Renault R8 Gordini
Voiture mythique, la R8 Gordini fut une idole de l’époque yéyé, dont les photos concurrençaient dans certaines chambres d’adolescents les posters des chanteurs à la mode. La R8 Gordini ? Un sacré tube des sixties !
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Histoire : Présentation de la R8 Gordini
Gilles Bonnafous le 26/03/2004
Voiture mythique, la R8 Gordini fut à sa manière une idole de l’époque yéyé, dont les photos concurrençaient dans certaines chambres d’adolescents les posters des chanteurs à la mode. La R8 Gordini ? Un sacré tube des sixties !
R8 Gordini 1300 1967 D.R
Pour les passionnés, la R8 Gordini évoque une époque révolue, où les jeunes s’adonnaient avec gourmandise aux joies indicibles des glissades et des contre-braquages acrobatiques. Plaisirs politiquement incorrects, voire interdits de nos jours.
Ces jeunes, ceux de la génération du baby boom, ont aujourd’hui quarante ans de plus, l’âge de la R8 Gordini. Ils ont la nostalgie de ces années soixante, qui les ont vus se former à la conduite automobile sur les «tout à l’arrière», voitures vivantes voire espiègles, dont la tenue de route bien assimilée réservait des sensations que les tractions d’aujourd’hui sont bien incapables de procurer. Ces formidables instruments d’apprentissage s’appelaient Dauphine et R8, les populaires de la Régie, mais aussi Simca 1000, et pour les étrangères, NSU Prinz, Fiat 850, Coccinelle et autre Hillman Imp.
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De cet aréopage émergent quelques brillantissimes versions sportives, la R8 Gordini, la Simca 1000 Rallye et la NSU Prinz, sans oublier les Fiat Abarth. Mais seule la première a atteint en France l’extraordinaire popularité qui fut, et qui demeure encore la sienne. Conduire, que dis-je, piloter une R8 Gordini, c’était à l’époque appartenir à un clan uni par une chaleureuse complicité. Quand deux Gord se croisaient sur la route, elles ne manquaient pas de se saluer d’un appel de phares en signe de reconnaissance.
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Renault expose fièrement au Salon de Paris 1967 la 5 millième R8 Gordini fabriquée. D.R
La R8 Gordini, qui a apporté à Amédée Gordini une large popularité, s’inscrit dans la lignée des petites bombes Renault inaugurée par la 4 CV 1063. Alignée au rallye de Monte-Carlo et aux Mille Milles, la puce de Billancourt s’illustra également aux 24 Heures du Mans de 1949 à 1952. Une aventure qui s’est poursuivie avec la Dauphine 1093 avant de connaître son apothéose avec la «Gorde».
Dévoilée en 1964 au salon de Paris en cylindrée 1100, la Gordini atteindra sa pleine maturité deux ans plus tard avec l’évolution en 1300 cm3. Et nous n’avons pas oublié dans cet hommage la très exclusive double arbre d’Amédée Gordini dont le 1500 cm3 chante jusqu’à 8000 tr/mn.
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C’est peu dire que la «Gorde» est vivante : passionnante, survireuse, danseuse mais loyale, tous qualificatifs qui expliquent l’incroyable capital de sympathie dont elle jouit. Ce sont des souvenirs de folies qu’elle évoque pour ceux qui ont eu la chance de la piloter en course, où elle a mis le feu aux circuits de la célèbre coupe Gordini. Qui ne se souvient des pelotons chauds bouillants de R8G, de ces furieux embouteillages au sein desquels la voiture faisaient admirer ses déhanchements et ses positions invraisemblables où les roues étaient toujours braquées dans le mauvais sens du virage… Elle fut ainsi l’école de conduite de toute une génération et nombreux sont les pilotes qui ont débuté leur carrière à son volant, dont plusieurs futurs as de la Formule 1.
Dernière des Renault survitaminées à mécanique en porte-à-faux arrière, la R8 Gordini s’effacera en 1970. C’est peu dire que celle qui lui a succédé, la R12 Gordini, l’ait remplacée dans le cœur de ses nombreux aficionados. L’héritage sera repris plus tard par la R5 Turbo...
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