Louis Vuitton Classic 2002
Avec un ensemble exceptionnel de voitures de grande classe, dont 7 Ferrari GTO, le Louis Vuitton Classic 2002 s'est révélé comme un grand cru.
sommaire :
MAYBACH Zeppelin DS8 Cabriolet
Gilles Bonnafous le 06/09/2002
Motorlegend.com
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La pelouse du Louis Vuitton Classic 2002 accueillait un duo de Maybach, deux cabriolets Zeppelin DS8 appartenant à André Lecoq et à Charles Renaud. La présence exceptionnelle de ces somptueuses et très imposantes voitures n'était pas étrangère au prochain lancement commercial de la nouvelle Maybach de Mercedes-Benz, qui aura pour cadre le prochain Mondial de l'Automobile. Les deux véhicules partiront en août à Pebble Beach, où a été créée pour la circonstance une classe spéciale Maybach, qui rassemblera entre autres les six plus belles représentantes européennes de la marque de Friedrichshafen.
Collaborateur de Gottlieb Daimler, Wilhelm Maybach s'associa ensuite avec son ami le comte Ferdinand von Zeppelin pour développer à partir de 1907 les moteurs de dirigeables, puis d'avions. L'Allemagne s'étant vu interdire la fabrication de moteurs aéronautiques au lendemain de la Première Guerre mondiale, Maybach se lance dans la construction de voitures de prestige. Le premier modèle, la W3, sort en 1922, équipé d'un six cylindres latéral de 5,7 litres. Quatre ans plus tard, apparaît la W5, dont le sept litres développe 120 ch. Elle a notamment pour client l'empereur d'Ethiopie, Hailé Sélassié, qui commande un somptueux landaulet en 1929. La même année voit le lancement de la Maybach 12 type DS, rebaptisée Zeppelin DS7 en 1930. C'est l'ère des douze cylindres en V, d'abord de sept litres, puis de huit litres avec la DS8, vaisseau amiral de la marque. La production des Maybach, fabriquées à Friedrichshafen au bord du lac de Constance, cessera en 1941. Des magnifiques modèles animés par le V12, il resterait une douzaine d'exemplaires en Europe et environ la moitié aux Etats-Unis.
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La Maybach que nous vous présentons est une Zeppelin DS8 carrossée en cabriolet par Spohn. Elle n'est rien moins que la voiture qui fut exposée en 1934 sur le stand de la marque au salon de Berlin. Elle fait partie d'une célèbre collection suisse, celle de Charles Renaud érigée en fondation - la Fondation ECR située à Neufchâtel. Oeuvre de toute une vie, cet exceptionnel ensemble réunit une centaine de véhicules parmi les plus prestigieux et les plus passionnants de l'histoire automobile : 45 marques différentes et une douzaine de pays représentés, dix Bugatti, dix Rolls-Royce et Bentley, plusieurs Ferrari, une Minerva, une Marmon 16 cylindres, une Tatra T 87, une Pegaso Z 102, des Mercedes dont un extraordinaire type 37/90 (9,5 litres) de 1912 vu l'an dernier à Bagatelle (voiture unique au monde), la Daimler de Winston Churchill, la Cadillac De Ville 1962 de Marilyn Monroe, etc. Toutes ces merveilles sont en état de marche et sortent par roulement chaque week-end. Sont actuellement en restauration une Detroit électrique de 1916 et la Farman d'Henri Farman!
C'est dans les années 80 que Charles Renaud a acheté cette DS8 aux Etats-Unis, où elle faisait partie d'une collection privée. Bien entretenue, la mécanique était en très bon état. Quelques petites retouches ont juste été faites à la carrosserie, ainsi qu'à l'intérieur. Mais pas trop pour conserver à la voiture son irremplaçable et inestimable état d'origine - à l'image des cuirs. Le V12 à soupapes en tête de huit litres développe 200 ch. Il est accouplé à une boîte de vitesses (de fabrication Maybach) présélective à dépression, qui comprend huit rapports (deux fois quatre vitesses).
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La voiture sort souvent. Et les longs déplacements ne lui font pas peur. Ainsi, il y a deux ans, elle a fait le voyage d'Italie pour se rendre au concours de la Villa d'Este. Venu de Neufchâtel à Bagatelle par la route, Laurent Matthey, le mécanicien de la Fondation ECR, nous livre ses impressions de conduite au volant de la Maybach : " C'est une voiture folle. Le V12 est tellement puissant et souple qu'il n'est pas utile de rétrograder. Les 200 ch sont présents tout de suite en quatrième. Par contre, le rayon de braquage est considérable et dans les épingles, sur les petites routes des montagnes helvétiques, il faut s'y prendre à deux fois pour tourner ! J'ai dû monter un servo de direction (un petit vérin), car la voiture était inconduisible sur le goudron chaud, où les roues de vingt pouces se transforment en de vraies ventouses. Quant à la consommation, elle oscille entre 30 et 40 litres, non pas aux 100 kilomètres mais à l'heure! ".