Grand Prix de l'Age d'Or 2004
Pour cette ultime édition organisée sur le circuit de Montlhéry, les amoureux de mécaniques anciennes étaient venus nombreux pour voir évoluer une dernière fois les voitures sur ce monument historique de l'automobile.
sommaire :
DB HBR5
Gilles Bonnafous le 19/06/2004
C’est en 1936 que se noue l’association entre Charles Deutsch, l’ingénieur aérodynamicien, et René Bonnet, le mécanicien installé à Champigny. La première DB (Deutsch et Bonnet) est une machine de course animée par un moteur de Traction Citroën. Au lendemain de la guerre, la marque reprend ses activités avec pour base mécanique le bicylindre Panhard refroidi par air. Les DB prennent part aux grandes compétitions d’endurance, dont les 24 Heures du Mans, où elles glanent des lauriers à l’indice de performance.
Bientôt germe l’idée de construire une petite GT française, qui profiterait de la notoriété acquise sur les circuits par la marque de Champigny. Ainsi naît la HBR5, présentée au salon de Paris de 1954 et qui sera produite jusqu’au terme de l’association Deutsch et Bonnet en 1961.
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La HBR5 bénéficie de l’excellente technologie Panhard. Emprunté à la Dyna Z, son flat-twin de 850 cm3 refroidi par air a été retravaillé par René Bonnet. Ce dernier l’a doté de tubulures d’admission spéciales, d’un arbre à cames plus performant, de ressorts de soupapes renforcés et d’un nouvel échappement. Avec un taux de compression plus élevé que sur la Dyna et un carburateur double corps Zenith, il développe 58 ch contre 42 ch à la berline Panhard. La boîte de vitesses à quatre rapports a la même provenance, mais ici, elle est disposée perpendiculairement au châssis. D’où un maniement insolite dû aux débattements latéraux de la commande.
Traction avant, la HBR5 jouit d’une remarquable tenue de route et d’une grande agilité. Elle doit ces qualités à sa structure à poutre centrale, prolongée par un berceau tubulaire qui porte le moteur, ainsi qu’à sa légèreté (640 kilos) à laquelle contribue sa carrosserie en polyester.
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Esthétiquement très réussie, la voiture offre au regard sa superbe ligne de berlinette, au style dépouillé et aux courbes élégantes. En 1956, les phares escamotables seront remplacés par des optiques carénées. La HBR5 sera également épaulée par une version survitaminée, la « Super Rallye », dont le bicylindre de 954 cm3 (par augmentation de l’alésage) donnera 72 ch. Elle remportera de nombreuses victoires de classes dans de multiples épreuves, dont les plus huppées, comme le Tout de France automobile, la Targa Florio, les Mille Milles, le rallye de Monte-Carlo, Liège-Rome-Liège, etc.
La HBR5, Jean Le Foulgoc l’a découverte à l’âge de seize ans alors qu’il était apprenti. Il en voyait une régulièrement, qui appartenait à un plombier de Quimperlé… Tombé sous le charme de la berlinette, il s’est alors juré d’en acheter une lorsqu’il en aurait les moyens. Il attendra l’âge de 55 ans pour réaliser son rêve.
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La HBR5 dont il est aujourd’hui propriétaire, il l’a acquise en 1998 par l’intermédiaire de l’Amicale DB. Il s’agit d’un millésime 1958 portant le numéro de châssis 354. A l’origine, la voiture avait été exportée aux Etats-Unis, où elle avait été transformée en cabriolet. Retrouvée à l’état d’épave, elle était revenue en France dans les années 90 où elle se trouvait en cours de restauration. La carrosserie avait été refaite et elle avait retrouvé son toit.
C’est dans cette configuration que Jean Le Foulgoc a acheté la DB, à laquelle il a consacré trois ans de travail. Hormis la peinture et la sellerie, il a tout réalisé lui-même. Mécaniquement, la seule modification qu’il s’est autorisée concerne l’allumage électronique en assistance des vis platinées. La HBR5 a retrouvé son toit «Vistadome» transparent, uniquement monté sur la version Luxe. S’il illumine l’habitacle, il est aussi la cause de sérieux coups de soleil sur la tête, dixit Jean Le Foulgoc !
La voiture fonctionne très bien et elle participe à de nombreux rassemblements d’automobiles de collection. Et pour Jean Le Foulgoc, le rêve continue de se réaliser. Pour preuve, il est venu de Lorient à Montlhéry par la route, soit pas moins de 500 kilomètres…
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