Abarth : les origines du mythe
Fiat a décidé d’exhumer le nom d’Abarth en créant un label indépendant. Mais existe-t-il vraiment un « style Abarth » indépendant de tout autre héritage ?
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Pour la petite histoire
Serge Bellu le 05/11/2008
Carlo Abarth Archives Santoni-Bellu
204A Corsa Archives Santoni-Bellu
Le groupe Fiat a décidé d’exhumer le nom d’Abarth. Non pas en l’accolant seulement à un modèle, comme ce fut le cas avec les Autobianchi A 112 ou les Fiat Ritmo qui ne laissèrent pas un souvenir impérissable, mais en créant un label indépendant. Dont acte : la 500 Abarth n’est pas une Fiat 500 ! Mais existe-t-il vraiment un « style Abarth » indépendant de tout autre héritage ?
Dans l’histoire de la marque Abarth, il y a plusieurs types de création : les plus connues sont des élaborations effectuées à partir de modèles Fiat de grande série. Les Fiat 500 et surtout les Fiat 600 ensorcelées sont les plus mémorables.
204A Corsa Archives Santoni-Bellu
Cisitalia 204 Archives Santoni-Bellu
Puis, il y a des Abarth plus méconnues, plus anciennes, celles qui vécurent sur l’héritage de Cisitalia. Enfin, il y a les berlinettes de compétition : ce sont les Abarth les plus recommandables, les plus prestigieuses, les seules qui soient nanties d’une véritable identité esthétique.
Au lendemain de la guerre, l’Italie bouillonne. Elle va vivre un véritable « miracle » économique au cours des années 1950 et 1960. Une nuée de petits constructeurs spécialisés dans la confection de voitures de sport apparaissent à la même époque. Parmi eux, Cisitalia, formée par Piero Dusio qui dès la fin des hostilités, veut créer des automobiles inédites en faisant appel à des talents originaux.
204A Vignale Archives Santoni-Bellu
205A Vignale Archives Santoni-Bellu
En 1947, Carlo Abarth se retrouve directeur sportif de Cisitalia. Il s’emploie d’abord à modifier les produits existants. Quand Cisitalia quitte l’Italie pour rejoindre l’Argentine, il cède cinq voitures à Carlo Abarth.
Abarth transforme la Cisitalia 204, il va l’engager aux Mille Miglia et lui octroyer une superbe carrosserie concoctée chez le carrossier Vignale.
Outre la réalisation des Tipo 204 A, l’usine Abarth va se consacrer à la fabrication d’accessoires pour les automobiles de grande diffusion : des systèmes de changement de vitesse au volant, des collecteurs d’admission ou des pots d’échappement. Dès que la nouvelle Fiat 1100 apparaît, en mars 1953, Carlo Abarth entreprend sa transformation. Avec le Tipo 207 A naît la première Abarth promise à une petite production et à son exportation.
Au Salon de Genève 1955, Fiat lance la 600 qui va orienter la destinée d’Abarth.