Week-end de l\'Excellence automobile de Reims 2008
La 2ème édition du « Week-end de l’Excellence Automobile de Reims-Gueux » a réuni 140 véhicules les 13 et 14 septembre derniers. Le champagne n'a pas été le seul à couler à flots...
sommaire :
RONDEAU Inaltera n°2
Gilles Bonnafous le 18/09/2008
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous
Jean-Jacques Cantryn était venu au week-end de l’Excellence Automobile avec une voiture qui lui est chère, l’Inaltera n°2. Il s’agit de l’une des trois premières machines construites par Jean Rondeau et qui participa aux 24 Heures du Mans 1976 et 1977.
L’histoire d’amour de Jean-Jacques Cantryn avec les Rondeau a débuté dès 1975 avec l’annonce de la belle aventure Inaltera. Il fut de suite séduit par le pari audacieux, qui consistait à construire une voiture mancelle pour gagner les 24 Heures. De plus, le scandale provoqué à l’époque par le fait qu’une voiture ne porte pas le nom de son constructeur, mais celui de son sponsor, une première en France, avait éveillé son attention.
En juin 1976, les Inaltera n° 1 et n° 2 prennent le départ des 24 Heures du Mans et terminent l’épreuve, un exploit pour des voitures de course toutes nouvelles. L’année suivante, les trois châssis sont alignés et terminent à nouveau la course. La n°2 pilotée par Lella Lombardi et Christine Beckers prend la onzième place, remportant la Coupe des Dames.
Gilles Bonnafous
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Des lustres après la fin de l’aventure, qui ne dura que deux ans, Jean-Jacques Cantryn s’est mis en chasse. Il voulait retrouver et sauver les Inaltera. Une quête couronnée de succès, puisqu’il réussit, parfois dans des conditions insolites, à retrouver les trois machines : d’abord le tout premier châssis, dit la « grand-mère », en Suisse, puis la n°2 et la n°1, qu’il racheta.
L’Inaltera n°2, Jean-Jacques Cantryn l’a retrouvée au bord d’une route suisse agrémentée d’un panneau A VENDRE ! La personne, qui avait racheté le châssis avait eu des ennuis d’argent et l’avait mise en gage. Ne pouvant rembourser, ses créanciers l’avaient mise en vente dans un garage dans ces conditions peu glorieuses. Dépourvue de moteur, la voiture se trouvait en piteux état, mais exactement dans l’état où elle avait terminé les 24 Heures de 1977, avec notamment son choc à l’avant droit.
La machine acquise en 1994, la reconstruction a commencé l’année suivante.
Gilles Bonnafous
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Le chantier a nécessité un travail important, d’abord entamé par un ancien de chez Rondeau, puis achevé en 2001 par Robert Médard au Mans. Une renaissance qui a été réalisée dans le strict respect de l’état d’origine, ce qui interdit de faire courir la voiture en VHC. Contrairement à la n°1, qui a reçu les accessoires modernes de sécurité conformes aux normes FIA et au volant de laquelle Jean-Jacques Cantryn participe notamment au Mans Classic.
La première sortie (privée) de la Rondeau restaurée a eu lieu au printemps 2001 sur le circuit Bugatti. Les moteurs des trois Inaltera ayant été achetés et gardés à l’époque par le préparateur suisse Heini Mader, Jean-Jacques Cantryn a acquis un Cosworth de 460 ch extrait d’une Formule 1 Coppersucar. Il est donc un peu plus moderne que la voiture et s’avère assez violent.
Gilles Bonnafous
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Toutefois, « c’est une voiture très facile à piloter », nous confie Jean-Jacques Cantryn. Pour son châssis, les hommes de chez Rondeau ont, par manque de temps, retenu des solutions éprouvées. A l’avant, ils ont copié le train roulant de la Chevron de Christine Beckers, tandis qu’à l’arrière ils se sont fortement inspirés du train de la Ligier de F1.
Jean-Jacques Cantryn a récemment vendu l’Inaltera n°2 au Conseil général de la Sarthe. Elle se trouve désormais au musée du Mans, définitivement préservée. Elle a toutefois été cédée à une condition, qu’elle sorte au moins deux fois par an afin qu’elle ne se dégrade pas. Ainsi, Jean-Jacques Cantryn retrouve chaque année « sa » voiture pour des démonstrations au Vigeant et au LM Story. Et cette année à Reims.