30 ans de Renault F1
Trente ans se sont écoulés depuis la présentation de la première F1 de l’histoire Renault. Depuis, la marque au losange a accumulé huit titres de champion du monde des constructeurs et sept titres de champion du monde des pilotes.
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RENAULT RS 01
Gilles Bonnafous le 12/04/2007
La RS 01, première F1 de l’histoire Renault, est présentée le 10 mai 1977 au Pub Renault sur les Champs-Elysées. Conçue par François Castaing assisté d’André de Cortanze et de Marcel Hubert, c’est une monoplace de facture classique, dont le châssis monocoque est réalisé en aluminium. La révolution, elle se trouve à l’arrière avec le fameux moteur turbo dessiné sous la direction de Bernard Dudot. L’ingénieur a étudié la question aux Etats-Unis, où cette technique est utilisée sur les monoplaces. Son V6 à 90° de 1500 cm3 à quatre soupapes par cylindre (alésage de 86 mm et course de 42,8 mm) développe 525 ch à 10 500 tr/mn. Boosté par un turbo Garrett, il est accolé à une boîte Hewland à six rapports. Avec un poids de 600 kilos, la RS 01 atteint une vitesse de l’ordre de 300 km/h en fonction du circuit.
Une seule voiture est engagée en 1977, confiée à Jean-Pierre Jabouille. Cette première saison constitue une mise en jambes et une année de tests, comme le sera la deuxième. La voiture ne participe d’ailleurs pas à toutes les épreuves du calendrier.
Présentation en 77 Renault Communication D.R.
Le V6 Turbo Gilles Bonnafous
Les débuts sont difficiles. Le baptême du feu a lieu le 17 juillet en Grande-Bretagne, où la RS 01 effectue ses premiers tours de roues en Grand Prix, à Silverstone. Qualifié en fond de grille, Jean-Pierre Jabouille est trahi par son moteur. Le V6 turbo cédera souvent car il manque cruellement de fiabilité. Il casse dans un nuage de fumée, d’où le sobriquet de « yellow teapot », « théière jaune », dont les Anglais affublent la RS 01.
L’écurie fait partiellement l'impasse sur la fin de la saison, ainsi que sur le début de la suivante, qui s’ouvre en Amérique du Sud. Car Renault Sport porte ses efforts sur les 24 heures du Mans, que la firme remporte avec l’Alpine A 442 B pilotée par Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi. Une victoire d’autant plus significative que la marque au losange impose sa technologie turbo dans la Sarthe. Par contre, l’année 1978 s’avère sombre en Formule 1. Bien qu’ayant bénéficié d’améliorations aérodynamiques, la RS 01 est toujours à la recherche de sa compétitivité en raison de sa fragilité mécanique. Elle marque néanmoins ses premiers points au Grand Prix des Etats-Unis Côte Est : une quatrième place. Ce seront les seuls.
Premier GP... Renault Communication D.R.
...à Silverstone, en 77 Renault Communication D.R.
En 1979, Renault Sport engage un deuxième pilote aux cotés de Jean-Pierre Jabouille à la demande de la FOCA. Il s’agit du jeune grenoblois René Arnoux, qui s’est fait remarquer en 1978 au volant de machines de fond de grille (Martini et Surtees). De même, Renault participera pour la première fois à toutes les épreuves de la saison. Les progrès que les ingénieurs de la Régie ont réalisés, au fil du temps, sur la technologie turbo vont commencer à payer.
En 79, lors d'essais à Nogaro Renault Communication D.R.
Le 1,5 litres de 525 ch. Gilles Bonnafous
Le premier coup d'éclat de la RS 01 a pour cadre le circuit de Kyalami, en Afrique du Sud, où Jean-Pierre Jabouille réalise la pole position. Il est vrai que le circuit se trouve en altitude, ce qui favorise le turbo. La course se soldera toutefois par un double abandon.
La RS 01 va peu à peu s’effacer au profit de la nouvelle RS 10, évolution de la précédente et première Formule 1 Renault à effet de sol. Elle fait ses débuts au Grand Prix d’Espagne en avril aux mains de Jean-Pierre Jabouille (abandon). A partir du Grand Prix de Monaco, la RS 10 reçoit un double turbo.
A Monaco en 1978 Renault Communication D.R.
A Zolder en 1979 Renault Communication DPPI/D.R.
Alors que le score de Renault Sport au championnat du monde est encore vierge depuis le début de la saison, la consécration tant attendue arrive enfin au Grand Prix de France. L’écurie vit alors un véritable rêve sur le circuit de Dijon-Prenois. Au départ, Jabouille et Arnoux monopolisent la première ligne au volant de la RS 10 châssis RS 11 et de la RS 10 châssis RS 12. Au terme d’une course sans histoire, Jean-Pierre Jabouille s’impose, offrant à Renault sa première victoire en F1, la première aussi d’un moteur turbo. René Arnoux manque de peu la deuxième marche du podium au terme de son duel d’anthologie avec son ami Gilles Villeneuve sur la Ferrari 312 T4. L’un des plus grands moments de l’histoire de la F1 moderne.
Le Castellet, 78 Renault Communication D.R.
GP des Pays Bas 77 Renault Communication / LEHALLE Jeff
La RS 10 confirmera ses capacités dans la suite de la saison en s’adjugeant quatre pole positions. Mais son manque de fiabilité privera les pilotes de succès en course. Arnoux ne pourra que se contenter de deux nouveaux podiums. En 1980, la RS 10 cédera la place à la RE 20.
En glisse au Pays Bas, en 77 Renault Communication D.R.
GP de Long Beach, USA, en 78 Renault Communication D.R.