La Carrosserie Touring
Si elle est l’une des plus talentueuses carrosseries italiennes, Touring est aussi l’une des plus anciennes.
sommaire :
LANCIA Flaminia
Gilles Bonnafous le 07/01/2005
Après que de nombreuses Aprilia Superleggera furent sorties des ateliers Touring, les relations de la carrosserie milanaise avec Lancia ont connu une pause. Par exemple, aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’y a jamais eu d’Aurelia Touring. La collaboration entre les deux firmes va reprendre avec l’arrivée à la tête de Lancia de son nouveau propriétaire, l’homme d’affaires Carlo Pesenti, qui a racheté les parts de la société à la famille Lancia en 1955. Pesenti est un ami de Gaetano Ponzoni, l’associé de Felice Bianchi Anderloni.
Le coupé et le cabriolet Flaminia Touring D.R
Dévoilée au salon de Genève 1957, la Flaminia prend la suite de l’Aurelia. Plus grande et plus luxueuse berline italienne de l’époque, cette superbe voiture bénéficie d’une très grande qualité de construction, comme toujours chez Lancia. Sa motorisation est confiée à un V6 de 2,5 litres assemblé à la main dans la vieille usine du Borgo San Paulo. S’il est ouvert à 60° comme celui de l’Aurelia, il en est toutefois différent dans sa conception. La transmission est assurée par une boîte à quatre vitesses accolée au pont arrière.
Phénomène peu courant, les dérivés sportifs de la Flaminia auront plus de succès que la berline. Ils sont nombreux, en particulier la version coupé et sa fratrie forte de trois modèles (pas moins !) carrossés par Touring, Pinin Farina et Zagato. A cet ensemble s’ajoute un cabriolet dont Touring reçoit la commande. Toutes ces voitures sont équipées d’une définition plus puissante du V6, de 119 ch contre 102 ch à la berline.
Le coupé Flaminia Touring (deux places) D.R
Le coupé Flaminia Pinin Farina (quatre places) D.R
Le cabriolet Flaminia Touring D.R
Dessin du cabriolet équipé de son hard-top D.R
Les Flaminia signées Touring (comme la Zagato) sont construites sur un empattement court de 2,52 mètres. Ce sont des deux places, contrairement au coupé Pinin Farina, dont l’empattement plus long permet d’accueillir quatre passagers. Pour autant, grâce à leur design fin qui en fait des voitures très basses, les Flaminia Touring paraissent plus longues que la réalisation de Pinin Farina, alors qu’elles sont plus courtes de 18 centimètres. Construites en aluminium selon la technique Superleggera, elles sont également plus légères que le très élégant mais lourd coupé Pinin Farina (l’écart avoisine les 200 kilos). Plus sportives, elles offrent des performances supérieures (meilleures accélérations et vitesse de 180 km/h).
Avec leur silhouette svelte et élancée et leurs surfaces lisses et dépouillées, le coupé et le cabriolet Flaminia Touring affichent une élégance raffinée, qui sied particulièrement à la marque Lancia. Ils sacrifient cependant à la mode des doubles phares venue des Etats-Unis, tandis que leur poupe reçoit d’originaux feux arrière triangulaires. L’aménagement intérieur s’avère particulièrement soigné. Le cabriolet peut être équipé en option d’un hard top fort élégant. La production démarre en 1959.
Le cabriolet équipé de son hard-top D.R
L’habitacle du cabriolet D.R
Le coupé Flaminia Touring GTL (2 + 2) D.R
Le coupé Flaminia Touring GTL (2 + 2) D.R
Les Flaminia Touring connaissent une première évolution en 1961, lorsque le coupé Pinin Farina bénéficie d’un carburateur triple corps qui en fait passer la puissance à 128 ch (moteur version 3B). Leur V6 monte quant à lui à 140 ch grâce à trois carburateurs Weber double corps de 35 mm (moteur 3C). La vitesse progresse à 190 km/h.
Réalésé en 1962, le V6 Flaminia est porté à 2,8 litres. Toujours doté de trois Weber double corps sur les Touring, il offre maintenant 146 ch, alors que le couple avoisine les 23 mkg. Quelques mois plus tard, est lancé un second coupé Touring (dit GTL), le quatrième sur base Flaminia ! Il s’agit d’une variante 2 + 2 réalisée sur un empattement allongé à 2,60 mètres. Le design a été retouché, le pavillon prenant plus d’ampleur pour accueillir deux places d’appoint à l’arrière. En même temps, les ailerons ont été légèrement rehaussés. Dans ce léger remodelage, la ligne perd un peu de sa finesse. Mais heureuse époque, où la créativité l’emporte sur les économies d’échelle et où l’on n’hésite pas à modifier une plate-forme pour produire quelques centaines d’exemplaires d’un modèle. Le coupé Flaminia Touring GTL sera construit à environ 300 unités...
Le coupé Flaminia Touring GTL (2 + 2) D.R