La Renault R5 Turbo
La Renault 5 Turbo s’inscrit dans une longue et brillante série de petites bombes chère au constructeur de Billancourt.
sommaire :
Le projet
Gilles Bonnafous le 27/10/2005
La Renault 5 Turbo s’inscrit dans une longue et brillante série de petites bombes chère au constructeur de Billancourt. Une tradition qui remonte au lendemain de la guerre, quand apparut la 4 CV 1063. Le flambeau sera repris par la Dauphine 1093 avant que la R8 Gordini ne devienne la voiture mythique que l’on sait avec ses nombreux succès en compétition.
Renault R5 Alpine D.R.
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Immense succès commercial et best-seller de la gamme, la R5 se devait se suivre la voie. Après la sortie de la R5 Alpine, naît un projet autrement ambitieux. Il commence par une aventure humaine. Sous-directeur à la direction du produit et en charge des petites séries, Jean Terramorsi est un passionné de voitures sportives. En 1976, il imagine, avec la complicité de son adjoint Henry Lherm, de développer une extrapolation musclée de la Renault 5 dotée d'un turbocompresseur.
Jean Terramorsi réussit à convaincre Bernard Hanon, PDG de Renault, de l’intérêt de cette aventure. Les décideurs de la Régie voient dans cette voiture un vecteur d’image pour la marque et l’occasion de valoriser sa technologie turbo. La 5 Turbo permettra également à Renault de revenir à la compétition des rallyes.
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Le cahier des charges du projet, baptisé 822, est précis : la Renault 5 Turbo devra être « un véhicule puissant, maniable, doté d'une très bonne tenue de route, capable de s'illustrer en compétition moyennant un nombre limité de modifications ». Autre impératif : la silhouette de la voiture sera aussi proche que possible de la Renault 5.
Suite à la disparition de Jean Terramorsi, le projet est repris par Gérard Larousse, alors directeur de Renault Sport, et par l’ingénieur Michel Tétu, qui apparaît comme le père technique de la Renault 5 Turbo. Bernard Dudot, qui sera ultérieurement le concepteur du V10 de Formule 1 six fois champion du monde, collabore également à la voiture.
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Une petite équipe se met au travail dans les ateliers d’Alpine, à Dieppe. Le moteur turbo est installé en position centrale arrière et une première maquette est élaborée chez Bertone, où Marc Deschamps réalise le premier dessin. Une seconde maquette est réalisée par Heuliez.
Pour des raisons d’économie, le choix de la mécanique se porte sur le 1,4 litre Cléon qui équipe déjà la R 5 Alpine. Un petit moteur dont l’avantage est d’autoriser un poids total inférieur à la tonne. Développant en l’état 93 ch, ce bloc en fonte est porté, grâce à l’appoint du turbocompresseur fourni par l’américain Garrett, à 160 ch. Un tel bond de puissance suppose, on l’imagine, de nombreux renforts : joint de culasse, soupapes avec guides en laiton, vilebrequin, pompe à huile, etc.
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Un moment envisagée, l’idée d’un châssis tubulaire est abandonnée pour des raisons de coût. Conservée mais fortement modifiée, la caisse de la R5 reçoit de nombreux renforts exigés notamment par l’implantation du moteur en position centrale. Et pour ne pas alourdir la voiture, les ailes et le capot sont réalisés en polyester, tandis que les portières, le toit et le hayon le sont en aluminium.
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Renault Communication / droits réservés
Un maximum de pièces est puisé dans la banque d’organes de Renault. La boîte de vitesses provient de la R16 TX, les quatre freins à disques ventilés de la R17 et de l’A310 V6. Quant aux suspensions, éléments essentiels pour la tenue de route du bolide, elles sont empruntées à l’Alpine A 310 groupe 4.
Le 9 mars 1978, en pleine nuit, une vingtaine de collaborateurs assistent sur un circuit proche de Dieppe aux essais du premier prototype. De suite, la voiture manifeste un bon équilibre. La Renault 5 Turbo est bien née. Elle abat le kilomètre départ arrêté en 28 secondes et sa vitesse de pointe dépasse largement les 200 km/h. Le public la découvrira à l’occasion du salon de Paris de 1978, où son allure bestiale et ses ailes gonflées feront forte impression.
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