Les concept cars de la General Motors
Une plongée dans l'imagination débordante des années 50 et 60, période bénie du design et synonyme de rêve au pays de l'Eldorado automobile.
sommaire :
BUICK XP-300
Gilles Bonnafous le 12/11/2001
Dévoilée en 1951, la Buick XP-300 est le fruit d'une collaboration entre la Styling Section de la General Motors et l'état-major Buick. Le projet a été dirigé conjointement par Harley Earl et Charles Chayne, ancien ingénieur en chef Buick et vice-président de la G.M.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la General Motors décide, sous l'impulsion de Harley Earl, de donner un successeur à la Y-Job de 1938. Mais les designers et les ingénieurs ont tellement d'innovations à montrer au public que deux voitures seront mises en chantier, les Buick Le Sabre et XP-300.
Charles Chayne au volant de la XP-300 D.R
Portant d'abord le nom de code XP 9, la voiture est rebaptisée XP-300 par référence à la puissance de son moteur - XP signifiant Experimental Pursuit, c'est-à-dire chasseur en langage aéronautique. Considérée comme un laboratoire d'innovations, la XP-300 a notamment pour mission de prouver que des performances sportives (à l'américaine) sont compatibles avec un confort de haut niveau. Moins expérimentale que la Le Sabre, la XP-300 apparaît plus raisonnable dans son style comme dans sa construction (absence de magnésium) et ses équipements.
Construit sur un châssis en acier, ce cabriolet deux places de presque cinq mètres de long est doté d'une carrosserie en aluminium. Mais afin d'en renforcer la rigidité, des vérins en acier commandés hydrauliquement pénètrent dans les portes en position fermée. Superbe création esthétique aux formes innovantes, la XP-300 jouit d'une silhouette particulièrement basse. Son design présente également plusieurs thèmes qui seront repris par la suite sur les Buick de série - dont la gueule caractéristique de sa face avant sur le millésime 1954. Artifice de style destiné à alléger le ponton, les panneaux de chrome nervurés plaqués sur les flancs ont également un rôle fonctionnel. Ils dissimulent des ouïes d'aération servant à l'extraction de l'air du moteur et à l'aération de l'habitacle.
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Aussi originale que majestueuse, l'immense poupe taillée en pointe dissimule des charnières permettant au couvercle du coffre de s'ouvrir en deux parties. Cette disposition facilite le déchargement des bagages sur les deux côtés de la voiture. Quant à l'extrémité de la pointe, elle est occupée par une fausse tuyère de jet abritant les feux arrière.
Toujours au chapitre des innovations, la XP-300 est équipée d'un capot moteur à commande hydraulique s'ouvrant de l'arrière vers l'avant - pour une parfaite accessibilité aux organes mécaniques. Lors du dépassement d'une voiture sous la pluie, les essuie-glaces passent automatiquement en position rapide (un équipement fort utile), alors qu'en cas de crevaison, quatre pompes hydrauliques commandées au tableau de bord soulèvent la voiture.
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La XP-300 est animée par un V8 en aluminium développé spécialement pour la voiture (ainsi que pour la Le Sabre) sous la direction de Joseph Turlay, ingénieur en chef Buick. Equipé de soupapes d'échappement refroidies au sodium, il délivre la puissance exceptionnelle de 335 ch. Toutefois, cette cavalerie est d'abord mise au service de la souplesse pour un meilleur agrément de conduite. Malgré la faible (pour les Etats-Unis) cylindrée de 3524 cm3, cet excellent rendement est rendu possible par l'apport d'un compresseur et par la double alimentation en super et méthanol. Fonctionnant normalement au super, le moteur reçoit sur les hauts régimes l'appoint de méthanol fourni par le second carburateur. Les deux réservoirs, un pour chaque type de carburant, sont situés derrière les sièges.
Avant-gardiste pour l'époque, l'habitacle bénéficie d'un équipement riche et raffiné. Outre le volant réglable, les dossiers des sièges s'ajustent à la morphologie des passagers. La commande de la boîte de vitesses automatique Dynaflow se trouve sur la console, tandis que la planche de bord accueille de multiples cadrans type aviation, dont le tachymètre et le compte-tours placés sur la colonne de direction. L'un d'eux affiche même le niveau d'huile de la transmission et un autre la puissance développée par le moteur à chaque instant…