Saga Aston Martin
Mouvementée, l'histoire d'Aston Martin révèle un destin hors-norme. Celui d'une marque de prestige et de performances, mais à la santé fragile. En cent ans d'aventure, Aston Martin a souvent changé de mains et a connu des périodes plus ou moins fastes. Reste que son image inoxydable la rend virtuellement immortelle ! Rendez-vous dans cent ans ?
sommaire :
ASTON MARTIN V12 Vanquish (2001-2007)
Vincent Desmonts le 18/07/2013
Aston Martin Vanquish
La prise de contrôle par Ford en 1994 a sonné comme un coup de booster pour Aston Martin, après 13 ans à vivoter sous la férule de l'industriel Victor Gauntlett. En apportant la puissance de son ingénierie et le soutien de sa banque d'organes, le géant américain a permis à la vénérable marque britannique de rebondir. D'abord en lançant la DB7, modèle financièrement plus accessible et partageant bon nombre d'éléments avec la Jaguar XK de l'époque, puis avec la Vanquish, remplaçante de la vieillissante Virage.
La Vanquish est présentée dès 1998, au salon de Detroit, avec le concept-car Project Vantage. Par rapport à la Virage, c'est une évolution radicale, avec des courbes musclées et un nez affiné. Les proportions générales s'apparentent à celles de la DB7, mais sous une apparence largement bodybuildée. Trois ans plus tard, la version définitive est dévoilée. Surprise : elle reste très fidèle au concept-car. Seule la partie arrière a été remaniée, notamment pour des questions d'aérodynamique. L'habitacle est pour sa part très moderne, même s'il reprend – comme la Virage – bon nombre d'éléments issus de la grande série.
Côté structure, la Vanquish est également en rupture : si elle reprend l'aluminium pour sa carrosserie (c'était déjà le cas pour les Virage), elle adopte une coque utilisant la fibre de carbone. Une plate-forme qui, au fil de ses évolutions, deviendra la « VH » encore utilisée aujourd’hui. Sous son capot, la Vanquish adopte un tout nouveau V12, qui remplace l'ancien V8 des Virage. Dans le détail, ce 12 cylindres a des racines plutôt roturières, puisqu'il est le résultat de l'union de deux V6 Ford. Mais côté puissance, le compte y est : ce 5,9 litres développe 456 chevaux et 540 Nm de couple. En fait, le vrai problème est ailleurs. L'Aston Martin V12 Vanquish inaugure en effet une nouvelle boîte robotisée à 6 rapports avec palettes au volant. Sur le papier, c'est bien, mais dans la réalité, cette transmission se révèle tragiquement peu fiable. Les débuts sont donc laborieux, même si la voiture peut compter sur Pierce Brosnan, alias James Bond 007, pour en faire la promotion dans le très bon Meurs un autre jour (2002). Au fil des mois, cependant, la fiabilité s'améliore.
En 2004, Aston Martin dévoile à Paris la Vanquish S, évolution assez profonde du modèle. Sur le plan du style, le nez est retouché et le becquet arrière prend de l'ampleur, ce qui améliore encore l'aérodynamique. De son côté, le V12 passe à 521 chevaux histoire de se mettre à niveau face à la concurrence : deux ans plus tôt, Ferrari a relevé la barre avec sa 575M Maranello, forte de 525 chevaux. À la différence de cette dernière, cependant, l'Aston Martin Vanquish S reste exclusivement disponible avec une boîte robotisée qui, si elle s'est fiabilisée, ne fait encore guère l'unanimité en matière d'agrément.
Il faudra attendre les Vanquish S Ultimate Edition, à savoir les 40 derniers exemplaires de la série, pour avoir enfin le choix de la boîte manuelle. Un choix qui sera également proposé en « rétrofit » aux clients déjà propriétaires de Vanquish, lesquels seront nombreux à faire cette modification. En juillet 2007, la production des Vanquish cesse définitivement, tournant à nouveau une page : ce modèle restera le dernier fabriqué dans l'usine historique de Newport Pagnell.
Aston Martin Vanquish
Aston Martin Vanquish
Aston Martin Vanquish S
Aston Martin Vanquish S
Aston Martin Vanquish