Ken Okuyama
Au dernier Salon de Genève, caché derrière les marchands d’austérité, se trouvait un stand plus enthousiasmant : celui de Ken Okuyama. Un petit nouveau âgé de 48 ans sur le créneau de la passion ? Pas exactement : cet homme a un pedigree étincelant édifié ponctué de grandes classiques.
sommaire :
FERRARI Rossa
Serge Bellu le 11/06/2008
La firme Pinin Farina fut fondée en 1930 par Battista Farina. L’emblématique année 2000 est donc l’occasion pour l’entreprise turinoise de célébrer son soixante-dixième anniversaire avec éclat. Le choix d’une marque symbolique s’impose très naturellement : il se porte sans hésitation sur Ferrari dont Pininfarina est le partenaire privilégié depuis 1952.
Pour un tel anniversaire, le département Studi e Ricerche, placé sous l’autorité de Lorenzo Ramaciotti, s’impose un cahier des charges ambitieux. Pininfarina décide de créer une véritable « voiture de rêve ». Il s’agit d’une barquette très sportive, à moteur avant, qui utilise la base mécanique de la Ferrari 550 Maranello. Le vitrage, limité à un saute-vent, ceint tout l’habitacle et les appuie-tête sont prolongés par des profilages.
Pininfarina
Pininfarina
Le style est signé Ken Okuyama, un designer japonais fort talentueux qui a déjà la Peugeot Nautilus à son actif et qui réalisera d’autres dessins importants comme ceux de la Enzo Ferrari et de la Maserati Quattroporte avant de quitter Pininfarina (puis d’y revenir) et de partir pour de bon en 2006.
On retrouve dans la Rossa un peu de l’esprit de la Mythos, qui s’appuyait, elle, sur l’architecture du moteur central. Le travail sculptural des flancs, la ligne de l’aile avant qui vient souligner l’habitacle, la poupe aussi dodue que l’arrière-main d’un cob normand, et le jeu des contrastes entre les vides et les pleins rappellent l’esthétique de la Mythos. Les proportions générales aussi avec le nez allongé et le porte-à-faux arrière court. Une bouche gourmande, grillagée, s’ouvre au raz de l’asphalte.
Pininfarina
Pininfarina
Derrière la roue avant, le flanc est creusé à la manière de la Testa Rossa de 1958. Toutefois, le projet ne s’encombre pas de citations stériles. Un volet vertical, aérien, dans le plan de la roue avant, canalise l’air le long de la structure.
La Rossa est animée par le moteur V12 de la Maranello (5 474 cm3 485 ch) dont elle conserve l’empattement (250 cm). Ses dimensions sont cependant compactées avec une longueur de 429 cm, une largeur de 194 cm et une hauteur de 113 cm.
Pininfarina