La Carrosserie Bertone
Doyen des carrossiers italiens encore en activité, Bertone a fêté en 2003 ses 90 ans. Une performance exceptionnelle dans l'univers de la carrosserie automobile.
sommaire :
Les modèles de production Bertone
Gilles Bonnafous le 29/03/2002
Si, au cours de sa longue histoire, la carrosserie Bertone a apporté son concours à de nombreux constructeurs, elle a toujours farouchement veillé à son indépendance, gage d'une créativité sans cesse renouvelée. Cette liberté lui a permis de sauvegarder l'esprit avant-gardiste qui l'a toujours caractérisée, même dans les modèles de production.
ISO Grifo (1963) D.R
ISO Grifo (1963)
Dévoilée au salon de Turin de 1963, l'Iso Grifo apparaît comme l'une des plus belles GT italo-américaines. Son magnifique design est dû à Giorgetto Giugiaro. Lancée après la Rivolta, également carrossée par Bertone, elle en reprend le châssis, mais raccourci. Car la Grifo est une deux places, contrairement à son aînée pourvue de quatre places. Sous l'immense capot, prend place le V8 5,3 litres de la Chevrolet Corvette, une mécanique puissante et au couple monstrueux. En 1970, la voiture connaîtra un léger restyling affectant la face avant, avec nez plongeant et phares à demi masqués. La Grifo GL prendra alors l'appellation de IR8, avant de recevoir le V8 Ford de 5,7 litres deux ans plus tard. Elle sera produite à 412 exemplaires jusqu'en 1974, année où la marque disparaîtra.
Fiat Dino coupé (1964) Motorlegend.com
Fiat Dino coupé (1964) Motorlegend.com
Dévoilé au Salon de Genève en mars 1967, le coupé Fiat Dino offre quatre vraies places habillées par une carrosserie d'une grande élégance et d'une parfaite homogénéité. Un design de Giugiaro qui cultive les valeurs de la distinction et de la discrétion. Le profil affiche un remarquable équilibre des masses et le pavillon d'une grande finesse se révèle particulièrement lumineux. D'abord équipé du moteur Dino de deux litres, qui développe 160 ch, le coupé Fiat reçoit en novembre 1969 la version de 2,4 litres du V6 (180 ch et 214 km/h). Jusqu'en 1972, la production atteindra 6000 exemplaires (deux cylindrées confondues).
Alfa Romeo Giulietta Sprint (1954) D.R
Alfa Romeo Giulietta Sprint (1954) D.R
Alfa Romeo Giulietta Sprint (1954)
Présentée au salon de Turin de 1954, la Giulietta Sprint marque un tournant décisif dans l'histoire de la carrosserie turinoise. Première voiture construite en grande série, elle marque la fin de la période artisanale de l'entreprise. Prévue à l'origine pour être construite à mille exemplaires, elle sera produite à 35 000 unités jusqu'en 1965 (en versions 1300 cm3 et 1600 cm3). De même, la Sprint offre la consécration à son designer Franco Scaglione et lui permet de sortir des véhicules expérimentaux, à l'image des fameuses BAT, dont il est l'auteur. D'une grande pureté, le design de la Sprint en fait un classique indémodable.
Alfa Romeo Giulietta Sprint Speciale (1956) D.R
Alfa Romeo Giulietta Sprint Speciale (1956) D.R
Alfa Romeo Giulietta Sprint Speciale (1956)
Franco Scaglione rêvait d'une ligne plus spectaculaire pour le coupé Sprint. Adepte des recherches aérodynamiques, il dote le coupé Giulietta d'un profil aéronautique et d'imposants porte-à-faux à l'avant comme à l'arrière. Merveille de style, la Sprint Speciale est présentée au salon de Turin de 1957. Construite sur l'empattement court du Spider Giulietta, elle reçoit le moteur 1300 cm3 Veloce de 96 ch et dépasse les 183 km/h.
Alfa Romeo coupé Giulia (1963) Motorlegend.com
Alfa Romeo coupé Giulia (1963) D.R
Alfa Romeo coupé Giulia (1963)
Remplaçant la Giulietta Sprint, le coupé Giulia Bertone est l'œuvre de Giorgetto Giugiaro, alors âgé de 22 ans. Extra-polé du coupé 2000 de 1960, déjà dessiné par le jeune homme, le design de cette 2 + 2 constitue une grande réussite de la carrosserie Bertone. D'une remarquable homogé-néité, il offre également une vaste surface vitrée. Le coupé Giulia Bertone connaîtra de nombreuses évolutions en rapport avec son succès commercial et sa carrière longue de 14 ans. Au total, il sera produit à 210 495 exemplaires.
Premier dessin de la Montréal par Giugiaro D.R
Alfa Romeo Montréal D.R
Alfa Romeo Montreal (1967/1970)
Dévoilée en tant que prototype à l'Exposition Universelle de Montréal (d'où son nom), la Montreal sera commercialisée en 1970 après une nouvelle présentation au salon de Genève la même année. Dotée d'une superbe ligne signée Giugiaro, elle est motorisée par un V8 de 2,6 litres dérivé de la 33 (197 ch et près de 220 km/h). Mais techniquement mal née, elle subira un échec commercial (3925 exemplaires produits jusqu'en 1977).
Lamborghini Miura (1966)
C'est en mars 1966 que tombe la bombe. D'entrée, la Miura, dont l'appellation est tirée d'une race de taureaux de combat, est prise pour ce qu'elle est : l'une des plus belles voitures de l'histoire de l'automobile. Ce trait de génie est dû à Marcello Gandini, intronisé deux ans plus tôt responsable du style Bertone. Ce coup de maître, qui le fait découvrir du monde entier, inaugure une nouvelle collaboration entre Lamborghini et Bertone. Construite sur un châssis à moteur central arrière placé transversalement, la Miura connaîtra trois versions. La P 400, la première, est la plus belle avec ses longs cils sur ses yeux de velours. Elle sera suivie de la P 400 S, puis de la SV, dont le V12 développe 385 ch en 1971.
Lamborghini Espada (1968)
Dans la série des chefs-d'œuvre Lamborghini signés Bertone, voici le numéro deux : l'Espada au design sublime dû à Marcello Gandini. Dérivée du concept car Marzal, une quatre places à moteur arrière transversal, l'Espada 400 GT est présentée au salon de Genève de 1968. Si elle adopte une architecture conventionnelle à moteur avant, elle propose un concept nouveau de vraie GT à quatre places. En somme, une familiale de grand luxe roulant à 250 km/h, avec 350 ch et 40 mkg de couple… Première du genre, elle est restée unique. Elle sera produite jusqu'en 1978 à 1224 exemplaires.
Lamborghini Miura (1966) D.R
Lamborghini Espada (1968) D.R
Lamborghini Countach (1973)
La Lamborghini Countach LP 400 arrive sur la scène en mars 1973 au salon de Genève. Reprenant les lignes d'une grande pureté du prototype réalisé deux ans auparavant, son audacieux design aux formes anguleuses s'inscrit dans le style défini en 1968 par Marcello Gandini sur le concept car Alfa Romeo Carabo. A partir de 1978, avec la LP 400 S, les divers appendices ajoutés à la proue comme à la poupe, ainsi que les ailes gonflées, vont dénaturer la beauté originelle de la voiture. Viendront ensuite la LP 500 S de 4,7 litres en 1982 et la Quattrovalvole trois ans plus tard (5,2 litres et quatre soupapes par cylindre), un monstre de 455 ch et 51 mkg de couple roulant à près de 300 km/h.
Lamborghini Countach (1973) D.R
Lamborghini Countach (1973) D.R