MG TD

Tandis qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’industrie automobile britannique se lance dans la chasse aux dollars, c’est le caractère très spécifique du roadster anglais sans concession qui a valu à la MG TC la faveur des amateurs américains. Mais cette formule « hard » connaît vite ses limites auprès d’un public attaché à un minimum de confort. Prenant la suite de la TC en 1949, la TD subit une cure de modernité.

La nouvelle Midget bénéficie de multiples améliorations. Elle reçoit (enfin) la suspension avant à roues indépendantes conçue avant la guerre par un jeune ingénieur nommé Alec Issigonis… On note également la présence de pare-chocs à l’avant comme à l’arrière, ainsi que de roues en tôle qui remplacent celles à rayons. Tout en conservant la mécanique et le look de la TC, la TD profite ainsi d’une technique actualisée. Plus rigide, mieux suspendue, elle gagne en tenue de route, confort et fiabilité.

La voiture est réalisée sur le châssis de la berline type Y lancée en 1947, dont l’empattement a été raccourci de treize centimètres. Son moteur est toujours le 1250 cm3 XPAG, dont la puissance de 54 ch n’a pas varié par rapport à la TC. Il est accolé à une boîte de vitesses à quatre rapports.

Baptisée Mk II, une version plus poussée de la TD reçoit une culasse modifiée avec taux de compression plus élevé et soupapes agrandies. Selon le niveau de préparation, la puissance va de 57 ch à 61 ch. En même temps, la suspension avant est affermie et équipée d’amortisseurs à friction Andrex.

Construite jusqu’en 1953, la TD sera produite à plus de 30 000 exemplaires, dont 80% exportés outre-Atlantique. Elle sera ainsi le best-seller de la saga des MG T. Lifting de la TD réalisé en attendant que la MGA soit prête, la TF reprendra à sa devancière l’ensemble de son châssis et de sa mécanique.

Lorsqu’il était enfant, Bernard Knapp rendait régulièrement visite à sa tante, qui demeurait près de la Tour Eiffel. Là, dans la rue, était toujours garée une TD, de couleur rouge. Pendant que ses parents parlaient famille, le petit Bernard sortait et allait rêver devant la voiture ! C’est donc en culottes courtes qu’il se promit d’en posséder une, un jour. Jour qui vint il y a une dizaine d’années, quand, pour fêter ses quarante ans, son épouse lui a offert la TD qui est la sienne aujourd’hui !

Depuis, Bernard Knapp a reconstitué l’historique complet de sa TD. Sortie d’usine en 1952, elle fut livrée aux Etats-Unis, d’où elle est revenue il y a dix ans, importée par un Français. Bernard a pu retrouver le nom de ses anciens propriétaires américains. Elle était en bon état et la proue avait été refaite (sans doute suite à un accident outre-Atlantique) : ainsi, au lieu d’être chromées, les barres de la calandre devraient être de la couleur de l’habitacle, c’est-à-dire beiges.

Le moteur a été entièrement restauré il y a trois ans, car, aux dires de son propriétaire, il était lessivé. Il consommait beaucoup d’huile et la voiture fumait comme une locomotive ! Depuis, la TD roule beaucoup et sans problèmes. Bernard Knapp part souvent en vacances d’été à son volant, parcourant à chaque fois 3000 à 4000 kilomètres sur les petites routes de France…