Les muscle cars américains
Si les premières américaines à grande puissance sont nées dans les années 50, l'histoire officielle désigne généralement sous l'appellation de "muscle car" des modèles datant pour la plupart de la décennie suivante...
sommaire :
Présentation des muscle cars américains
Didier Lainé le 17/12/2002
Définition de l'espèce...
Si les premières américaines à grande puissance sont nées dans les années 50, l' histoire officielle désigne généralement sous l' appellation de "muscle car" des modèles datant pour la plupart de la décennie suivante.
Chrysler 300 G 1961 Motorlegend.com
Tableau de bord de Ford Mustang Motorlegend.com
L' expression "muscle car" ne fait toutefois l'objet d'aucune définition officielle. On admet le plus souvent qu'elle regroupe les versions les plus sportives proposées dans les gammes américaines de l'époque, la "famille" la plus emblématique du genre étant celle des coupés et cabriolets "intermédiaires" (séries de taille moyenne intercalées entre les "compacts" populaires et les séries "standard size" de gabarit supérieur) dotés d'un moteur de forte cylindrée prélevé dans la gamme la plus haute, d'équipements spécifiques (suspensions renforcées, boite manuelle proposée en montage standard, entre autres...) et identifiés par une dénomination ou une désignation signifiante (cf. la Pontiac "GTO"). C'est justement l'installation empirique d'un "big block" (moteur d'une cylindrée supérieure à 6 litres) dans une caisse relativement légère qui fait toute la singularité des "muscle cars", l'objectif premier étant d'obtenir un rapport poids/puissance des plus favorable (de l'ordre de 5 kg/ch en moyenne) et donc, de garantir à l'acheteur des performances hors du commun (les capacités d'accélération prenant ici le pas sur la vitesse pure). Autre particularité : hormis quelques options mécaniques conçues spécifiquement pour ces modèles, la plupart des "muscle cars" de la grande époque utilisent un maximum de composants provenant de la grande série, ce qui réduit d'autant leur prix de revient et permet donc de les commercialiser à un tarif suffisamment attractif pour attirer une clientèle majoritairement jeune.
Pontiac Firebird D.R
Buick GS 1965 D.R
Transgression...
Car c'est aussi l'un de leurs traits de caractère les plus marquants : les "muscle cars" se sont épanouis à une époque où la première génération issûe du "baby-boom" parvenait tout juste à l'âge adulte. Une génération "en rupture" appelée à contester de nombreux aspects de "l' american way of life", jusque dans ses symboles les plus représentatifs : l'automobile, la famille, le statut social, etc... A bien des égards, les "muscle cars" des années 60 reflètent ce désir de transgression de l'ordre établi : exclusivement disponibles en coupé et en cabriolet, ils s'adressent le plus souvent à de jeunes couples sans enfant et leurs performances élevées incitent constamment leurs propriétaires à violer les règles communes.
Dodge Charger 1967 D.R
Pontiac GTO D.R
S'afficher au volant d'une Pontiac GTO apparaît comme un signe identitaire fort à la fin des années 60. Et attire logiquement l'attention des patrouilles de police, peu suspectes de bienveillance à l'égard de ces nouveaux "rebelles" qui ne respectent guère les limitations de vitesse en vigueur et se retrouvent souvent en groupe le samedi soir pour faire tomber les précédents records d'accélération sur les principales artères des centre-villes (comme Woodward Avenue à Detroit , célèbre pour avoir été longtemps le lieu d'affrontement privilégié des possesseurs de muscle cars)...
Génération perdue
L' apogée des "muscle-cars" se situe entre 1966 et 1971. Une courte période marquée par l'émergence de "monstres" emblématiques dotés de moteurs surpuissants. Comme la Dodge Charger R/T 426 "Hemi", la Chevrolet Chevelle SS 454 ou la Pontiac GTO "The Judge" qui peuvent rivaliser en accélérations avec la Ferrari Daytona et la Lamborghini Miura pour un prix quatre fois inférieur...
Mais cette irrésistible escalade n'aura qu'un temps. Les primes d'assurance de plus en plus élevées et les premières normes anti-pollution (particulièrement castratrices pour les gros V8) auront progressivement raison des derniers "muscle cars" du marché. Survivront à cette hécatombe les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird, initialement rangées dans la catégorie des "pony cars" et devenues avec le temps d'authentiques "muscle cars", leur gabarit s'étant progressivement adapté aux motorisations les plus volumineuses du catalogue.
Dodge Charger RT 1969 D.R
Pontiac GTO The Judge Hardtop Coupé 1970 D.R
Marquée elle aussi par un accroissement significatif de ses dimensions (pour les mêmes raisons) à la fin des années 60, la Ford Mustang traversera par miracle les années 70 et 80 au prix d'une sérieuse cure d'amaigrissement et d' une profonde métamorphose. Ces trois séries légendaires (Mustang, Camaro et Firebird) ont conservé leur place au catalogue de GM et de Ford jusqu'à cette année mais leur avenir paraît bien compromis. Dans l'intervalle, les goûts de la clientèle ont beaucoup changé, il est vrai. Ce sont désormais les 4X4 et autres "pick-ups" qui ont la cote sur le marché américains. Les coupés à tendance sportive apparaissent en net déclin, ce dont témoignent les courbes des ventes.
Que reste-t-il aujourd'hui de cette "génération perdue" ? Quelques appellations légendaires, des images fortes à peine fanées, et, fort heureusement, une multitude de clubs d'amateurs qui préservent les meilleures survivantes de l'espèce et alimentent un marché très actif suscitant souvent des cotes "hors norme". Quoiqu'on en dise, les "muscle cars" n'ont pas fini de faire rêver...
Plymouth TransAm Cuda D.R
Chevrolet Camaro D.R