MERCEDES 280 SE 3.5 V8

Grand classique à l’élégance raffinée, le cabriolet Mercedes 280 SE 3.5 litres V8 fait partie de la collection d’oldtimer que Mercedes-Benz France a constituée au fil des années. Venue à Reims en compagnie des autres pépites que possède la filiale française, elle faisait une haie d’honneur symbolique à la W 196 carénée venue de Stuttgart.

Avec ce modèle à l'exceptionnelle distinction due au crayon de Paul Bracq, on effectue un retour aux sources stylistiques de la Classe S génération 108. Créée pour les coupé et cabriolet de la précédente série 110, et jouant ainsi un rôle de maillon intermédiaire dans l'évolution du design Mercedes, la ligne de Paul Bracq est un pur chef-d'œuvre d’équilibre et de grâce. Et avec l’appoint du V8 de 3,5 litres, le cabriolet 280 SE représente un sommet dans l'histoire des voitures découvertes de la marque à l’étoile.

Remarquable par l'équilibre de ses masses, la ligne du cabriolet 280 SE apparaît comme un rare exemple de pureté stylistique. Grâce à l'effet d'horizontalité produit par son design, la voiture paraît basse et large, tandis qu'une nervure rythme et allège la surface des flancs. Si l'on admire la finesse de la poupe, on est frappé par la symétrie des parties avant et arrière qui se répondent.

Par rapport au cabriolet de la génération antérieure, la face avant a subi un léger lifting. Il affecte la traditionnelle calandre à l'ancienne, isolée au milieu de la face avant, qui se voit abaissée et élargie pour mieux accueillir le V8. Suivant le mouvement, le capot a été aplati et les ailes légèrement remodelées, tandis que les verres des globes optiques de la version européenne sont désormais plats.

Par contre, la décoration intérieure a été quelque peu revue à la baisse. Les chromes se raréfient et la planche de bord se voit privée d'une partie de ses boiseries, en particulier le bloc des compteurs.

Inaugurée en 1968 par le six cylindres de 2,8 litres, la seconde génération de la Classe S série 108 est marquée en septembre 1969 par l'apparition au salon de Francfort du premier V8 de la marque. Avec le coupé, le cabriolet partage la primeur de ce 3,5 litres avec la berline 300 SE. Ce moteur sera adopté, en 1971, par les berlines 280 SE et SEL.

Visant en priorité le marché américain, le V8 à 90° à arbre à cames en tête unique par rangée de cylindres reçoit l'injection Bosch désormais électronique. Il offre avec ses 200 ch à 5800 tr/mn et ses 29,2 mkg de couple à 4000 tr/mn des performances remarquables malgré le poids élevé pour l’époque de 1650 kilos. La boîte de vitesses manuelle possède quatre rapports. La transmission automatique à quatre vitesses demeure en option, mais la direction reçoit un servo. Compte tenu de la vitesse maximum de 205 km/h — le 0 à 100 km/h est couru en 10 secondes —, on a monté les disques ventilés de la 300 SEL 6,3 litres, ainsi que des pneus haute vitesse.

Le cabriolet 280 SE 3.5 sera construit parallèlement au six cylindres de 2,8 litres, mais il prédominera très nettement. Retiré en 1971 après 4502 exemplaires produits, il constitue aujourd'hui un grand classique de la voiture de collection et son prix est à la mesure de son pouvoir d'attraction.