Louis Vuitton Classic 2002
Avec un ensemble exceptionnel de voitures de grande classe, dont 7 Ferrari GTO, le Louis Vuitton Classic 2002 s'est révélé comme un grand cru.
sommaire :
BMW Coupé Leblond 1955
Gilles Bonnafous le 06/09/2002
Présentée à Bagatelle dans la catégorie des " Authentiques ", la berlinette Leblond de 1955 à moteur BMW est une voiture unique. Cet oiseau rare, conservé dans son état d'origine et dont l'émouvante peinture craquelée porte les cicatrices de ses 47 ans, est l'œuvre d'un homme, Albert Leblond.
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Médecin de son état, Albert Leblond était surtout un fou d'automobile, doublé d'un inventeur et d'un bricoleur de haut vol. Non content de collectionner les voitures, il décida un jour d'aller plus loin en créant sa propre machine. Il réalisa d'abord une barquette de compétition motorisée par un 1100 cm3 De Coucy, un huit cylindres en ligne à deux arbres à cames en tête. Mais déçu par les performances de ce moteur insuffisamment puissant, Albert Leblond décide de monter un BMW 327 - le 328 de 80 ch étant alors impossible à trouver. Il modifie sensiblement la mécanique (allégement, compression supérieure, soupapes plus grandes) pour en tirer de l'ordre de 65 ch. Pilotée par son créateur associé à son ami Serge Pozzoli, la voiture fut engagée en 1948 aux 12 Heures de Paris courues à Montlhéry. Elle abandonna sur un problème d'allumage. Cette barquette a aujourd'hui disparu, son moteur ayant été démonté et vendu aux Etats-Unis.
Albert Leblond construit un second prototype, pour lequel il crée un châssis à tubes ovoïdes. Il y installe également le six cylindres deux litres BMW 327 alimenté par deux carburateurs Solex inversés. Mais vu la longueur du compartiment moteur, où le moteur bavarois flotte comme dans un costume trop grand, il y a lieu de penser que la voiture avait été initialement conçue pour recevoir le huit cylindres De Coucy. Au moins, voilà une mécanique aérée, qui ne risque pas de chauffer !
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Passionné de Bugatti, Albert Leblond avait récupéré au fil des ans de nombreuses pièces de la marque de Molsheim. Aussi, pour améliorer l'efficacité de sa voiture, la dote-t-il d'un pont arrière et des freins d'une Bugatti 57 SC ! Quant à la suspension avant, elle est empruntée à une Peugeot 403… De cette mosaïque aussi inventive qu'insolite, naît un excellent comportement routier.
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En 1955, Albert Leblond découvre chez Desvaux, à Rueil-Malmaison, une superbe carrosserie en déshérence. Dessinée par Eugène Martin, qui était en charge des études de style chez Talbot, cette carrosserie en plastique représente l'ultime projet de Talbot 2,5 litres avant que la firme ne cesse ses activités. Albert Leblond la rachète et la monte (en l'adaptant) sur son châssis, donnant naissance à la jolie berlinette exposée à Bagatelle.
La voiture a été acquise il y a deux ans par deux enthousiastes, Nicolas Marceau et Mathieu Lamour, qui ont été séduits par son design et se sont passionnés pour son histoire. Ils l'ont rachetée au collectionneur qui l'avait récupérée chez Albert Leblond après son décès. Il s'agit donc d'une troisième main, qui, de plus, a très peu roulé ! Ils se plaisent à en vanter l'agrément de conduite malgré la puissance relative de la mécanique - la voiture atteint une vitesse de l'ordre de 150 km/h. Certes, le châssis bien né comme la ligne très réussie auraient mérité un moteur plus puissant.
Reflet de son créateur, la Leblond BMW offre quelques particularités originales : feux arrière rétractables pour éviter les chocs (leur forme débordant de l'aile), déblocage électrique du capot et démarreur automatique.
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