Grand Prix de l\'Age d\'Or 2007
Entamées sous la pluie, les festivités du Grand Prix de l’Age d’Or 2007, organisé les 23 et 24 juin sur le circuit de Dijon-Prenois, s’annonçaient sous de bien mauvais auspices. Mais l'arrivée du soleil samedi finit de parfaire ce week-end exceptionnel.
sommaire :
ALFA ROMEO 8 C Monza
Gilles Bonnafous le 05/07/2007
L’histoire de l’Alfa Romeo 8 C Monza du Britannique Peter Neumark n’est pas banale. Elle fut en effet la voiture de Philippe Etancelin, le célèbre pilote français. D’où sa couleur bleue très inhabituelle pour une Alfa Romeo.
Biplace de Grand Prix œuvre de Vittorio Jano, la 8 C 2300 Monza dérive de la 6 C 1750. Si les cotes du moteur reprennent celles du six cylindres de 1,7 litre, la mécanique s’avère profondément différente. Il s’agit d’un huit cylindres en ligne suralimenté de 2336 cm3, dont le bibloc est, comme la culasse, réalisé en alliage léger, tandis que les deux arbres à cames en tête sont entraînés par une cascade de pignons. Après que la Scuderia Ferrari a repris l’activité courses d’Alfa Romeo, la Monza passe en 1934 à 2,6 litres par réalésage.
Gilles Bonnafous
Loïc Bailliard
La Monza se couvrira de gloire. Parmi une multitude de succès, citons ses deux premières places au Grand Prix d’Italie de 1931, ses victoires au GP de Monaco 1932, à l’Eifelrennen en 1932 et 1933, à la Targa Florio de 1931 à 1933 et aux Mille Milles en 1934. Excusez du peu…
Construite à la fin de 1932, la Monza châssis n° 2211097 est vendue par l’usine à « Fifi » Etancelin, à qui elle est livrée au mois de décembre. Il semble que ce soit la deuxième Monza du coureur, qui aurait déjà possédé une 2300 auparavant.
Loïc Bailliard
Gilles Bonnafous
Philippe Etancelin court à son volant la saison 1933, au cours de laquelle il va s’illustrer à maintes reprises. Au Grand Prix de Monaco, il suit Achille Varzi, le futur vainqueur sur une Bugatti Type 51, qu’il talonne. Il se trouve dans ses roues, quand, au 65e tour, il est trahi par sa transmission. Il se classe deuxième du GP de l’ACF à Montlhéry derrière Campari sur Maserati sur 8C 3000, avant de s’imposer au GP de la Marne couru à Reims au mois de juillet et qui constitue la revanche du GP de l’ACF. Il remportera également le GP de Picardie couru à Péronne.
Au terme de la saison 1933, Philippe Etancelin se sépare de la voiture. Ensuite, l’histoire de la Monza paraît assez floue. On sait qu’elle part en Suisse. Après la guerre, elle quitte la confédération et on la retrouve en France en 1945. L’Alfa Romeo passera encore entre plusieurs mains : elle sera au Japon et aux Etats-Unis. Elle fait le tour du monde !
Loïc Bailliard
Loïc Bailliard
Peter Neumark l’achète en 1997 à un collectionneur allemand. Elle est alors de couleur bordeaux comme le sont les Alfa Romeo d’avant guerre. Lors de sa première saison de courses, Peter est victime d’un accident à Donington. Il restaure la voiture et décide de lui restituer sa couleur bleue d’origine — pour cela il reprend la teinte de la Talbot Lago d’Etancelin du début des années cinquante. Il faut dire que Peter Neumark possède au Royaume-Uni une entreprise de restauration de voitures anciennes, Classic Motor Cars, spécialisée dans les Jaguar et située dans la région de Birmingham. Ce qui facilite les choses…
La Monza est alignée à trois reprises au GP Historique de Monaco. Il y a quelques semaines, elle était aux Mille Milles, où elle a enthousiasmé le public, dixit Peter. En France, les gens sont un peu surpris de sa couleur… Mais après tout, ce fut une voiture française !
Gilles Bonnafous
Gilles Bonnafous