Week-end de l\'Excellence Automobile de Reims
Pour une première, le week-end de l’Excellence Automobile de Reims a été une réussite. Plusieurs milliers de voitures s’étaient donné rendez-vous sur le circuit de Gueux pour faire de ce nouveau rendez-vous un vrai succès populaire.
sommaire :
AC Ace Bristol
Gilles Bonnafous le 08/10/2007
Piloté par le Britannique Colin Pearcy et son épouse, le roadster AC ACE Bristol a une histoire belge. Il a été construit en 1956 (châssis BEX 135) pour l’Ecurie Francorchamps. C’est le moment où Jacques Swaters, patron de l’écurie, devient importateur AC en Belgique.
La voiture est aussitôt préparée pour être alignée aux 12 Heures de Reims 1956. Pilotée par Michel Ringoir et Michel Schoid, elle termine à la onzième place du classement général. La même année, elle court en Belgique à Chimay et à Spa-Francorchamps. Son histoire est ensuite moins bien connue. On sait qu’elle participe à de nombreux rallyes et sans doute au Tour de France Automobile, mais sans certitude.
Gilles Bonnafous
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L’AC est vendue par le garage Francorchamps en 1957 à Michel Ringoir, qui court sur Ferrari pour l’Ecurie Francorchamps. Ce dernier la cède à Armand Blaton, membre d’une famille de célèbres pilotes belges — il est le frère de Jean Blaton, dit Beurlys, pilote Ferrari —, qui la gardera de nombreuses années.
En 1959, Armand Blaton inscrit la voiture aux 24 Heures du Mans avec André Pilette comme copilote. L’ACE sera qualifiée, mais ne courra pas, car André Pilette prendra finalement le volant d’une Ferrari Francorchamps — il terminera quatrième de l’épreuve. Elle entre ensuite dans un musée privé, la collection de la famille Blaton, pense-t-on, où elle demeurera de longues années.
Au départ des 12h de Reims 1956 D.R.
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Colin Pearcy l’acquiert en 2001. En cinquante ans, l’AC n’a parcouru que 47 000 kilomètres ! Son moteur Bristol de deux litres développe 160 ch en version de compétition. Quant à la boîte de vitesses, elle possède quatre rapports courts (et un overdrive). En raison de la forte consommation (20 gallons, soit 90 litres pour trois heures de course), un réservoir de plus grande capacité est monté pour les épreuves d’endurance. On note aussi quelques sophistications comme les petits feux éclairant sur les flancs et sur le capot arrière le dossard de la voiture.
Conçu par l’ingénieur John Tojeiro, le roadster AC ACE est lancé en 1953. Il est motorisé par le vieux six cylindres de la marque dû à John Weller, mais quelque peu actualisé. Il s’agit d’un deux litres (1991 cm3) à arbre à cames en tête. Moderne, la suspension bénéficie de quatre roues indépendantes.
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En 1956, l’AC ACE reçoit le six cylindres Bristol de deux litres (1971 cm3) plus performant bien que sa distribution ne soit assurée que par un arbre à cames central. Avec trois carburateurs simple corps Solex, il développe 125 ch à 5750 tr/mn contre 90 ch à l’ancien moteur maison, permettant au roadster d’atteindre le cap des 200 km/h — le 0 à 100 km/h est couvert en 10 secondes. En 1957, le roadster ACE bénéficiera en série de freins à disques à l’avant, tandis qu’un overdrive Laycock en option.
Extrapolée des BMW d’avant guerre et saisie au titre de prise de guerre, cette mécanique est construite par la division automobile de l’avionneur Bristol Aeroplane Company, qui l’a retravaillée pour en augmenter la puissance. Outre les AC et les Bristol, elle sera montée au cours des années cinquante sur les Frazer-Nash et, dans une définition plus pointue, sur des machines de compétition comme les Tojeiro, Lister et Cooper-Bristol de F2.
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