Le Rallye Monte-Carlo

Epreuve prestigieuse et parmi les plus sélectives au monde, le Rallye Monte-Carlo est riche d’une histoire presque centenaire faite de gloire, mais aussi de vicissitudes où se mêlent triomphes et scandales.

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Histoire : Mercedes au Monte-Carlo

Gilles Bonnafous le 21/12/2007

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L’année 1960 marque l’arrivée en force de Mercedes dans le rallye de Monte-Carlo. Cet engagement vise à assurer la promotion de la nouvelle génération des berlines de la série W 111 entrées en production en 1959.

Quatre équipages sont engagés sur des 220 SE, dont le six cylindres de 2195 cm3 à injection développe 120 ch. Les pilotes principaux sont Walter Schock associé à Rolf Moll (un habitué du rallye qui en est à sa cinquième participation), ainsi qu’Eugen Böhringer, dont le coéquipier est Hermann Socher. L’équipe Mercedes est placée sous la direction de l’ancien champion de Formule 1 Karl Kling, qui remplace au poste de directeur du service compétition le célèbre Alfred Neubauer.

Ewy Rosqvist au virage du gazomètre
Ewy Rosqvist au virage du gazomètre Mercedes
Böhringer et Kaiser sur 300 SE en 1964
Böhringer et Kaiser sur 300 SE en 1964 Mercedes

Pratiquement de série, les voitures sont parties de Varsovie. En cette année, les organisateurs sont gâtés par la météo. Neige, verglas et brouillard sont au programme. Les meilleures conditions sont ainsi réunies pour faire de cette 29e édition de l’épreuve un grand millésime. Très verglacées, les routes du massif du Vercors et le col du Cucheron se révèlent comme les difficultés les plus sélectives du parcours commun Chambéry-Monaco, long de 570 kilomètres.

Les Suédoises Rosqvist et Wirth au Turini 1963
Les Suédoises Rosqvist et Wirth au Turini 1963 Mercedes
Schock et Moll vainqueurs sur 220 SE en 1960
Schock et Moll vainqueurs sur 220 SE en 1960 Mercedes

Au départ du parcours de classement, neuf équipages seulement sont vierges de pénalisations, ce qui n’est pas le cas des Mercedes dont la moins pénalisée, la n°128 de Schock et Moll, a écopé de 80 points. 92 élus s’élancent sur le parcours routier de 288 kilomètres à couvrir deux fois. A l’issue de cette épreuve rendue très difficile par la présence abondante de la neige, notamment dans le col de Turini, Walter Schock et Rolf Moll sont déclarés vainqueurs sur leur 220 SE. Historique, cette victoire l’est à double titre. Car si elle est la première de la marque à l’étoile en principauté, elle constitue également le premier succès d’une firme allemande dans l’histoire du rallye.

Il s’agit même d’un triomphe, Mercedes monopolisant le podium. Eugen Böhringer et Hermann Socher sont deuxièmes, devant leurs compatriotes Roland Ott et Eberard Mahle (tous sont originaires de Stuttgart, où plusieurs sont ingénieurs). L’équipage néerlandais Hanz Tak et Swaab complète ce résultat flatteur en prenant la cinquième place. Parfaitement au point et insensible aux différences de températures rencontrées au cours du rallye, le moteur à injection a démontré sa supériorité. Schock et Moll terminent la saison en étant sacrés champions d’Europe des rallyes.

Schock et Moll en 1960
Schock et Moll en 1960 Mercedes
La 220 SE de Böhringer et Socher, 2e en 1960
La 220 SE de Böhringer et Socher, 2e en 1960 Mercedes

En 1961, le rallye se dote d’un nouveau règlement, qui pénalise les voitures puissantes. Dans ces conditions, Mercedes n’a aucune chance de rééditer son exploit de 1960. L’édition 1962 abandonnant les errements de l’année précédente, Stuttgart aligne à nouveau la 220 SE, le pilote vedette étant Eugen Böhringer, qui a longtemps joué la deuxième monte derrière Walter Schock. Il est associé à Peter Lang, le fils du champion d’avant guerre Hermann Lang.

Partie d’Oslo, la Mercedes réussit, malgré son gabarit et son poids, de remarquables performances dans les Alpes. Finalement, elle terminera deuxième, enlevant la catégorie des voitures de plus de deux litres. Grâce à deux autres équipages classés huitième (Kuhne-Wencher) et quinzième (Roland Ott-R. Knoll), la marque se classe deuxième au challenge des marques Charles Faroux derrière les Sunbeam Rapier. Eugen Böhringer remportera en fin de saison le championnat d’Europe des rallyes.

La 220 SE de Ott et Knoll en 1962
La 220 SE de Ott et Knoll en 1962 Mercedes

Six Mercedes 220 SE sont engagées dans le rallye de 1963, avec toujours pour chef de file Eugen Böhringer associé à Peter Lang. Une nouveauté intervient dans l’équipe d’usine, avec la présence d’un équipage féminin composé des Suédoises Ewy Rosqvist et Ursula Wirth. Grave désillusion à l’arrivée, où Böhringer et Lang ne peuvent faire mieux que la onzième place. Jamais dans le coup dans les épreuves spéciales, les lourdes 220 SE ont été dépassées par les traction de petit gabarit qui s’imposent. La firme de Stuttgart sauve l’honneur grâce à ses deux Suédoises, qui remportent la Coupe des Dames.

Pour contrer les surpuissantes Ford Falcon, Mercedes engage en 1964 la 300 SE. Deux voitures sont confiées à Eugen Böhringer-Klaus Kaiser et à Dieter Glemser-Martin Braungart, tandis qu’Ewy Rosqvist associée cette année à Eva-Maria Falk reste fidèle à la 220 SE. Mais Böhringer ne peut rien contre les Falcon et les Morris Cooper S et doit se contenter de la huitième place. A la fin de l’année, Mercedes renoncera aux rallyes.

Rosqvist sur le circuit de Monaco en 1963
Rosqvist sur le circuit de Monaco en 1963 Mercedes
Evy Rosqvist en 1964
Evy Rosqvist en 1964 Mercedes
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Commentaires

avatar invité
un internaute a dit le 05-01-2008 à 11:24
Très bon article, bien documenté avec de belles images d'époque, bravo