Saga Aston Martin
Mouvementée, l'histoire d'Aston Martin révèle un destin hors-norme. Celui d'une marque de prestige et de performances, mais à la santé fragile. En cent ans d'aventure, Aston Martin a souvent changé de mains et a connu des périodes plus ou moins fastes. Reste que son image inoxydable la rend virtuellement immortelle ! Rendez-vous dans cent ans ?
sommaire :
ASTON MARTIN DB2 et dérivées
Gilles Bonnafous le 13/11/2006
Lancée en 1948, la « 2 Litre Sports » (dite DB1) cède la place en 1950 à l’Aston Martin DB2, dont le prototype est apparu aux 24 Heures du Mans de 1949. Il s’agissait d’un coupé dû à Frank Freeley et construit sur un châssis tubulaire identique à celui de la DB1, lui-même repris de l’Atom de Claude Hill.
Aston Martin DB2 de 1950 Aston Martin
Aston Martin DB2 de 1950 Aston Martin
L’Aston Martin DB2 de production fait son apparition au salon de New York en avril 1950. Elle va connaître un vrai succès auquel contribueront les cinquième et sixième places obtenues aux 24 Heures du Mans la même année. Légère, cette deux places proposée en coupé et en cabriolet est motorisée par un six cylindres double arbre de 2,6 litres conçu par W.O. Bentley et acquis par David Brown quand il a racheté la marque Lagonda. Les 105 ch développés font de l’Aston Martin DB2 une GT rapide pour son époque : 175 km/h et le 0 à 100 km/h couvert en 12,4 secondes.
Les premières DB2 reçoivent une calandre en trois parties et à barres verticales identique à celle de la DB1. Celle-ci sera remplacée par un dessin modernisé à barres horizontales qui restera en place jusqu’en 1957. A noter que toute la partie avant de la voiture se soulève pour donner accès au moteur — comme sur la Jaguar Type E ultérieurement. En 1951, l’Aston Martin DB2 peut accueillir en option une version du 2,6 litres portée à 125 ch grâce à des carburateurs plus gros et à un taux de compression augmenté (8,2 à 1).
Aston Martin DB2 de 1950 Aston Martin
Aston Martin DB2 de 1952 Didier Bailleux
En gagnant deux petits sièges à l’arrière, l’Aston Martin DB2 devient une 2 + 2 en 1953. Baptisée DB2/4 et présentée au salon de Londres, la voiture présente une importante innovation en matière de carrosserie : une porte ouverte dans le fastback, qui en fait le premier modèle hatchback.
Donnant accès au coffre à bagages, cette porte est la conséquence indirecte de la présence de places arrière. De même, le toit a été surélevé, tandis que le pare-brise perdait son montant central.
Aston Martin DB2 de 1952 Didier Bailleux
Aston Martin DB2-4 Gilles Bonnafous
D’abord motorisée par le 2,6 litres dans sa définition de 125 ch, l’Aston Martin DB2/4 bénéficie en 1954 d’une nouvelle version du six cylindres portée à 2,9 litres. Elle est due à Tadek Marek, avant que ce dernier ne s’attaque au chantier du moteur de la DB4. Avec 140 ch, la voiture atteint le cap des 120 miles à l’heure (190 km/h).
A côté de modifications de détail, l’Aston Martin DB2/4 Mark II inaugure en 1955 un troisième type de carrosserie, le coupé deux places. Dorénavant, le modèle est donc disponible en trois versions : le coupé 3 portes 2 + 2 (la majorité de la production), le coupé deux places et le cabriolet.
Aston Martin DB2 de 1953 Didier Bailleux
Aston Martin DB2/4 Mark II de 1956 Aston Martin
Aston Martin modernise nettement le design de sa voiture en 1957 — ce n’était pas un luxe ! Ainsi naît l’Aston Martin DB Mark III, aisément reconnaissable à sa toute nouvelle calandre dérivée de la DB3S. Elle signe le visage qui sera désormais celui des Aston Martin.
Aston Martin DB Mark III Aston Martin
Aston Martin DB Mark III Didier Bailleux
Toujours proposée en trois modèles de carrosserie, la DB Mark III est aussi la première Aston Martin à recevoir des freins à disques à l’avant. Avec deux carburateurs double corps SU, le 2,9 litres offre 162 ch à 5500 tr/mn. Il peut même, avec un double échappement, atteindre 178 ch. Dotée d’arbres à cames plus pointus, de trois Weber double corps et d’un échappement double, une série spéciale du six cylindres montera à 195 ch.
Ultime évolution du châssis Atom de Claude Hill, l’Aston Martin DB Mark III est assurément le plus beau modèle de la génération DB2. Elle permet de mesurer le chemin accompli en moins d’une décennie, depuis la deux places sans concession des débuts jusqu’à la superbe GT de 1957, l’une des plus belles de son temps. Jusqu’alors produites dans l’usine de Feltham, les Aston Martin vont émigrer à Newport Pagnell, dans le Buckinghamshire, qui verra la naissance de la DB4.