Grand Prix de l\'Age d\'Or 2005
Le déménagement de l’Age d’Or à Dijon s’avère une réussite quant au spectacle, magnifique sur la piste comme dans les paddocks, où abondaient les voitures d’exception.
sommaire :
ASTON MARTIN DB3S
Gilles Bonnafous le 07/07/2005
C’est pendant l’hiver 1952-1953 qu’est prise la décision chez Aston Martin de remplacer la DB3, lourde, sous-motorisée et au palmarès fort décevant. Prenant pour base sa devancière mais allégée de 75 kilos, la DB3S bénéficie d’un nouveau châssis à l’empattement réduit et d’une suspension arrière à la géométrie redessinée. Le six cylindres en ligne de 2,9 litres a été retravaillé pour délivrer 182 ch. La nouveau-née reçoit la magnifique carrosserie dessinée par Frank Freely, qui existera en trois versions : la première dotée d’une calandre en forme de grille, la deuxième avec un avant proche de la DB Mark 3 et la dernière à la proue en forme de large gueule — voiture associée à la présence de freins à disque à l’avant.
G.Bonnafous
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Pour la saison 1954, deux coupés sont construits, dont Aston Martin attend une meilleure aérodynamique et donc une vitesse de pointe supérieure. Leur moteur à double allumage développe 225 ch. Engagés aux 24 Heures du Mans (l’un d’entre eux a reçu un compresseur boostant le six cylindres à 240 ch à 6000 tr/mn), ils sortent tous les deux de la route par la faute d’une poupe instable qui se soulève à haute vitesse ! Gravement endommagés, ils seront reconstruits en barquettes.
Dotée d’un palmarès flatteur, la DB3S échouera au Mans, prenant à trois reprises la deuxième place, dont celle de Stirling Moss-Peter Colins en 1956 et celle des frères Whitehead en 1958 — la voiture continuant d’être alignée en compétition malgré le lancement de la DBR1 en 1957. Sur les 35 courses où seront engagées les dix DB3S d’usine construites, ces dernières glaneront quinze premières places et treize deuxièmes places.
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Suite aux succès remportés par ses voitures, Aston Martin commercialise la DB3S à destination d’une clientèle de pilotes privés. Exposée au salon de Londres 1954, cette machine est tarifée 3684 £, une somme considérable. Un coupé est également proposé au prix astronomique de 4800 £. Vingt DB3S de production seront fabriquées, dont trois coupés.
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La DB3S de Wolfgang Friedrichs, un collectionneur allemand, appartient à cette série de voitures clients construite en 1954. Elle a notamment été pilotée par Peter Whitehead. Après sa période active, la voiture a beaucoup voyagé. Partie en Australie, elle reviendra au Royaume-Uni pour rejoindre ensuite Hong Kong. Elle retrouvera finalement le chemin de son pays d’origine, où elle sera totalement reconstruite et remise dans sa configuration d’origine — elle avait été transformée entre temps en coupé.
Cette DB3S est la première voiture de course qu’a acquise Wolfgang Friedrichs. Il la possède depuis quatorze ans. A son volant, il participe à tous les grands meetings VHC : Silverstone, Mille Milles, Nürburgring, Age d’Or, etc. Collectionneur exclusif d’Aston Martin de compétition, il est aussi l’heureux propriétaire de la sublime DBR1, qui était exposée il y a encore quelques années au Musée Rosso Bianco de Peter Kaus…
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