agisse d’une berline deux portes, la BMW 2002 TI. Toutes ces voitures développent une puissance comprise entre 110 et 125 ch. L’Audi fera toutefois une carrière discrète, un peu à l’image de la Lancia.
Le coupé 100 S sera produit jusqu’en 1976 sans changement notable. En 1971, la puissance du moteur perdra trois chevaux en 1971 avec un seul carburateur — afin de réduire la consommation —, tandis qu’une transmission automatique à trois vitesses sera disponible en option. La proue fera l’objet d’une légère retouche en 1973. Plus anguleuse et semblable aux modèles 80 présentés un an plus tôt, elle sera alors commune à l’ensemble de la gamme 100.
Elégant, confortable et d’une puissance de bon aloi, le coupé 100 S est une voiture attachante. Il apparaît comme la première Audi digne de figurer dans une collection et la seule avant l’apparition de la Quattro.
Dévoilé en septembre 1980, soit six mois après la Quattro, le Coupé GT s’inscrit dans le sillage du 100 S. Appartenant également à la catégorie des deux litres, il développe la même puissance de 115 ch. Construit sur la base de l’Audi 80 à laquelle il emprunte son cinq cylindres, il reçoit la carrosserie de la Quattro avec laquelle il convient de ne pas le confondre. D’autant que sa commercialisation interviendra en même temps que celle de la Quattro en novembre 1980. Il connaîtra dès 1981 plusieurs évolutions mécaniques : Coupé GL au quatre cylindres de 1,8 litre et Coupé 5 E (2,1 litres de 130 ch).
Coupé GT, 1983 Audi
Coupé S2, 1990 Audi
Cette génération s’efface en 1988 au profit de l’Audi Coupé, dont le nouveau design prend le contre-pied du précédent par ses formes arrondies. Côté mécanique, on trouve le cinq cylindres de 2,3 litres et 136 ch (Coupé 2,3 E) et sa version à quatre soupapes de 170 ch (Coupé 20 V). Ces variantes sont disponibles avec la transmission intégrale quattro.
Deux ans plus tard, le Coupé Audi donne naissance au successeur désigné de la Quattro, le Coupé S2. S’il reçoit tout l’ensemble mécanique de son illustre devancière, il s’avère, à l’image de son design adouci, beaucoup plus confortable et civilisé.
Audi Coupé, 1991 Audi
Audi Coupé, 1991 Audi