Les muscle cars américains
Si les premières américaines à grande puissance sont nées dans les années 50, l'histoire officielle désigne généralement sous l'appellation de "muscle car" des modèles datant pour la plupart de la décennie suivante...
sommaire :
DODGE Charger
Didier Lainé le 17/12/2002
Chez Chrysler, le culte de la performance a longtemps été associé à l'image prestigieuse de la série 300. Un haut de gamme rattaché à la série supérieure New-Yorker et commercialisé à un prix élevé, comparable à celui d'une Cadillac ou d'une Lincoln. Avec le temps, la Chrysler 300 s'est toutefois "embourgeoisée" et ses performances n'ont guère progressé depuis la fin des années 50. Commercialisée en toute petite série (entre 2 et 3000 unités annuelles), son évolution ne figure d'ailleurs pas au rang des priorités du groupes. La série 300 "letter" sera supprimée du catalogue fin 1965, soit dix ans après ses débuts fracassants.
Les premières séries D.R
Plus D.R
Coïncidence symbolique, cette même année, les gammes du groupe Chrysler vont s'élargir en accueillant un échelon "intermédiaire" correspondant aux Chevrolet Chevelle et Ford Fairlane. Sur ce marché, Chrysler a pris du retard. Et ce décalage dans le temps (la première Fairlane intermédiaire a été lancée dès 1962) explique la relative lenteur de réaction du troisième groupe américain qui ne lancera ses propre muscle cars intermédiaires sous une appellation spécifique qu'à partir de l'année 1966. Outre les Plymouth Satellite et Dodge Coronet 500 offertes avec une large gamme de motorisations dès le début (cette gamme incluant même le redoutable 426 "Hemi" de 425 chevaux), on notera l'apparition simultanée du premier coupé Dodge Charger qui se distingue des autres muscle cars du moment par sa carrosserie spécifique (il s'agit d'un coupé à poupe "fastback").
Elwood Engel et le prototype de la Dodge Charger 1966 D.R
V8 D.R
Immortalisée par "Bullitt".
Conçue en partant d' une base de Coronet, cette nouvelle série sera appelée à une brillante destinée. Mais il faudra attendre 1968 pour qu'elle trouve sa véritable personnalité grâce à un restylage très convaincant caractérisé par un profil à double courbure, un cintrage de caisse évoquant la forme d'une bouteille de Coca Cola, une large calandre proéminente et un arrière tronqué. Ce style très agressif se veut en rapport avec ses prétentions sportives. Disponible en option avec les plus gros V8 de la gamme Chrysler, la Dodge Charger n'usurpe pas son appellation. Son apparition remarquée dans la célèbre course-poursuite du film "Bullitt" a beaucoup contribué à faire d'elle la reine des muscle cars. Hasard du scénario, dans ce même film, c'est la Mustang 1968 (un coupé fastback) conduite par Steve Mac Queen qui l'emporte en précipitant sa poursuivante dans une station-service. Une fin prémonitoire qui annonce la victoire définitive des pony cars sur les muscle cars, après bien des années de compétition commerciale...
Pour 1968, la Charger change de ligne. Et apparaît plus menaçante encore. D.R
Cuir et bois au programme sur la Charger D.R
La Dodge Charger connaîtra encore d'autres heures de gloire. Notamment sur les circuits du championnat Nascar où on la retrouve en 1969 affublée d'un "nez" profilé et d'un gigantesque aileron postérieur. Dans cette version très affûtée et dotée d'un bien meilleur coefficient aérodynamique, elle pouvait prétendre à plus de 330 km/h sur la piste, soit presqu'autant que les légendaires sport-prototypes des 24 Heures du Mans de la même époque... Quelques centaines d'exemplaires de cette série très spéciale (baptisés Charger 500 "Daytona") seront commercialisés en 1969 et 1970. Les modèle survivants figurent aujourd'hui parmi les muscle cars les plus recherchés en collection. A juste titre dans la mesure où ils incarnent l'évolution la plus "extrême" de l'espèce...
La Charger 500 "Daytona" 1969 une variante compétition à carrosserie profilée et spoiler volumineux. D.R
Sa vitesse de pointe dépassait les 330 km/h. Quelques centaines furent vendues pour la route. D.R
A cette championne incontestée de la piste et de la route, on ajoutera les Dodge Coronet "Super Bee" et Plymouth "Road Runner" (dont une variante "Superbird" sera dérivée de la Charger 500 Daytona) qui figurent elles aussi parmi les plus performants muscle cars de l'époque, grâce aux V8 440 et 426 "Hemi" dont ces modèles peuvent être équipés en option et qui leur garantissent une puissance hors du commun (plus de 425 chevaux "annoncés" sur le V8 "Hemi", mais on estime sa puissance réelle à près de 500 chevaux...).
Parti un peu tard dans la course, le groupe Chrysler a donc su rattraper le temps perdu. A tel point qu'aujourd'hui encore son image reste étroitement associée au concept de "muscle car". Un concept développé jusqu'à son paroxysme avec la Dodge Charger 426 "Hemi".
Les Plymouth Belvedere GTX et Dodge Coronet R/T changent elles aussi de ligne pour le millésime 1968. Plus galbées que leurs devancières, elles adoptent un style en rapport avec leurs prétentions sportives. D.R.
Immortalisée dans le célèbre film "Bullitt", la Dodge Charger demeure l'un des plus légendaires muscle cars de tous les temps (ici un modèle 1969) D.R.
Les moteurs "hautes performances" du groupe Chrysler (catalogue 1970) :
-V8 383 ci, 335 ch.
-V8 440 ci, 375 ch.
-V8 440 ci "Six Pack", 390 ch
-V8 426 "Hemi", 425 ch.