Le Rallye Monte-Carlo
Epreuve prestigieuse et parmi les plus sélectives au monde, le Rallye Monte-Carlo est riche d’une histoire presque centenaire faite de gloire, mais aussi de vicissitudes où se mêlent triomphes et scandales.
sommaire :
Histoire : Historique du Rallye Monte-Carlo
Gilles Bonnafous le 02/01/2008
Epreuve prestigieuse et parmi les plus sélectives au monde, le Rallye Monte-Carlo est riche d’une histoire presque centenaire faite de gloire, mais aussi de vicissitudes où se mêlent triomphes et scandales.
Le rallye a été créé en 1911 par les dirigeants du club Sport Automobile et Vélocipédique de Monaco. L’objectif était d’attirer à Monaco une riche clientèle de touristes dans le cadre de la rivalité qui opposait la principauté à Nice, son Carnaval et ses casinos. Le choix du mois de janvier s’explique par la volonté de prouver la douceur du climat monégasque.
Le rallye de 1959 Citroën
Rallye Monte-Carlo de 1953 D.R.
Pour cette première édition, financée par la Société des Bains de Mer, vingt voitures s’élancent de diverses villes d'Europe pour se retrouver à Monte-Carlo. Partant de la ville où il a été engagé, chaque concurrent doit effectuer le parcours selon un itinéraire déterminé. Il faut souligner qu’en ces temps héroïques de l’automobile, traverser l'Europe en plein hiver n’est pas une sinécure. D’autant que certains de ces pionniers viennent de Berlin et de Saint-Petersbourg…
La victoire revient à l'équipage qui rejoint la principauté en respectant une vitesse maximum imposée, cela afin d’éviter que le rallye ne devienne une course de vitesse. Mais d’autres critères entrent en ligne de compte, comme le kilométrage parcouru, le nombre de personnes transportées et l'état du véhicule à l’arrivée. On attribue également des points pour le confort des passagers… Appliqué lors des deux premières éditions, ce règlement compliqué et qui, de plus, fait appel à des jugements subjectifs, suscite les vives contestations de concurrents qui s’estiment (à juste titre) lésés. Ces désordres plombent l’avenir de l’épreuve, qui ne sera pas organisée en 1913, ni en 1914.
L'Audi Quattro Audi
Suivra l’interruption de la Première Guerre mondiale, au terme de laquelle beaucoup pensent le rallye Monte-Carlo enterré. Il est ressuscité en 1924 par Anthony Noghès, qui va lui donner son élan. Industriel passionné d’automobile, Anthony Noghès est le fondateur de l’Automobile Club de Monaco. Il sera le créateur du Grand Prix en 1929. Dès l’année suivante, une épreuve complémentaire est ajoutée au parcours de concentration qui, par temps clément, se révèle trop facile. Au fil des ans et afin de corser les difficultés, plusieurs épreuves attendront les concurrents à leur arrivée à Monaco, dont une se déroulant sur le circuit de vitesse du Grand Prix.
Avec les progrès de l’automobile et l'amélioration du réseau routier, l’Automobile Club de Monaco devra durcir encore le rallye pour lui conserver sa sélectivité. Le règlement sera ainsi modifié à de nombreuses reprises. Des épreuves supplémentaires seront ajoutées au parcours de concentration, qui après la Seconde Guerre mondiale perdra son rôle sélectif. Le circuit de montagne dans l'arrière-pays niçois deviendra célèbre et participera à la réputation du rallye Monte-Carlo.
Le rallye de 1965 Porsche
La Mini de Hopkirk en 1964 Mini
Les années soixante voient l’apparition des épreuves spéciales, où seule compte la vitesse. Toutefois, pour ne pas défavoriser les voitures moins puissantes, le classement prend encore en compte un indice, qui relativise la performance et permet à une machine de faible cylindrée de l’emporter sur un véhicule de puissance supérieure.
Cet indice disparaît dans le milieu de la décennie soixante 60. La victoire revient alors à l'équipage qui a réalisé les meilleurs temps dans les spéciales et qui est le moins pénalisé. Le Rallye Monte-Carlo devient alors une vraie course de vitesse. Le temps du professionnalisme est arrivé, et avec lui l'apparition des équipes d’usine et de leurs pilotes. Le temps des gentlemen drivers est bien passé.
Jusque dans les années 90, un ensemble d’épreuves de vitesse ponctue le déroulement du rallye après le parcours de concentration : parcours de classement, parcours commun et parcours final, ancien circuit de montagne. Les épreuves spéciales courues dans l'arrière-pays niçois, les Alpes, l'Ardèche et la Drôme font la gloire de l’épreuve. Autant de lieux de légende, à l’image du col de Turini, de Burzet en Ardèche ou de Saint-Bonnet-le-Froid en Haute-Loire.
Monte-Carlo 1970, Waldegaard sur 911 S 2,3 L Porsche
La Renault 5 Turbo en 1981 Renault
La tragédie du Tour de Corse en 1986 amène la Fédération Internationale de l'Automobile à se pencher sérieusement sur les problèmes de sécurité, pour les équipages comme pour les spectateurs. Les groupes B sont interdites à partir de 1987, avant que la FIA ne modifie les règles du rallye automobile. L’organisation du Monte-Carlo s’en trouve modifiée. Le parcours de concentration disparaît, ainsi que les étapes avec parc de regroupement dans les villes. Les points d'assistance sont également rassemblés en un lieu unique avec contrôles à l’entrée et à la sortie pour éviter les excès de vitesse dans les secteurs de liaison.
Après dix années d’absence dans le Vercors, la Drôme et en Ardèche, le Rallye Monte-Carlo a renoué en 2007 avec les racines de son prestigieux passé en retrouvant les lieux mythiques qui ont fait sa légende.
La 205 T16 de Vatanen en 1985 Peugeot
La Xsara WRC de Loeb en 2000 Citroën