Les plus gros flops de l'histoire automobile
Vincent Desmonts le 01/03/2021
A son apparition, la Type E a eu l'effet d'une bombe, ajoutant une bonne dose de glamour à l'image de Jaguar. Aujourd'hui une auto de collection très recherchée, elle mérite bien un passage en revue de sa belle carrière.
William Lyons, créateur puis dirigeant de Jaguar, en plus d'être un excellent ingénieur, possédait des dons de stratège et de communicant. En 1948, il réalise un coup fumant avec sa XK120, superbe, nantie d'un bloc ultramoderne, le XK, et bien moins chère que ses rivales. On croit impossible de reproduire un tel évènement. A tort puisqu'il fera plus fort encore en 1961 avec la Type E. La conception de celle-ci débute en décembre 1956, sous la direction de William Heynes. Celui-ci a déjà conçu la monocoque de la Type D de course, principe que la E récupère : une vraie bête de course pour la route ! Le premier prototype roulant, dénommé E1A (A pour aluminium) est prêt dès mai 1957, puis en 1960, l'E2A, très proche esthétiquement du modèle final, fait ses 1ers tours de roue. Elle est même engagée aux 24 Heures du Mans 1960 par Briggs Cunningham, la course servant de banc d'essai mais aussi de teaser... Là encore, on voit la patte de Lyons.
La Type E, c'est aussi un fantastique train arrière indépendant. Celui-ci, conçu en seulement 27 jours en 1958, suite à pari avec William Lyons, par Bob Knight, est une telle réussite qu'il durera jusqu'aux années 90 ! Aussi, le 15 mars 1961, quand la Jaguar Type E est révélée au grand public lors du salon de Genève, c'est l'évènement. Elle époustoufle les observateurs déjà par sa ligne sublime signée Malcolm Sayer (et non Lyons, une première dans l'histoire de la marque), fleurant bon la compétition. Ensuite, avec ses 4 roues indépendantes, son moteur XK porté à 3,8 l et 265 ch (celui de la XK150S), sa direction à crémaillère, son pont autobloquant et ses freins à disques, elle est parfaite. A un détail près : la E conserve l'anachronique boîte Moss à 4 rapports, dont la 1ere n'est toujours pas synchronisée ! Mais sa ligne ravageuse (Enzo Ferrari la qualifie de plus belle voiture du monde) et son prix attractif (l'équivalent de 50 000 € actuels en roadster, une Ferrari 250 GT coûtant près du double en France) permettent d'oublier cet anachronisme conçu pour un utilitaire avant-guerre.
La presse loue le comportement routier et performances de la E, ainsi que son confort et sa relative frugalité. Et peste contre sa boîte !
Par la suite, la E ne va cesser de se bonifier techniquement : moteur 4,2 l et nouvelle boîte 4 Jaguar en 1964, série 2 en 1968, V12 et direction assistée en 1971… Elle va aussi gagner en confort et s'enlaidir, comme en 1966, où, pour plaire aux Américains, elle s'étire en se dotant de places arrière et reçoit des vitrages agrandis, rendant l'habitacle bulbeux. Néanmoins, la Type E sera produite à 72 507 exemplaires entre 1961 et 1975 : sacré score pour une voiture de ce niveau de gamme !
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William Lyons, créateur puis dirigeant de Jaguar, en plus d'être un excellent ingénieur, possédait des dons de stratège et de communicant. En 1948, il réalise un coup fumant avec sa XK120, superbe, nantie d'un bloc ultramoderne, le XK, et bien moins chère que ses rivales. On croit impossible de reproduire un tel évènement. A tort puisqu'il fera plus fort encore en 1961 avec la Type E. La conception de celle-ci débute en décembre 1956, sous la direction de William Heynes. Celui-ci a déjà conçu la monocoque de la Type D de course, principe que la E récupère : une vraie bête de course pour la route ! Le premier prototype roulant, dénommé E1A (A pour aluminium) est prêt dès mai 1957, puis en 1960, l'E2A, très proche esthétiquement du modèle final, fait ses 1ers tours de roue. Elle est même engagée aux 24 Heures du Mans 1960 par Briggs Cunningham, la course servant de banc d'essai mais aussi de teaser... Là encore, on voit la patte de Lyons.
La Type E, c'est aussi un fantastique train arrière indépendant. Celui-ci, conçu en seulement 27 jours en 1958, suite à pari avec William Lyons, par Bob Knight, est une telle réussite qu'il durera jusqu'aux années 90 ! Aussi, le 15 mars 1961, quand la Jaguar Type E est révélée au grand public lors du salon de Genève, c'est l'évènement. Elle époustoufle les observateurs déjà par sa ligne sublime signée Malcolm Sayer (et non Lyons, une première dans l'histoire de la marque), fleurant bon la compétition. Ensuite, avec ses 4 roues indépendantes, son moteur XK porté à 3,8 l et 265 ch (celui de la XK150S), sa direction à crémaillère, son pont autobloquant et ses freins à disques, elle est parfaite. A un détail près : la E conserve l'anachronique boîte Moss à 4 rapports, dont la 1ere n'est toujours pas synchronisée ! Mais sa ligne ravageuse (Enzo Ferrari la qualifie de plus belle voiture du monde) et son prix attractif (l'équivalent de 50 000 € actuels en roadster, une Ferrari 250 GT coûtant près du double en France) permettent d'oublier cet anachronisme conçu pour un utilitaire avant-guerre.
La presse loue le comportement routier et performances de la E, ainsi que son confort et sa relative frugalité. Et peste contre sa boîte !
Par la suite, la E ne va cesser de se bonifier techniquement : moteur 4,2 l et nouvelle boîte 4 Jaguar en 1964, série 2 en 1968, V12 et direction assistée en 1971… Elle va aussi gagner en confort et s'enlaidir, comme en 1966, où, pour plaire aux Américains, elle s'étire en se dotant de places arrière et reçoit des vitrages agrandis, rendant l'habitacle bulbeux. Néanmoins, la Type E sera produite à 72 507 exemplaires entre 1961 et 1975 : sacré score pour une voiture de ce niveau de gamme !