Grand Prix de l'Age d'Or 2002

IMPERIAL Crown Southampton

Gilles Bonnafous le 22/06/2002

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Frédéric Barré aime les américaines. Et il le prouve. Car se rendre à l'Âge d'Or dans un modèle aussi exceptionnel que l'Imperial Crown Southampton 1959 n'est pas donné à tout le monde ! Sa voiture est l'une des rares Imperial Crown présentes en France, peut-être la seule de son millésime.

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Cette passion de " l'american way of driving " remonte à 1976, quand il fait l'acquisition d'une Simca Chambord. En 1989, il passe à la vitesse supérieure avec un achat audacieux : une Cadillac Eldorado Séville 1958. Une star qui lui causera bien des soucis ! Et malheureusement plus de déboires que de plaisirs. Une restauration qui traîne, des problèmes de mise au point, des pièces difficiles à trouver : " Les travaux duraient depuis une dizaine d'années et il restait encore à faire. Quand un chantier est aussi long, on finit par se lasser… ", commente Frédéric Barré, qui, en tant que garagiste, est pourtant un homme de l'art.

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C'est récemment qu'il a échangé l'Eldorado contre l'Imperial Crown, un troc réalisé avec un ami collectionneur du Havre, d'où est originaire Frédéric Barré. L'Âge d'Or est d'ailleurs sa première sortie importante au volant de l'imposant paquebot depuis qu'il est entré en sa possession. En fait, c'est plutôt d'avion dont il s'agit, Frédéric Barré avouant non sans humour avoir été séduit par la ligne " très aéronautique " de la voiture !

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Importée d'outre-Atlantique il y a de nombreuses années, l'Imperial Crown fonctionne bien - il y a certes quelques petites choses à revoir, auxquelles va s'atteler prochainement son propriétaire. Elle a conduit ses passagers sans encombre jusqu'à Montlhéry, où Frédéric Barré vient depuis vingt ans en compagnie de ses amis havrais avec lesquels il a monté un club de collectionneurs. A allure modérée certes, afin de ne pas affoler la jauge d'essence ! A 100 km/h, Frédéric Barré assure ne pas atteindre les vingt litres aux cent kilomètres.

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En 1959, les Imperial partagent avec la Chrysler New Yorker le nouveau V8 " Wedge-Head " de 413 c.i. (6,8 litres), qui renonce à la culasse hémisphérique du précédent Firepower trop coûteux à produire. Avec 350 ch, il n'en est pas moins très puissant. Afin d'assurer une meilleure qualité de montage, la fabrication des Imperial est transférée, en cette même année, dans une usine autonome située à Warren Avenue.

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Division de prestige du groupe Chrysler, mais en perpétuelle quête d'identité, Imperial a été érigée en marque autonome en 1955, avant d'être à nouveau intégrée en 1971 à la gamme du constructeur. En 1959, Imperial offre deux niveaux de gamme : Custom et Crown, cette dernière représentant un surcoût de 500 $ pour un équipement supérieur, où foisonnent les perfectionnements sophistiqués : sièges pivotant électriquement, vitres électriques, etc.

La voiture de Frédéric Barré a reçu la carrosserie la plus élégante, le coupé sans montants (" hardtop coupe " en anglais d'outre-Atlantique) baptisé Southampton - et orné de son caractéristique " landau roof ". Le prix de la voiture s'élève en 1959 à 5403 $, soit nettement plus qu'une Buick Electra 225 berline sans montants de la même année (4300 $), mais nettement moins qu'une Cadillac Eldorado Séville (7401 $). 1728 exemplaires de la Crown Southampton seront construits sur un total de 17 270 Imperial produites en 1959.

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L'intérêt spécifique de cette voiture réside évidemment dans son design. Evolution hyperbolique du fameux " Forward Look ", le style entièrement nouveau lancé en 1957 par Virgil Exner, le patron du design Chrysler, la ligne excentrique de la Crown Southampton 1959 affiche de spectaculaires ailerons, qui ne cèdent rien au gigantisme des appendices Cadillac. Une esthétique aussi tourmentée que décadente, aux chromes ostentatoires, qui illustre parfaitement les " late fifties ", ce temps de tous les excès. Actrice majeure des délires de l'Amérique triomphante, l'Imperial Crown Southampton 1959 constitue une pierre blanche, un must de l'histoire automobile américaine.

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