La renaissance Bugatti
Rénové et modernisé, le musée de Mulhouse devient la Cité de l'Automobile. Celle-ci accueille une exposition consacrée à la renaissance Bugatti à travers un parcours qui mène de l’EB 110 à la Veyron récemment présentée.
sommaire :
BUGATTI EB 112
Gilles Bonnafous le 05/07/2006
En mars 1993, soit dix-huit mois après le lancement de la Bugatti EB 110, est dévoilé sur le stand Bugatti du salon de Genève le deuxième modèle de la renaissance de la firme de Molsheim, la Bugatti EB 112. Berline à très hautes performances, elle a pour mission d’épauler le coupé supercar pour créer une gamme naissante.
Cité de l'Automobile
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Cette magnifique voiture demeure aujourd'hui l’une des plus belles et plus majestueuses berlines jamais été réalisées. Pur et racé, le design de la Bugatti EB 112 apparaît comme une grande réussite à tous égards. Il est l’œuvre de Giorgietto Giugiaro, qui a su faire revivre le style Bugatti en s’inspirant des anciennes berlines de la marque d’Ettore.
Malgré un gabarit imposant — 3,10 mètres d’empattement et 5,13 mètres en longueur —, le maître italien a su créer une impression de légèreté et d'agilité en affinant la proue et la poupe du véhicule. L'arête dorsale, qui court sur toute la longueur de l'EB 112 à la manière de l'Atlantic 57S de 1936 dessinée par Jean Bugatti, accentue cette impression de finesse, tandis que le pavillon est prolongé par de superbes custodes. Autre référence à la tradition, la voiture reçoit des roues de 17 pouces qui s’inspirent de celles de la Royale.
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Fait sans précédent pour une berline de production, la Bugatti EB 112 est construite sur un châssis en carbone. Sa carrosserie est réalisée en aluminium. A l’image du design extérieur, l'habitacle, qui accueille quatre personnes dans un confort et un luxe à la hauteur du mythe Bugatti, reprend les thèmes classiques des Bugatti de jadis comme l’aluminium bouchonné, que l’on retrouve dans le décor de la planche de bord et sur l’habillage des portières.
Dans une traditionnelle position centrale avant, on retrouve sous le capot de la Bugatti EB 112 une version dérivée du moteur de l’EB 110, mais non suralimentée, ce qui confère plus de douceur à son fonctionnement. Un caractère mieux adapté à une berline. La cylindrée du V12, toujours à cinq soupapes par cylindre, fait un bon en passant à six litres. La puissance est de 460 ch à 6300 tr/mn, avec un couple de 590 Nm obtenu au régime bas de 3000 tr/mn. D’où une grande souplesse et un réel agrément de conduite malgré le volume et la masse de la voiture.
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Ainsi gréée, la Bugatti EB 112 devient dans le milieu des années 90 la berline la plus rapide du monde : une vitesse de 290 km/h et une accélération de 0 à 100 km/h en 4,4 secondes. Comme l’EB 110, la 112 est dotée d’une transmission intégrale et d’une boîte de vitesses à six rapports. Quatre disques ventilés et un ABS Bosch se voient confier la tâche d’arrêter les 1800 kilos de la machine.
La Bugatti EB 112 devait être commercialisée à partir de 1996, mais la société Bugatti Automobili SpA fera faillite un an auparavant — la mise en liquidation judiciaire arrêtant la fabrication de la voiture. Cette fabuleuse berline ne sera malheureusement jamais mise en production.
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